La Décroissance, nouvelle Utopie ?

Décroître on y croit

A l’encontre des théories économiques dominantes, des chercheurs et des militants refusent la croissance à tout prix et rêvent de "vivre mieux avec moins".

mercredi 14 mars 2007, par ab (JournArles)

Hier marginale, l’idée trace sa route. Et ses partisans lui ont trouvé un
slogan-choc, la "décroissance". Histoire d’affirmer une démarche radicale,
tant on s’attaque aux tabous dominants d’une époque qui invite sans cesse au
toujours plus - de besoins, de consommation, de performances, d’informations.
Et à tout un ordre économique qui repose sur un postulat fondamental : hors
de la croissance, point de salut. En témoigne encore l’actuelle campagne
présidentielle : de Royal à Sarkozy, excepté José Bové, la messe est dite :
un pays DOIT croître, autrement dit constamment augmenter sa production en
volume, calculée sous forme de produit intérieur brut. Même si ce PIB
comprend aussi la vente de somnifères ou le chantier de dépollution de l’Erika.
Et même si, comme disait Bob Kennedy, "le PIB mesure tout, sauf ce qui fait
que la vie vaut la peine d’être vécue". Or, nous n’avons plus le temps. Plus
le système économique cherche à augmenter la richesse matérielle, plus il
puise dans le capital de la planète. Celui-ci étant limité, la croissance
débouche fatalement sur une faillite généralisée, dont on observe les signes
avant-coureurs : les ressources énergétiques s’épuisent, la biodiversité est
mise à mal, le climat change. Et rien ne va s’arranger avec l’irruption de
millions de néobourgeois indiens ou chinois, qui aspirent eux-aussi au
sèche-linge, à la voiture climatisée et aux vacances exotiques en charters.
Pourquoi une famille de quatre personnes possède-t-elle environ trois mille
objets alors qu’elle n’en avait pas plus de deux-cents il y a cent ants ?
Pourquoi une automobile reste-t-elle à l’arrêt 92 % de son temps ? Qu’est-ce-que
le nécessaire ? Le superflu ?

Quelques pistes ci-après pour se faire une idée :

A LIRE

Le Mésusage , Essai sur l’hypercapitalisme, de Paul Ariès, Editions
Parangon.

Le Pari de la Décroissance , de Serge Latouche, Editions Fayard.

La Décroissance pour tous , de Nicolas Ridoux, Editions Parangon.

Comment les riches détruisent la planète , d’Hervé Kempf, Editions du Seuil.

La Décroissance , mensuel en vente en kiosque.

A VOIR

Volem rien foutre al païs , documentaire de Pierre Carles, sorti en salle
depuis le 7 mars dernier.

Hervé THOMAS

Répondre à cet article

JournArles | Ecrivez-nous | Maison de la vie associative, Boulevard des Lices, 13200 Arles