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L’actualité grecque mérite une attention particulière ces jours ci.
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factcheck HELLAS
Contre la désinformation lire le Blog du ministre actuel des finances grecque Yanis Varoufakis.
Language : anglais !
Quelques autres voix :
Stiglitz dénonce une « zone euro antidémocratique »
La semaine cruciale qui débute pour la Grèce et pour l’eurozone a fait réagir plusieurs économistes chevronnés, connus pour leurs critiques contre l’orthodoxie financière, tels que Paul Krugman, Prix Nobel d’économie 2008. Deux réactions sont particulièrement significatives, du fait qu’elles émanent d’anciens dirigeants des institutions de Bretton Woods (BM, FMI).
Ainsi Joseph E. Stiglitz, vice-président et économiste en chef de la Banque mondiale de 1997 à 2000. Dans une tribune publiée lundi1, l’Étasunien, Prix Nobel d’économie en 2001, estime que les politiques imposées par le FMI à la Grèce n’ont rien à voir avec les nécessités de l’économie mais bien davantage avec des questions de « pouvoir » et de « démocratie ».
Ce soupçon part d’une incompréhension : alors que le PIB grec a chuté en cinq ans de 25% et que le chômage atteint des sommets historiques, pourquoi la troïka (BCE, UE, FMI) refuse-t-elle de reconnaitre ses erreurs, ses responsabilités ?
« Plus surprenant encore, pourquoi est-ce que les dirigeants européens n’ont même pas retenu la leçon ? La troïka exige toujours que la Grèce atteigne un excédent budgétaire primaire de 3,5% du PIB en 2018. Les économistes du monde entier ont condamné cet objectif punitif, car il entraînera inévitablement une récession plus profonde. » Et cela, « même si la dette de la Grèce est restructurée au-delà de tout ce qu’on puisse imaginer ».
Énervé des mensonges colportés sur les Grecs, l’économiste estime que « peu de pays ont accompli quelque chose comme ce que les Grecs ont réalisé au cours des cinq dernières années ». Un programme dont « le coût en termes de souffrance humaine a été extrêmement élevé ». Quant à l’aide supposément apportée par la communauté internationale, l’Étasunien se veut « clair » : presque aucun fond prêté à la Grèce n’a bénéficié aux citoyens, « il a servi à payer des créanciers du secteur privé – y compris les banques allemandes et françaises ».
D’ores et déjà, estime-t-il, les Grecs ont « payé un prix élevé pour préserver les systèmes bancaires de ces pays ». Enfin, il estime que « le FMI et les autres créanciers ‘officiels’ n’ont pas besoin de l’argent exigé ».
« Pourquoi l’Europe fait-elle cela ? », s’interroge dès lors Joseph E. Stiglitz.
Pourquoi refuse-t-elle que le gouvernement grec suive des options adoubées en janvier par les électeurs ? Pourquoi réagit-elle ainsi contre le référendum ? Et de trancher net : « Le souci de légitimité populaire est incompatible avec la politique de la zone euro ». L’économiste rappelle ainsi les refus populaires qui jalonnent les rares consultations touchant à « une zone euro fondée sur des relations de pouvoir qui désavantagent les travailleurs ». Il n’est dès lors pas étonnant, poursuit-il, d’observer tous ces « dirigeants européens qui veulent la fin du gouvernement de gauche du premier ministre Alexis Tsipras » et qui « semblent croire qu’ils peuvent faire tomber le gouvernement grec par l’intimidation en forçant un accord qui contrevient à son mandat ».
Et de conclure : « Il est difficile de conseiller aux Grecs comment voter le 5 juillet. Aucune des solutions ne sera facile, les deux portent des risques énormes. Un vote en faveur du « oui » signifierait la récession presque sans fin. Peut-être un pays appauvri – ayant vendu la totalité de ses actifs, et dont les jeunes ont émigré – pourrait-il enfin obtenir le pardon de la dette ; peut-être, après avoir été relégué parmi les économies à revenu intermédiaire, la Grèce pourrait-elle finalement recevoir l’assistance de la Banque mondiale ? »
En revanche, « un vote négatif ouvrirait au moins la possibilité que la Grèce, avec sa forte tradition démocratique, prenne son destin en mains. Les Grecs pourraient se façonner un avenir, peut-être pas aussi prospère que par le passé, mais qui serait quand même plus optimiste que la torture inadmissible du présent. Je sais comment je voterais. »
Plus technique, l’avis de Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI au moment de la signature du premier mémorandum, n’en est pas moins intéressant. Intitulée « Apprendre de ses erreurs », sa prise de position, publiée sur un réseau social samedi soir, appelle à une « suspension temporaire des paiements d’Athènes » allant de pair avec l’arrêt des versements d’aide. DSK parle d’un délai de deux ans. L’idée étant de laisser la Grèce choisir ses réformes. « Le pays serait dans une contrainte budgétaire difficile puisqu’il ne pourra pas emprunter sur les marchés, ne recevra plus de ressources de l’UE ou du FMI et devra donc équilibrer son budget tout seul. » Et l’économiste social-démocrate de reconnaitre les échecs répétés des « ajustements budgétaires sévères ». A terme, avertit DSK, « une réduction nominale massive de la dette grecque à l’égard des institutions publiques » semble inévitable.
Source : Le courrier de Genève
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