Après les deux manifestations de jeudi et de samedi, nous vous apportons quelques nouvelles de l’amphi B du site universitaire Censier-Sorbonne Nouvelle.
Le nombre de manifestants et le bon déroulement de la manifestation ont renforcé la détermination des étudiants. A l’assemblée générale de ce matin, quelques voix se sont levées pour proposer l’élargissement des revendications. Le débat sur le CPE faisant place à un débat de fond sur la précarité en générale. On a pu ainsi entendre un étudiant étranger dénoncer les conditions draconiennes auxquelles il doit faire face pour étudier en France et se loger :
- Il doit pouvoir justifier la possession sur son compte en banque de l’équivalent de trois SMIC.
- Il n’a pas le droit de manifester, de prendre position...
Ont été évoqué aussi des lynchages de manifestants après la dispersion de samedi par d’autres étudiants pro-CPE. Mais ces quelques violences ne reflètent pas l’ambiance démocratique qui règne à Censier depuis trois semaines.
D’autre part, la question du rapport de force avec les CRS a été abordée. Un étudiant a tenté d’expliquer "la haine du flic" avec l’appui de thèses de P.Bourdieu et a proposé de ne pas concentrer les élans sur les barrages de police, mais d’organiser l’évènement au sein même du cortège. Le rapport de force ne devant pas être physique, mais devant naître uniquement de la mobilisation elle-même.
Un professeur de Toulouse le Mirail est intervenu pour souligner la qualité de ce mouvement et pour rappeler que "le premier bénéfice de la lutte, c’est la lutte elle-même" (Karl Marx).
Un autre étudiant a insisté sur le fait que pour que rien ne s’essouffle il fallait passer à une réflexion sociale à visée plus large : Qu’est ce que le CPE dit de notre société actuelle et de ses tensions ? Il faudrait "produire", selon lui, "un nouveau discours" et pourquoi pas penser une nouvelle société...
Il semble qu’un des lieux possibles de cette réflexion soit au sein même des facs, en invitant des intervenants extérieurs à débattre avec nous, comme c’est déjà le cas à Censier.
Lundi 27 mars, il y aura à Censier un débat sur la précarité des sans papiers ou sur les médias et leur rôle dans le mouvement.
Pour finir, bien que majoritairement contre la décision de la coordination francilienne des étudiants de faire une nouvelle action aux environs de la Sorbonne, Censier se joindra à la manifestation de demain, mardi 21 mars, qui partira de place d’Italie et se terminera aux abords du jardin du Luxembourg.
Anna (master 1 de cinéma) et Irina (master 1 de lettres modernes).
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http://comitedegrevecensier.ifrance.com
http://comitedegrevecensier.actifforum.com/