Dominique Guillet. 24 mars 2007.

Biocarburant - Nécrocarburant

Mettez du sang dans votre moteur !

mardi 3 avril 2007, par Forum Civique Européen

Le Professeur Pimentel, de l’Université de Cornell (Ithaca, New-York) a prouvé déjà, depuis de nombreuses années, que le bilan énergétique basique de la production d’éthanol est complètement négatif car la production de maïs a un coût réel (intrants, pesticides, travail) sans parler de l’amortissement du matériel agricole qui n’est jamais pris en compte car le bilan serait par trop indécent. Bref, selon le Professeur Pimentel, le carburant végétal réchauffe davantage la planète que l’essence !Dominique Guillet. 24 mars 2007.

Inversion des valeurs. Perte de sens. Double langage. Dérives sémantiques.


Au Salon de l’Agriculture 2007, une partie du hall 2 s’était transformée en salon de l’automobile ! Ils étaient tous là, Peugeot, Ford, Renault, etc. Avec des grosses planètes qui pendaient du plafond et des petites fleurs peintes sur les portières des voitures. Emouvant : ils clament haut et fort qu’ils vont sauver la planète avec l’éthanol et les huiles de colza !

Les grands slogans sont lancés : biodiesels, biocarburants, or vert, carburants verts, "le carburant qui voit la vie en vert"... L’édition spéciale Ford des Cahiers de l’Automobile titre "Bio-Carburants", Bio faisant 7 cm de hauteur et carburants faisant 1,5 cm de hauteur : les grands pièges de la sémantique pour endormir le peuple. Le même magazine en page 7 titre "le bio en 40 questions". Quel "bio" ? Est ce une nouvelle abréviation pour "biocarburant" ? Plus l’intoxication est grosse, mieux elle passe ! Pourquoi se gêner ?

Les 40 questions sus-dites concernent les agro-carburants et nous apprenons que l’éthanol ne se boit pas (aucun risque d’accroître l’alcoolisme dans ce pays !), que l’utilisation des pesticides baisse depuis 10 ans (témoin l’accélération du nombre de cancers !) et que la baguette de pain ne va pas augmenter ! Il est vrai que si la baguette augmentait de 100 % comme la tortilla au Mexique, les Français tortilleraient du nez. Il ne faut mieux pas toucher à la baguette !

Nous apprenons également que les carburants végétaux n’ont pas été développés plus tôt parce que "le contexte économique, politique, énergétique n’était pas jusqu’ici favorable". En clair, parce que les pétroliers ne l’avaient pas encore décidé !

Mais le contexte politique a évolué. Un candidat présidentiable propose même en France une "pastille bleue", bleue comme la Terre (vue de très haut, sinon, c’est moins bleu !) pour favoriser les véhicules au "biocarburant" avec une petite ristourne au péage et des stationnements gratuits. C’est bien mignon, tout cela !

L’attribution du terme "bio" pour les nécro-carburants gagne en tout cas du terrain rapidement.

Cela nous rappelle le syndrome des yoghourts de chez Danone. On trouve sur internet des publicités pour Volvo "Volvo fera du sport bio" ou pour Ford "Ford et Europcar roulent pour le bio !" ou pour Saab "300 chevaux écologiques". Certaines voitures roulant au carburant végétal ont même la mention "bio" peinte sur la carrosserie.

C’est le coup de grâce pour l’agriculture bio, d’autant plus que la pression des lobbies à Bruxelles cherche à imposer une agriculture bio de "seconde génération" avec une pincée de pesticides par-ci et une demi-pincée de chimères génétiques par-là ! Les cahiers de charge de l’agro-bio sont en passe de devenir des cahiers de décharge ! Pinçons-nous le nez.

L’industrie de l’automobile s’auréole, ad nauseam, d’une surenchère de slogans verdoyants. Saab vante une de ses voitures avec le logo suivant "Les forces de la nature auront toujours besoin de s’exprimer. Libérons-les." Koenigsegg présente une voiture comme "sa fleur à la tige puissante". Les rallyes deviennent "bios". Les voitures et les pneus "écolos". Les voitures deviennent "propres". C’est la "passion verte". Etc.

Inversion des valeurs. Perte de sens. Double langage. Dérives sémantiques.

