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Extrait de l’Ire des chaînés - hebdomadaire de Radio Zinzine

Marseille non au harcèlement policier contre nos ami-es kurdes

Marseille : manifestation sur la Canebière pour protester contre les exactions policières contre la communauté kurde

mercredi 3 mars 2010, par Forum Civique Européen

1.500 manifestants principalement kurdes sont descendu la Canebière des Réformés au Vieux Port à l’appel de la Maison du Peuple Kurde et de la Ligue des Droits de l’Homme pour protester contre l’opération policière française dans plusieurs villes hier (le 26 février, NDLR), et singulièrement à Marseille pour la seconde fois en un peu plus d’un
an : perquisitions, arrestations et graves accusations mensongères
portées contre la communauté kurde.

Les manifestants réclamaient une solution politique à la répression du peuple kurde par les différents Etats entre lesquels est partagé leur territoire et rappelaient que les réfugiés kurdes n’ont jamais mené aucune activité « terroriste » en France et que le peuple kurde subit une répression sanglante en Turquie. La banderole de tête portait : « Solidarité internationale : libérez nos camarades kurdes », d’autres « Droits de l’Homme = Kurdes en prison », « Il est temps de résoudre pacifiquement la cause kurde ». « Justice française complice avec la Turquie ». Des premières pages de la Provence étaient barrées d’une croix noire pour protester contre « l’article » relatant l’« opération
policière » d’hier uniquement inspirée par la Sous-Division Antiterroriste.
Sur le Vieux Port ont eu lieu avant la dispersion de nombreuses interventions de responsables de la communauté kurde et de représentants de diverses organisations françaises.

Ci joint le texte du tract distribué pendant la manifestation :


Comme en avril 2007 à Paris et en janvier 2009 à Marseille, ce matin 26 février 2010, la police a interpellé 9 personnes à Marseille en fracassant leurs appartements et en investissant la Maison du Peuple Kurde, Boulevard Longchamp.
La 9ème personne convoquée à 16h à l’Evêché a été mise en garde à vue pour « terrorisme », donc susceptible d’être gardée pendant 4 jours, voir 6 et de ne rencontrer un avocat qu’après 72 heures. Il sera transféré avec d’autres « gardés-à-vue » vers Paris pour être entendu par le juge antiterroriste. D’autres arrestations ont eu lieu à Draguignan, Montpellier et en Italie. L’Europe, sous couvert du « terrorisme », monnaye les expulsions de Kurdes vers la Turquie.
En 2007 et 2009, en dépit de plusieurs mois d’incarcération, les Kurdes interpellés ont été remis en liberté sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre ces soi-disant « terroristes ».
Nous dénonçons l’acharnement qui affecte ce peuple déjà persécuté par des dictatures en Turquie, en Syrie et en Iran, acharnement facilité par des procédures pénales d’exception en vigueur dans notre pays. Nous
nous interrogeons sur le lien qui pourrait exister entre ces événements et certaines discussions commerciales en cours entre la France et la Turquie.
Est-ce une poussée sécuritaire en période électorale ? Est-ce pour ternir l’image de ces Kurdes syriens malmenés par la police française qui ont ému les citoyens attachés à la tradition d’asile de la France ? Le règlement de la question kurde ne passera pas par des gesticulations médiatico-juridico-policières mais par une volonté politique respectueuse du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de manière démocratique et en accord avec les Droits de l’Homme.
Maison du Peuple Kurde et de la Ligue des Droits de l’Homme
http://www.millebabords.org/

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