Contribution au dossier de JournArles sur une lettre non conforme (1)
Comme elle est touchante cette mobilisation spontanée ou chaque
intervenant use des mêmes arguments pour
s’indigner d’une critique, sans discuter du fond, mais en s’en prenant
exclusivement à la forme.
Je suis loin de partager toutes les opinions énoncées dans cette lettre,
mais comme disait l’autre, je me battrais
de toutes mes forces pour qu’elles puissent s’exprimer.
JournArles a été conçu comme un lieu de liberté d’expression,avec pour
seule limite les opinions racistes, xénophobes
ou les atteintes à la vie privée. Les associations composant la
plate-forme garantissent cette liberté et ne disposent en aucun
cas d’un droit de contrôle des textes proposés.Pour s’exprimer il n’est
nul besoin d’être membre d’un groupe, d’un parti,d’une
association, d’être encarté ou même sympathisant.La liberté de dire ce qu’on pense
paraît toujours pertinente pour celui qui s’exprime,souvent
impertinente pour ceux qui son mis en cause. On appelle cela la liberté
d’expression. Il faut l’accepter.
Si cette liberté devait être canalisée par : l’énoncé de l’état-civil,
Nom, Age, Profession, Adresse, Pointure des godasses
et photo anthropométrique, on serait devant une interprétation très
spéciale de la liberté.Si de plus celle-ci ne devait s’exercer
que dans la direction désignée par les "autorités" : je cite : "disposer
d’un espace de parole et d’information devrait permettre de révéler
les idées portées par le FN " Ce qui traduit en bon français signifie :
vous êtes libres de dire ce que JE VEUX !
La liberté promise par JournArles ne serait plus qu’une liberté
conditionnelle dérisoire.
Ce qui me glace, c’est le ton menaçant de la LDH que je n’attendais
vraiment pas dans ce rôle : "la LDH demande de veiller
scrupuleusement à ce qu’aucun article anonyme ne soit plus mis en
ligne " brr !.Si quelqu’un voulait apporter un témoignage, apporter des
révélations qui seraient susceptibles de mettre en péril sa situation
professionnelle, familiale ou sociale, on devrait le rejeter ?
Bravo ! je croyais que la LDH était là pour protéger les citoyens des
abus de tous les pouvoirs, pas pour leur intimer le silence au nom
de la bienséance ou des connivences locales.
Enfin je vais parler du fond de ce courrier. Quand on m’a remis ce tract
électoral...anonyme sur le marché j’ai éclaté de rire.
L’UMP non plus ne fait plus figurer son nom sur ses affiches. Nous
sommes donc bien dans ce temps de transparence blême
dont le mot d’ordre est : "pas d’idées, pas d’ennuis". Caméléon c’est
bien mais j’aggrave :" Caméléon arc-en-ciel" pour répondre
à toutes les situations en restant au sec. Ce qui me choque le plus,
moi, c’est que quand on a la fierté d’être maire d’Arles, avec
un bilan estimable dans de nombreux domaines, on éprouve en plus le
besoin d’être conseiller général !
Ou s’arrête ce besoin de tout contrôler ? Jusqu’où ira cette boulimie
infantile ? chef de gare, capitaine des pompiers, président du
club des amis du livre de poche d’occasion ?
Le cumul des mandats signe le mépris de la démocratie.
Patrick Rosen
(1) faut relire cette lettre et les réactions au pas cadencé qu’elle a suscitée dans JournArles