Pas de données interprétables pour l’Amérique du nord !
Plus de 10 jours après le début des rejets radioactifs, les masses d’air contaminé ont traversé des pays aussi étendus que les Etats-Unis et le Canada, des pays qui disposent d’équipements performants, leur permettant d’évaluer précisément l’activité volumique2 L’activité volumique s’exprime en becquerels par mètre cube d’air (notée Bq/m3). Elle renseigne sur le nombre de désintégrations qui se produisent par unité de temps et de volume. Une valeur de 15 Bq/m3 signifie que dans un mètre cube d’air, à chaque seconde, 15 noyaux d’atomes radioactifs se désintègrent en émettant des rayonnements ionisants. Cette
valeur décroît en fonction de la période radioactive du radionucléide considéré. La période correspond au temps au bout duquel l’activité est divisée par 2 : 8 jours pour l’iode 131 ; 30 ans pour le césium 137 ; 2 ans pour le césium 134 de chacun des radionucléides présents, en tout cas des plus problématiques d’un point de vue sanitaire. Or, en dépit des recherches conduites depuis plusieurs jours, la CRIIRAD n’a trouvé aucun chiffre sur la contamination de l’air. Ne sont accessibles que des résultats sur les débits de dose ou les taux d’émissions de rayonnements bêta et gamma, qui ne permettent pas d’évaluer le niveau de risque. Ils ne permettent d’ailleurs même pas d’établir une relation certaine entre l’élévation des valeurs et le passage des masses d’air contaminé.
La CRIIRAD va adresser, aux ambassades de ces deux pays, des demandes officielles pour que soient publiés dans les meilleurs délais les résultats que détiennent forcément les exploitants d’installations
nucléaires, qu’elles soient civiles ou militaires. Précisons à cet égard que les balises de l’IRSN implantées à Saint-Pierre et Miquelon, en Martinique et en Guadeloupe ne mesurent que le niveau de rayonnement (les débits de dose exprimés en μSv/h). Ces résultats ne permettent pas d’évaluer les risques.
Black-out international
A la recherche de stations de mesures intermédiaires entre le Japon et la France, le laboratoire de la CRIIRAD s’est tourné vers le réseau mis en place par l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des Essais
nucléaires (OTICE)
Il s’agit de stations de mesure réparties sur l’ensemble de la planète et qui enregistrent divers paramètres afin de contrôler qu’aucun essai nucléaire souterrain n’est effectué en violation des dispositions du traité (cf.Corée du Nord). Elles mesurent plusieurs paramètres : données sismiques, hydroacoustiques, infrasoniques et radionucléides. Une soixantaine de stations sont équipées de laboratoires d’analyses radiologiques (voir carte ci-dessous). Elles sont capables de mesurer de très faibles niveaux de contamination dans l’air car l’une de leurs missions est de mesurer la contamination consécutive aux essais nucléaires atmosphériques........
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