La faculté de Paris III-Sorbonne Nouvelle est en grève et intégralement bloquée depuis plus de deux semaines. A Censier (Sorbonne Nouvelle) les étudiant-e-es sont soutenus par les enseignants et le personnel de la faculté (IATOS). Fait important, car les étudiants qui s’opposent au blocage, par peur de ne pas obtenir leur diplôme, sont entendus par leurs professeurs. Et ceux-ci réfléchissent aux éventuels aménagements à apporter au calendrier universitaire.
Au cours des assemblées générales quotidiennes, la grève et le blocage sont reconduits et revotés démocratiquement. D’autre part, la poursuite de la mobilisation s’organise autour de différentes commissions animées par les étudiant-e-es : animation (cours sur le cinéma militant, débat sur la précarité...), réflexion sur le texte de « la loi sur l’égalité des chances », coordination avec les autres facultés, et proposition d’actions.
Il m’a semblé important de vous faire partager ces informations. Car j’ai le sentiment que les médias ne s’intéressent, pour la plupart, qu’aux luttes intestines entre étudiants et qu’ils donnent, le plus souvent, la parole aux étudiants non grévistes.
Il y a à Censier une franche envie de débattre, de s’informer sur la loi et ses conséquences et de s’approprier l’avenir. En plus de la dénonciation du CPE, c’est cet enthousiasme pour le débat, la politique et l’action que je voudrais partager avec les étudiants d’Arles. Un enthousiasme qui avait déserté les amphithéâtres après l’échec de la lutte contre la mise en place du LMD.
Je vous transmets, ci-dessous, les revendications du comité de grève de Paris III-Sorbonne Nouvelle.
Nous demandons expressément l’abrogation de la loi sur l’égalité des chances (qui comprend le Contrat Première Embauche), du Contrat Nouvelle Embauche, l’augmentation du nombre de postes aux concours de l’enseignement (CAPES et agrégation).
Deux motions ont été votées lors des précédentes Assemblées Générales ; L’une exigeant le maintien du site de Censier, partie intégrante de l’université de Paris III. (Dans la lignée du LMD et de la privatisation des universités, le site de Censier est menacé d’être délocalisé et les locaux actuels revendus à des entreprises privées. La faculté de Censier au cœur du quartier latin, est un lieu en effet attractif étant donné le prix du mètre carré dans ce quartier.) L’autre soulignant notre vigilance quant à la répression des mouvements sociaux et des procédures judicaires dont seraient victimes les manifestant-e-s.
La première présentée le week-end dernier à Toulouse, a été votée à l’unanimité, lors de la coordination nationale des « facs en lutte et en grève ».
Nous dénonçons une attaque sans précédent en direction des jeunes de moins de 26 ans, et de tous les salarié-e-s de ce pays. Nous estimons que cette mesure constitue une précarisation inacceptable de nos conditions de travail actuelles et futures dont le patronat serait le seul bénéficiaire
.
Nous refusons donc d’être une main-d’œuvre corvéable et jetable à merci et réclamons en conséquence le maintien du CDI pour tous. En parallèle à ce mouvement contre le CPE, les étudiant-e-s de Censier se joignent à la manifestation des intermittent-e-s du spectacle.
Le comité de grève de Paris III-Sorbonne Nouvelle
Pour plus d’informations vous pouvez consulter le site du comité de grève à Censier.