Dossier :
Menace sur les artistes en pays d’Arles
RMI : les profiteurs dans le collimateur de Guérini.
La Provence du 13 janvier 2005 cite les propos du Président du Conseil Général J.N.Guérini : "... et mon ambition est de faire baisser le nombre de RMIstes dans le département qui sont aujourd’hui 69 034." "Attention" commente prudemment Jean Noël Guérin, " la majorité des RMISTES sont des gens qui ont besoin d’être aidés. Mais je serai intransigeant avec les profiteurs. Les contrôles ont commencé lundi avec la CAF."
La lettre ouverte des plasticiens d’Arles et des Bouches du Rhône.
C’est avec la plus vive inquiétude que nous avons pris connaissance de cet article relatif aux mesures gravissimes que Monsieur Guérini s’apprête à appliquer à une tranche précaire et fragilisée de la population, par la voie de la suppression du R.M.I à bon nombre d’individus soupçonnés d’être des profiteurs.
En décembre dernier, les premiers artistes Rmistes ont étés convoqués devant la commission locale d’insertion. Il leur a été signifié qu’ils devaient cesser leur activité et s’inscrire dans la recherche d’un "véritable emploi" malgré les dossiers faisant état des preuves concrètes de leur travail ( photos, calendrier des expositions articles de presse).(écoutez la séquence !)
Une coordination regroupant déjà une quarantaine de plasticiens d’Arles mène des actions de sensibilisation auprès des pouvoirs publics et de la population.
Nous artistes plasticiens, tenons à attirer l’attention sur notre spécificité, la notion d’insertion, dans notre cas, n’a pas lieu d’être. Nous sommes en activité et participons pleinement à la vie de la cité.
Nous déclarons la nécessité absolue d’un statut particulier et du maintien d’ un revenu minimum, dans le cadre défavorable de l’état du marché de l’art et compte tenu de la non rémunération de nos prestations publiques.
Quand nous lisons, dans l’article en question que sont concernés par la menace de suppression du R.M.I,les milieux de la culture, les gens du voyage...résonnent à nos oreilles d’étranges bruits de bottes. Oui les gens de la culture, dont les plasticiens sont des gens du voyage, celui de l’esprit, des sens et du sens. Ils voyagent en survivant pour certains chichement avec un R.M.I, tandis qu’ils invitent à leurs frais le public à voyager gratis.
Qui profite de qui ?
Et qui peut constater sans frémir que se met peu à peu en place une société prônant la seule légitimité d’une élite culturelle, et pouvant s’exprimer ainsi : "Mesdames, Messieurs, nous sommes si sûrs de nos choix culturels que nous ne vous proposons aujourd’hui que des artistes célèbres. Quant aux autres, par soucis d’ économie et pour le bien de tous nous les avons éliminés."
Partout en France , les artistes se mobilisent pour éviter de faire les frais de la décentralisation.
La coordination attend un dialogue et projette des actions de plus grande ampleur afin que la politique culturelle tienne enfin compte de la spécificité.