Et si on proposait un moratoire sur les carburants végétaux !
Les carburants végétaux ne sont pas bios : ils sont issus de plantes cultivées avec toute l’artillerie lourde des intrants de l’agro-chimie et des pesticides. Les termes "biodiesel" , "bioéthanol" et "biocarburants" sont passés en un temps record dans le langage commun, suite à un énorme matraquage publicitaire et médiatique. Ces carburants végétaux sont obtenus grâce à des processus d’extraction industrielle très complexes. Le terme "bio" signifie "vie". On voit difficilement ce qui permettrait à ces carburants végétaux de mériter le préfixe bio. Parle-t-on de bioblé, ou de biotomate ou de biomaïs ?

Nous sommes là au coeur d’une gigantesque arnaque sémantique. C’est bien plutôt de "nécrocarburants" , de "nécroéthanol" et de "nécrodiesel" qu’il faudrait parler. Nécro signifie mort et ce préfixe seul peut qualifier les aspects techniques, écologiques et humains de cette sinistre farce.

Les carburants végétaux ne sont pas verts, ils seraient même plutôt rouges, de la couleur du sang. Ils vont accroître l’immense tragédie de la sous-nutrition, de la mort de faim, de la misère sociale, du déplacement des populations, de la déforestation, de l’érosion des sols, de la désertification, de la pénurie en eau, etc.

Les grands groupes pétroliers qui se sont alliés aux grands groupes de l’agro-alimentaire et aux grand groupes de l’agro-chimie et aux grands groupes semenciers pour lancer cette farce grotesque tentent de tranquilliser le citoyen en prétendant que les carburants végétaux ne représentent aucune "concurrence pour les filières alimentaires".

Dans la série "tchou-tchou" soporifique, l’Aficar (Agence française d’informations et de communication agricole et rurale) a lancé en février 2007 le "Train de la terre" avec l’incontournable wagon sur les carburants verts. L’Aficar doit "promouvoir une image positive, dynamique et innovante de l’agriculture" selon le ministre Bussereau et elle doit rassurer les citoyens sur la qualité des produits agricoles. Ce qui n’est pas une tâche aisée, surtout lorsque le dit citoyen découvre l’ouvrage passionnant de Nicolino et de Veillerette : "Pesticides : révélations sur un scandale français".

Quels seront les courageux journalistes qui vont se lancer dans la rédaction d’un ouvrage "Carburants végétaux : révélations sur un scandale mondial" ?

Désertification et Erosion
Pas de "concurrence pour les filières alimentaires". Et pourtant, savez-vous :

- que l’année 2006 fut déclarée par l’ONU "Année Internationale des Déserts et de la Désertification".

- que les activités agricoles génèrent une érosion telle que, chaque seconde, ce sont 2420 tonnes de sol qui partent dans les océans ou dans les vents.

- que chaque heure de la journée, ce sont 1370 hectares de terres qui sont désertifiées à jamais.

- que 36 000 personnes meurent de faim tous les jours.

- que, selon la FAO, la surface moyenne de terre arable par habitant était de 0,32 hectare en 1961/1963 (pour une population mondiale de 3,2 milliards), de 0,21 hectare en 1997/1999 (pour une population mondiale de 6 milliards) et sera de 0,16 hectare en 2030 (pour une population mondiale estimée à 8,3 milliards).

- que, selon certains experts indépendants, les projections ci-dessus sont hautement optimistes car la surface moyenne de terre arable par habitant dans les pays pauvres sera seulement de 0,09 hectare en 2014.

- que ces mêmes experts n’ont pas pris en considération, pour leurs calculs, le boom des agro-carburants et les bouleversements climatiques.

- que, selon la FAO, l’Inde perd chaque années 2,5 millions d’hectares de terres et qu’à ce rythme là, il ne restera plus un gramme de terre arable dans ce pays en 2050.

- qu’au cours des 20 dernières années, environ 300 millions d’hectares (six fois la surface de la France) de forêt tropicales, ont été détruits pour implanter des domaines fermiers et des pâturages ou des plantations à grande échelle d’huile de palme, de caoutchouc, de soja, de canne à sucre et autres récoltes.

- que, dans l’Iowa, le coeur de l’empire transgénique du maïs et du soja, les églises dans les zones rurales surplombent les champs d’1m50 parce que l’Iowa a perdu 1m50 de sol fertile en un peu plus d’un siècle.

