OGM
Le nouveau règlement UE pour l’agriculture biologique, adopté le 12 juin par le Conseil Agricole de l’UE, entrouvre la porte à la contamination de l’agriculture et de l’alimentation biologiques par les OGM. En ne retenant pas le seuil de détection mais le seuil général de 0,9% appliqué à l’agriculture conventionnelle, le Conseil
instaure un droit à contaminer,
nie les droits des paysans et consommateurs à ne pas être contaminés dans les champs ni dans les assiettes,
retire la gestion des OGM au secteur bio et la met entre les mains du secteur conventionnel,
permet aux Etats de ne pas avoir de problème de compensation des paysans et de l’industrie pour les contaminations futures en deçà de ce seuil, alors que les assurances ne veulent pas couvrir ce risque.
Etiquetage
L’obligation d’avoir au moins 95% d’ingrédients biologiques est une bonne décision
Le lieu de la culture (de l’élevage aussi ?) sera indiqué : c’est insuffisant : indiquer le nom du producteur ou de son exploitation, ou le nom du transformateur serait la vraie traçabilité qui manque encore.
Le Conseil n’a pas retenu l’obligation d’indiquer la quantité de CO² utilisée pour produire et transporter le produit, ce qui aurait éclairé le consommateur, surtout pour les produits bio importés du monde entier.
Elimination des petits producteurs diversifiés non industrialisés :
L’alignement du système de contrôle bio sur le système de contrôle UE des denrées alimentaires se substitue à l’actuelle obligation de moyens et contraint les producteurs à multiplier les analyses et l’achat d’intrants, de matières premières et autres matériels officiellement « sécurisés ». Ce coût financier pénalise en particulier les plus petits opérateurs, exclue les substances naturelles, les semences traditionnelles et les animaux de renouvellement bio non homologables dans le cadre juridique actuel. Il favorise ainsi les dérogations, voire les obligations d’utilisation de produits chimiques de synthèse, ou de médicaments vétérinaires et d’intrants génétiquement modifiés.
Il est important que les règlements d’application encore à finaliser ne confirment pas cette dérive vers une production bio industrialisée. C’est l’agriculture biologique paysanne, la transformation artisanale et le commerce régional et local qu’il faut favoriser, car ils contribuent tout autant que l’absence de produits chimiques de synthèse aux nombreuses externalités positives recherchées (qualité, emploi, développement rural, économie d’énergie,…).
Contact : Guy Kastler – tel : + 336 03 945721
Philippe Loeckx – tel : + 32 65 59 00 00