Avec de mouvements de menton, le ministre Eric Besson annonce la destruction de la « Jungle » de Calais et prétend ainsi démanteler les réseaux de passeurs.
Ne nous leurrons pas, il s’agit là d’un nouvel effet d’annonce et de surenchère répressive d’un ministre qui veut se situer dans la lignée de son nouveau maître Sarkozy auteur d’une dramatique et inefficace fermeture du centre de Sangatte.
La « Jungle » de Calais est un lieu de non droit, c’est aussi un haut lieu de la misère au cœur d’une Europe de l’Ouest florissante pour le libéralisme. Le démantèlement de ce lieu de refuge ne fera qu’ajouter de la misère à la misère. La sanction des passeurs, la résorption des squats, le respect des personnes n’y trouveront pas leur compte : il y aura un paquet d’expulsions, quelques rares prises en compte de dossiers pour la forme et surtout une dilution de cette misère à travers la région.
Si le ministre peut dire que le nombre de réfugiés diminue à Calais, c’est qu’il augmente sur l’ensemble du littoral, de la Normandie à la Belgique et en profondeur, de Dunkerque et Boulogne à Lens et Saint-Omer. Avec les forces de police, on réduira la visib ilité des réfugiés sans régler aucunement le problème humain et social..
La décision de M.Besson et son action ne sont que du tape à l’œil inhumain et irresponsable.
Les sections LDH et les instances départementales et régionales dénoncent ces mesures gouvernementales, appellent à la solidarité et à la résistance et apportent leur soutien aux associations de terrain qui oeuvrent quotidiennement pour les droits de l’Homme, le respect des personnes et leur survie, conformément à la conception humaniste de notre République et à sa devise : Liberté, Egalité, Fraternité. Lille, 16 septembre 2009
Gérard Minet
Président de la Fédération du Nord de la LDH
Secrétaire Régional