Bilan négatif de l’éthanol


C’est d’ailleurs dans l’Iowa (à Goldfield et Nevada), en allant filmer des usines de production d’éthanol, que nous avons pu obtenir des chiffres précis quant au bilan énergétique de ce carburant végétal.

Voyez avec nous le désastre. L’ usine de Goldfield transforme tous les ans 450 000 tonnes de maïs (pour produire 190 millions de litres d’éthanol) mais, pour ce faire, elle brûle tous les jours 300 tonnes de charbon (qui arrivent par camion de bien loin) et elle relâche benoîtement du CO2 dans l’atmosphère. Cela fait tousser les écologistes ! Surtout avec 200 centrales de ce type qui se profilent à l’horizon aux USA. Le charbon, c’est pas très propre mais le gaz est tellement cher : alors certains envisagent de faire tourner les centrales d’éthanol au bois. Quitte à ce que les forêts des USA brûlent de sécheresse, autant les faire brûler dans les usines d’éthanol. Le problème restant que les forêts qui brûlent sont souvent situées à des milliers de kilomètres.

Tentons d’esquisser un bilan (provisoire) de la centrale de Goldfield dans l’Iowa. Pour produire 1 litre d’éthanol, il faut transformer 2,37 kilos de maïs, brûler 500 grammes de charbon et utiliser 4 litres d’eau.

Le Professeur Pimentel, de l’Université de Cornell (Ithaca, New-York) a prouvé déjà, depuis de nombreuses années, que le bilan énergétique basique de la production d’éthanol est complètement négatif car la production de maïs a un coût réel (intrants, pesticides, travail) sans parler de l’amortissement du matériel agricole qui n’est jamais pris en compte car le bilan serait par trop indécent. Bref, selon le Professeur Pimentel, le carburant végétal réchauffe davantage la planète que l’essence !

Et la facture cachée ?


- Les agro-carburants vont accélérer la destruction des ecosystèmes en répandant encore plus d’intrants et de pesticides dans les sols, dans l’atmosphère et dans les eaux.
- Un litre d’éthanol entraîne l’érosion de 15 à 25 kg de sol : érosion, entendons-nous bien, signifiant disparition pure et simple, éradication.
- Qu’en est-il de l’eau ? C’est le bouquet final. Il faut, selon les régions, de 500 à 1500 litres d’eau pour produire un kilo de maïs. Cela signifie que la production d’un litre d’éthanol à base de maïs requiert l’utilisation de 1200 à 3600 litres d’eau !

C’était, avant-hier, la journée mondiale 2007 de l’eau, lancée par la FAO avec le mot d’ordre : "Faire face à la pénurie de l’eau". Cette journée mondiale de l’eau est toujours l’occasion pour les grandes nations occidentales (qui exploitent sans vergogne les pays pauvres et qui leur vendent des armements) de verser quelques larmes de crocodile. Quelques larmes seulement : ne faut-il pas faire face à la pénurie de l’eau ?

2,6 milliards d’humains sans assainissement, 1,3 milliards d’humains sans accès à l’eau potable et 3800 enfants qui meurent tous les jours de maladies liées au manque d’eau potable. Les optimistes invétérés nous rétorqueront sûrement que ces enfants sont déjà comptabilisés dans les 36 000 personnes qui meurent de faim tous les jours !

Rappelons également que l’agriculture consomme 90 % de l’eau douce du monde.

L’éthanol en France et dans ses nouvelles colonies éthanoliennes


Si l’on en croit l’actualité récente, Total (la première entreprise française) va sûrement tenter de troquer les pots de vin contre des pots d’éthanol. Le grand avantage de l’éthanol, c’est que les pétroliers (ou éthanoliers) vont pouvoir s’échouer sur les côtes bretonnes sans ruiner le tourisme ! Une plage souillée à l’éthanol, cela fait plus chic. Les petits poissons ( si tant est qu’il en reste un peu) seront contents de participer à la lutte contre le réchauffement climatique. Qui, dans ces conditions, oserait demander des dommages et intérêts au prince ?

Total affirme être le leader européen dans la production d’éthanol. Vive la France pionnière qui s’engage résolument dans les filières maïs, blé et betterave.

