DEBAT SUR LES RETRAITES

Ramener les discours sur le fond du problème

Il va falloir stopper les systèmes des retraites par capitalisation actuels

mardi 1er juin 2010, par Forum Civique Européen

La solidarité avec nos vieux, qui correspond d’une manière sympathique à la vie bien vécu, c’est la solidarité générationelle. Et pour parler en langage économique : c’est la retraite financé par la répartition. Le systeme de repartition. En comparant le système des retraites par capitalisation et le système des retraites par répartition, il est utile de retenir ceci : La capitalisation par les fonds de pension nécessite un nombre de plus en plus important de gérants de fortunes spécialisés dans les placements spéculatifs à court, moyen et long terme. Et ces messieurs ne sont pas des bénévoles.

Le capital épargné par chaque individu doit être placé de préférence au meilleur intérêt

, ce qui a pour conséquence que les épargnants actifs placent, via leur fond de pension - le fonds pour financer les retraites par capitalisation - leurs avoirs dans les sociétés les plus rentables indépendamment de leur utilité sociale et du lieu de leur implantation. On prétend que les intérêts garantissent la répartition optimale de l‘argent : on le placera là où il est le plus rentable. Ce faisant les intérêts condamnent les entreprises qui n‘atteignent pas le rendement exigé de l‘argent prêté. Même si, en soi, une entreprise est encore rentable, son propriétaire (actionnaires par exemple, gérants du fonds de pension) va préférer prêter son argent à d‘autres plutôt que de l‘employer pour sa propre entreprise si le taux d‘intérêt qu‘il peut en attendre est plus élevé que le rendement de son entreprise. C’est pourquoi actuellement, dans les entreprises, le secteur financier devient prépondérant par rapport au capital investi. Si par la production de mon entreprise je n’obtiens que 3% de gain, je préférerai prêter mon argent à celui qui me promet 4% d‘intérêts.
L‘intérêt que l‘on obtient pour un crédit a pour conséquence que les entreprises dont la rentabilité n‘atteignent pas celle de l’argent prêté sont disqualifiées et vouées à disparaitre.

Cette course à la rentabilité est à l‘origine d‘une grande partie des licenciements boursiers que nous connaissons actuellement en Europe .


Evident non ? Ou un dessin, ça va mieux ?

Dessin de mignard

La méthode par repartition se finance par la prospérité de la génération active, de taxes et des impôts. Elle repose sur une économie réellement existante qui est obligée de maintenir un tissus d’activités productives et de service et se passe des plus values speculatives et incertaines . Un système qui se libère du dictat des intérêts.
Nos vieux l’avaient bien compris après la plus grande catastrophe du siècle passé. La mise en place du système par répartition à été possible grâce au Conseil National de la Résistance.

Depuis lors les « serviteurs du capital » sont nombreux pour démonter cette invention humaniste. Rappelons-nous : Le gouvernement Raffarin par exemple faisait de sa réforme une priorité en 2003. Cette réforme donna lieu à une longue bataille, entretenant pendant plusieurs mois une agitation chronique. Dès le 1er février 2003, soit deux jours avant sa présentation proprement dite, les syndicats réunissent 250 000 personnes à Paris dans une manifestation unitaire de défense du système de retraites par répartition. C’est le 3 février que le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin lance les négociations, dans un discours prononcé devant le Conseil économique et social. Et le 6 février, le ministre des Affaires sociales François Fillon, entame des entretiens avec les partenaires sociaux. Le 7 mai, il présente en Conseil des ministres l’avant-projet de loi sur les retraites, qui aligne notamment la situation des fonctionnaires sur celles des salariés du secteur privé en 2008 : comme dans le privé, quarante ans de cotisations leur seront désormais nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
Cet avant-projet de loi suscite immédiatement l’hostilité des syndicats. Une mobilisation massive est ainsi organisée en mai 2003, sans précédent depuis le mouvement de 1995 contre la réforme des régimes spéciaux de retraite présentée par le gouvernement Juppé. Le 13 mai, à l’appel de l’ensemble des syndicats, 1 à 2 millions de salariés des secteurs publics et privés manifestent à Paris et dans toutes les grandes villes. Et, après la signature, le 15 mai, d’un accord entre le gouvernement et la CFDT et la CGC qui marque la rupture de l’unité syndicale, une manifestation nationale organisée par les syndicats hostiles à cet accord rassemble de 300 000 à 600 000 personnes à Paris. Dans le même temps, des grèves touchent massivement le secteur public, à commencer par l’Education nationale (qui se mobilise aussi et même surtout contre la décentralisation de certains agents) et les transports.
Mais le gouvernement refuse de négocier et la mobilisation syndicale décroît rapidement, au moment où le projet est débattu par les députés. La détermination gouvernementale a ainsi raison de ce vaste mouvement d’hostilité et, au terme d’un très long débat à l’Assemblée nationale, la loi réformant les retraites est finalement adoptée le 24 juillet 2003, puis promulguée le 21 août suivant.

Et aujourd’hui : une thérapie de choc ?


Selon un rapport annuel de la Banque Merryl Linch ils seraient plus de 100’000 d’ultra riches et ils détiennent chacun au moins 30 millions d’actifs financier et ensemble 15’000 milliards de dollars. Largement assez pour combler tous les trous que leurs folies spéculatives ont creusé depuis le début de la crise de subprimes en 2007.
Il est donc incompréhensible pourquoi les chefs d’Etats unisono accourent pour changer les règles qui nous gouvernent en violant des lignes budgétaires décidé depuis longtemps, se mettent en flagrant contradiction avec tout ce qui a été proclamé depuis des lustres, imposent des pénuries budgetaires pour les écoles, les enseignants, les universités, les hopitaux, les services publics et les retraites pour moins d’Etat sauf l’armée et les prisons…. Ces intentions sont aussi pourries que les paris spéculatifs sur d’autres paris transformés en produits financiers..... pour prétendre de financer les retraites par capitalisation.

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