Nous, artistes plasticiens,
nous sommes pour nombre d’entre nous inscrit au RMI parce que nous n’avons pas assez de ressources pour avoir une couverture sociale. Le RMI nous en apporte une, en attendant l’attribution d’un véritable statut L’économie de marché ravage la planète et nos politiques ne cessent de prôner la croissance et la production. La gestion a pris la place de la politique, nous, artistes, fabriquons des objets pour les yeux, l’esprit et la réflexion. Des objets qui ne sont pas faits pour faire vivre une bande d’actionnaires à nos crochets.
Notre contribution au patrimoine de l’humanité est énorme, et voila comment on nous traite.
« Vous êtes des profiteurs »,
nous a-t-on dit dans la presse. « Vous vivez sur l’argent public, allez exercer votre passion le dimanche, comme les collectionneurs de papillons » nous a-t-on dit à la Commission Locale d’insertion et de la solidarité. « Comment définir qui est peintre, il va falloir que vous choisissiez des options différentes » nous a dit le maire d’Arles membre du Conseil Général lors de notre rencontre du 14 janvier 2005.
« Cherchez un travail alimentaire »
nous a-t-on dit à la C.L.I . Alors nous avons pensé aller voir chez Lustucru.
Ce sont des gens payés par la collectivité qui ont parfois dans leur bureau des reproductions de Van Gogh qui nous font ainsi la leçon. « Votre problème de statut est politique », nous a-t-on dit à la CLI « allez voir les élus, l’Etat ». D’accord, mais les membres du Conseil Général et son Président, Monsieur Guerini, ne sont-ils pas des élus ? membres pour la plupart des partis de la gauche plurielle ? Ce sont eux qui aujourd’hui, dans le cadre de la décentralisation, ont en charge l’ensemble du dispositif RMI dans le département. Et leur réponse c’est « dehors, allez chercher du travail ».
Et nous, les travailleurs de l’art, devons changer de métier.
Et si nous leur disions, à ces élus « Pour faire ce que vous faites, nous n ’avons plus besoin de vous, allez chercher ailleurs, les élections ne sont pas loin »
Nous exigeons l’ouverture d’une véritable négociation avec les collectivités locales et l’Etat pour définir un statut social des artistes plasticiens.
La Coordination des arts plastiques