Le leader français de l’éthanol serait le sucrier Tereos, second sucrier mondial, qui a fusionné l’an passé avec un autre sucrier français, SDHF. En France, Tereos aurait obtenu 31 % des agréments français pour la production d’éthanol de betterave et de blé. Tereos serait actuellement le cinquième producteur mondial d’éthanol.

Tereos a ouvert en 2006 une distillerie de 3 millions d’hectolitres située dans l’Aisne. 90 millions d’euros ont été investis pour traiter 3 millions de tonnes de betteraves provenant de près de 40 000 hectares cultivés par 10 000 agriculteurs.

Tereos a pris des participations dans des entreprises sucrières en Afrique : c’est la première fois qu’une entreprise européenne sucrière s’implante en Afrique continentale. Ethanol oblige.

Au Brésil, Tereos va traiter 7 millions de tonnes de sucre en 2007. Tereos est devenu, en 2006, le 3ème producteur de sucre dans ce pays. Tereos envisage d’y traiter 18 millions de tonnes de canne à sucre, pour l’année 2012.

Soit dit en passant, les cours du sucre sont en train de flamber. A cause de l’éthanol. Rappelez-vous : pas de "concurrence pour les filières alimentaires". D’ailleurs Tereos annonce pour l’année 2006 une augmentation de 84 % de ses résultats. Et se dit tenté par la bourse ! Les fonds d’investissement seraient très gourmands de sucre ! C’est vraiment de l’or vert cet éthanol !

En République Tchèque, Tereos a ouvert une seconde distillerie d’éthanol de betterave à Dobrovice en octobre 2006 et prévoit l’ouverture d’une troisième.

Selon des nouvelles récentes, Tereos a remis une offre de reprise de quatre usines de TALFIIE, la division glucose Europe de Tate & Lyle. Cette reprise permettrait au sucrier de transformer en plus 2,6 millions de tonnes de blé et de maïs.

Tereos vient d’investir 130 millions d’euros dans une autre ethanolerie dans la Marne (ouverte en avril 2007) qui fonctionnera au blé : elle transformera 840.000 tonnes de blé pour produire 3 millions d’hectolitres d’éthanol.

Ce qui fait à la louche, ou à la pompe, 3 kgs de blé pour un litre d’éthanol. Qu’en est-il du bilan réel ? Qu’en est-il de la facture cachée : destruction des sols par la chimie, érosion, épandage de pesticides, etc. L’éthanol de blé est il produit à partir de blé irrigué ou de blé non-irrigué ? Il faut en moyenne de 1000 à 1500 litres d’eau pour produire un kilo de blé.

Ethanol et crises alimentaires


Nous recevons aujourd’hui-même un mail de nos amis au Guatemala. Le prix de la tortilla (aliment traditionnel à base de maïs) a augmenté de 80 %. La situation est identique au Mexique. L’augmentation de 40 à 100 % du prix de la tortilla entraîne de sérieuses émeutes dans tout le pays. Quelques années en arrière, les paysans ont cessé de produire leurs maïs traditionnels au Guatemala et au Mexique car cela revenait moins cher d’acheter la tortilla à la tortilleria industrielle que de cultiver sa "milpa" en raison du "dumping" de maïs (ogm) en provenance des USA.

Mais, aujourd’hui, la situation a changé : les USA gardent leur maïs (20 % de la récolte de maïs US est transformé en éthanol) et les Mexicains crèvent de faim !

Aux USA, les cours du maïs sont en train de flamber. Ils ont atteint, en début mars 2007, leur plus haut niveau depuis plus de dix ans, dopés par une demande croissante d’éthanol et une récolte états-unienne très médiocre. En 15 mois, le "bushel" (25 kgs) de maïs est passé de 1,85 dollar à 4,05 dollar ce qui représente une augmentation de 115 % !!!

Aux USA, entre 2004 et mars 2007, la production annuelle de blé est passée de 59 à 49 millions de tonnes, soit une baisse de 16 %. Quant à la production annuelle de maïs, elle est passée de 300 millions de tonnes en 2004 à une projection de 267 millions de tonnes pour 2007, soit une baisse de 11 %.

La production mondiale de blé, dans le même espace de temps, a chuté de 6% et celle de maïs a chuté de près de 3 %.

L’ Australie, frappée de sécheresse, a vu sa production de blé chuter de 22,6 à 10,5 millions de tonnes de blé. Une baisse de 55 % !

