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ON EST TOUS DES GERARD

dimanche 20 novembre 2005

RAPPEL "HISTORIQUE"


Baptiste Guerri, Cyril Viala et Vincent Gambassi
3 étudiants (musiciens de Gérard & les Stars) arlésiens,
innocents, condamnés lors du Carnaval de Montpellier.

Nous tenons à porter à votre attention les faits suivants :
Trois étudiants de Montpellier, ont été interpellés avec violence, mis en garde-à-vue, et jugés en comparution immédiate au tribunal de Grande Instance de Montpellier. La sentence rapidement prononcée a été pour deux de ces jeunes, âgés respectivement de 21 et 22 ans, d’un an de prison avec sursis, 300 Euros d’amende et 5 ans de mise à l’épreuve, après que le procureur a réclamé de la prison ferme !

Voici les faits :


Dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 février au cours du Carnaval organisé par les étudiants de Montpellier sur la place de la Comédie et qui constitue chaque année une fête populaire et familiale, une vitrine d’un magasin de chaussures est brisée. S’en suit une très importante intervention de police (Police nationale, B.A.C., C.R.S., …). Selon de nombreux témoignages, cette charge a semblé disproportionnée par rapport au délit. Le présumé “casseur“ a d’ailleurs été interpellé immédiatement par les forces de l’ordre.
Dans le mouvement de panique généralisée, atteints par les gaz lacrymogènes, les trois jeunes se sont trouvés séparés. L’un d’eux est menotté et conduit au commissariat central. Les deux autres, fuyant la charge des policiers et s’étant, dans un premier temps, éloignés du lieu de l’affrontement, se sont vus gazés à bout portant par une bombe lacrymogène et incapables de se déplacer et de réagir pendant une vingtaine de minutes.
Alors que plus tard, le calme est revenu sur place, ils essaient de retrouver leur camarade, ils sont eux-mêmes plaqués au sol, menottés et amenés au poste au motif que certains policiers les auraient reconnus.
L’accusation portée contre eux est d’avoir agressé les forces de l’ordre avec armes (2 bouteilles de bière). Pendant la garde-à-vue de 36 heures, leurs droits leur ont été notifiés, mais ni leurs familles, ni leur avocat n’ont été contactés. Vexations et humiliations ne leur ont pas été épargnées.
Les deux premiers, assignés en comparution immédiate, le jeudi 26 février, avec avocats commis d’office ont été jugés d’une façon qui prête à réfléchir : les policiers, partie plaignante, ont prêté serment sur des faits que de nombreux témoins auraient contestés. Or, personne n’a été appelé à témoigner. Les vidéos de surveillance de la Comédie ont été déclarées “inutilisables car il y avait trop de fumée“. Il faut savoir que les caméras de surveillance fonctionnant en permanence sont nombreuses et que ce soir-là ce sont des gaz lacrymogènes et non des fumigènes qui ont été lancés. “On n’a jamais rien lancé, on était en train de danser et puis c’est parti dans tous les sens ! On s’est pris du gaz lacrymogène et après les policiers nous ont arrêtés en disant “ c’est vous, on vous reconnaît“.
Le verdict prononcé sur cette base a été d’un an de prison avec sursis, 300 Euros d’amende et cinq ans de mise à l’épreuve. Quant à l’appel, la plupart des avocats consultés, bien que convaincus de l’innocence au vu de leur dossier, l’ont vivement déconseillé certifiant que la Cour d’Appel de Montpellier, réputée comme l’une des plus sévère de France, ne reviendrait jamais sur un jugement concernant des agents de la force publique !
Le troisième, qui avait demandé un report de procès pour préparer sa défense, a été relaxé le 23 mars grâce à une vidéo amateur prouvant son innocence, mais aussi car le dossier des policiers était trop… "décousu" ! selon le juge…
Le parquet et la police trouvant le jugement trop laxiste ont fait appel de ces décisions.
Lors de leur procès en appel le 21 septembre 2004, l’avocat choisi par Baptiste, Vincent et Cyril, a mis en lumière les incohérences des accusations portées par les 5 policiers. Il n’a pas hésité à les accuser de mensonge(s).
Le jugement ayant été confirmé pour Baptiste et Vincent (un an avec sursis) et aggravé pour Cyril (4 mois avec sursis),
ils se sont tous les trois pourvus en CASSATION :
Coût 1.800 € par personne ! Soit pour les trois 5.400 € : (rien que la cassation !)

La Cour de Cassation se prononce sur les vices de forme, et non sur les contenus, sur la base des dossiers transmis par l’avocat des trois jeunes.

La Cour de Cassation n’a pas trouvé dans le dossier, matière à faire réviser l’appel.Les peines prononcées en appel sont devenues exécutoires.

Amendes, honoraires d’avocat procès en 1ère instante et d’Appel, honoraires d’avocat spécialisé en cassation, frais de dossiers et de consignation dépassent de loin les revenus de jeunes ou d’étudiants.
Voilà pourquoi :

Aujourd’hui nous organisons ce concert de soutien.


Parce que nous sommes tous concernés
Depuis la promulgation des lois de sécurité intérieure, les pouvoirs donnés aux policiers sont de plus en plus étendus. Cela peut engendrer chez certains un sentiment d’impunité et les entraîner à violer les libertés individuelles. Les procès de Baptiste, Vincent et Cyril en sont un exemple patent et débordent largement le cadre de leur personne.
• Parce que ce n’est plus à la justice d’apporter la preuve de la culpabilité mais à l’accusé celle de son innocence,
• Parce que tout jeune, quel qu’il soit, peut se trouver mêlé à une charge policière,
• Parce que aucun parent ne peut préserver totalement ses enfants,
• Parce que nous pouvons tous être confrontés à l’impossibilité de prouver notre innocence,
• Parce que le témoignage de la police, même reconnu comme erroné par le tribunal, a force de loi

ON est TOUS des "GERARD"

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