Spéculation immobilière, ralentissement économique

Quand la finance prend le monde en otage

extrait du Monde diplomatique du mois de septembre 2007

vendredi 14 septembre 2007, par Forum Civique Européen

Crise systémique global, descente en enfer, soft landing, crash boursier, "subprime crise", dites ce que vous voulez, la faute est le manque de transparence au regard des explications simpliste données par les gouvernants pour la galerie. Quand le monde des spéculateurs financiers appelle la banque centrale à l’aide de mettre en route la presse à billets.... ce n’est pas pour revaloriser le travail et sa rémunération mais de protéger leurs "billes" ancrées dans des paradis fiscaux. Leurs billes sont le résultat de leurs multiples jeux spéculatifs à l’aide de régulations qui donnent une valeur réelle à la multitude de ces contrats que sont les dérivés, les options, les warrants, les bonds, les swaps, les futures, les forwards. Ce ne sont que des valeurs parce qu’ils sont reconnus par les lois et régulations que nous continuons à accepter sous le terme de Etat de droit. Voici des extraits de Frédéric Lordon, publié dans le Monde diplomatique du mois de septembre et un dossier à télécharger : comment protéger l’économie réelle.

BRI/BIZ/BIS la banques des banques centrales à Bâle en Suisse

« La tourmente que traversent actuellement les marchés financiers va peser sur la croissance mondiale », estime le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), M. John Lipsky. Plus soucieux que lui de rassurer l’opinion (et les investisseurs), les gouvernants des Etats-Unis, d’Europe et du Japon prétendent que les fluctuations boursières ne constitueraient qu’un simple accident de parcours dans un ciel dégagé. L’agitation a été enclenchée par la faillite aux Etats-Unis d’un marché de l’immobilier gorgé de crédits distribués sans discernement : pour le seul segment des prêts les plus risqués, dits « subprime », les créances hypothécaires en circulation atteindraient 1 300 milliards de dollars ; de un à trois millions d’Américains pourraient devoir vendre leur habitation. Propageant le risque à l’ensemble de l’économie mondiale, une innovation financière débridée a, tour à tour, favorisé la bulle immobilière, la crise du logement et la spéculation. Un nouveau relâchement du crédit contiendrait peut-être (ou différerait) certains des dégâts. Mais il encouragerait à la récidive les « mathématiciens fous de Wall Street ». La prochaine crise est-elle donc déjà annoncée ?

Hegel, il y a deux siècles, déplorait l’incapacité chronique des Etats à tirer les leçons des expériences de l’histoire. Les gouvernements ne sont pas les seules puissances incapables d’apprentissage. Le capital – tout particulièrement financier – semble lui aussi condamné à la persévérance dans l’erreur, à l’aberration récurrente et à l’éternel retour de la crise financière. Quoique portant sur des « objets » nouveaux, la crise actuelle des marchés de crédit donne à voir une fois de plus les ingrédients chimiquement purs du désastre, offrant à qui voudra bien s’en saisir une occasion de plus de méditer sur les « bienfaits » de la libéralisation des marchés de capitaux.

C’est qu’il faut tout de même avoir la foi chevillée au corps pour continuer de chanter, contre toute évidence, les vertus de la financiarisation qui répand la prospérité générale, contribue à la stabilité économique et au progrès du genre humain. Mais la croyance financière ne désarme pas facilement et, elle qui se targue d’être le principe de réalité incarné, elle qui soumet les entreprises à la seule « validation par les faits », sous les critères du reporting (livraison trimestrielle des comptes) et du track record (« historique » des performances), demeure bêtement ignorante de ce que l’histoire récente – sa propre histoire – lui livre, de manière pourtant accablante. C’est qu’en effet le track record de la libéralisation financière n’est pas bien fameux... Il faut tout de même rappeler que, depuis qu’elle sévit, il aura été difficile de passer plus de trois ans d’affilée sans un accident majeur, presque chaque fois appelé à entrer dans les livres d’histoire économique : 1987, krach mémorable des marchés d’actions ; 1990, krach des « junk bonds » (« obligations pourries ») et crise des Savings and Loans (caisses d’épargne américaines) ; 1994, krach obligataire américain ; 1997, première tranche de crise financière internationale (Thaïlande, Corée, Hongkong) ; 1998, deuxième tranche (Russie, Brésil) ; 2001-2003, éclatement de la bulle Internet...

Et nous voici en 2007. (...)

Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique actuellement en kiosque.
Frédéric Lordon.


Pour comprendre un peu mieux le monde des spéculations financières

Rémi BACHELET
Maître de conférences
Ecole Centrale de Lille - BP 48
F 59651 Villeneuve d’Ascq Cedex
Tél. (+33) 3 20 33 54 66 Fax 54 99
bachelet@ec-lille.fr , http://rb.ec-lille.fr

Voici un diaporama instructif

Si vous voulez lire tranquillement Comment protéger l’économie réelle par Frédéric Lordon vous avez la possibilité de télécharger un cahier en PDF et de l’imprimer pour en faire une petite brochure A5 :

Vous pouvez également visiter directement le site du monde diplo

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