Des voix commencent à s’élever qui évoquent une crise alimentaire aux USA, car l’augmentation du prix des céréales entraîne des effets multiples dans les chaînes alimentaires. Le coût d’un poulet, par exemple, est constitué à 40 % par le prix du maïs. Les prix augmentent parce que l’offre baisse, parce que la demande s’accroît (en raison de la production d’éthanol) et parce que certains aléas climatiques sont en train de semer le chaos dans l’agriculture !

Et les multinationales et les gouvernements voudraient nous faire croire que les agro-carburants ne représentent aucune "concurrence pour les filières alimentaires".

Ethanol de la honte


En Colombie, le président Bush vient de conforter ses alliances historiques avec le président Uribe. La Colombie est un pays pourri par les trafiquants de cocaïne et les exactions de l’armée, des milices et des guerilleros sont quotidiennes contre la population. La Colombie produit un million de litres d’éthanol par jour et envisage la création de 27 nouvelles centrales.

Nous avons récemment découvert un film sur les souffrances de certains peuples indigènes en Colombie. Nous y avons vu les populations bombardées par avion ou par hélicoptère. Lorsque les survivants déplacent leurs villages, leurs terres sont confisquées, déforestées et plantées en palmier à huile. Pour la production de diesel végétal pour les riches.

Au Brésil, (premier producteur mondial d’éthanol) le président Bush vient de signer une alliance historique avec le président Lula pour lancer une " OPEP de l’éthanol". Les industriels se frottent les mains et prévoient une augmentation de 55 % des surfaces de canne à sucre pour répondre à la demande US et Européenne. Dans ce pays, la production d’éthanol a été mise en place dans les années 1970, sous la dictature militaire. Le président Lula parle d’une "révolution de l’énergie". Certaines organisations parlent de catastrophe humanitaire et d’esclavagisme : quelque 200 000 migrants coupent à la machette la canne à sucre, 12 heures par jour dans des conditions de température torride et pour un salaire de misère. La nuit, ils sont entassés dans des baraquements sordides. Tous les ans, des migrants-esclaves meurent de chaleur ou d’épuisement. Ce sont les dommages co-latéraux de la fièvre de l’or vert.

Quel est le prix d’un migrant-esclave dans les monocultures de canne à sucre ? Il n’a pas de prix et ne figure pas dans les tableaux d’amortissements. Ce n’est que de la chair à éthanol ! Sugar Blues.

La déforestation est un autre dommage co-latéral et le président Lula da Silva porte mal son nom car sa révolution n’est pas très "sylvestre". Les forêts vont être encore plus détruites pour cultiver du soja transgénique, de la canne à sucre ou du palmier à huile. Pour la production d’éthanol ou de diesel végétal pour les riches.

L’entreprise française Tereos est-elle impliquée au Brésil dans l’esclavagisme moderne des monocultures de canne à sucre ou produit-elle de "l’éthanol équitable" ? L’entreprise française Tereos est-elle impliquée dans les déforestations massives ou fait-elle du reboisement d’essences indigènes (lorsque les sols sont totalement détruits) ?

Terres Vierges estampillées "Label aux barils dormants" !


L’Amérique latine constitue un énorme gisement pour la spéculation éthanolesque. Olivier Combastet, un banquier français qui a lancé Pergam Finance, un fonds d’investissement, affirme que « les centaines d’hectares de mais et de soja disponibles, par exemple en Uruguay, sont autant de barils dormants de carburant vert du style éthanol dont la demande mondiale devrait exploser dans les années qui viennent ».

Tous les grands princes de la pétrochimie et de la finance "carburent vers" l’Amérique Latine pour réveiller la "Belle aux barils dormants" !

En effet, les experts estiment de 15 à 20 millions d’hectares les surfaces agricoles disponibles à l’achat en Amérique du Sud. La BNP a bien compris que cet éthanol représente une affaire très juteuse quand elle déclare que « les matières premières agricoles sont des actifs extrêmement peu chers, pour lesquels la demande est en train d’exploser et pour lesquels l’offre s’affaiblira. Leur situation aujourd’hui est similaire à celle du gaz naturel en 2000 : triplement des cours suite à un hiver très froid et une sécheresse qui avait réduit la capacité hydroélectrique ».

En Asie, la course au pétrole vert tourne à la catastrophe. Selon les Amis de la Terre "En Indonésie, par exemple, le gouvernement prévoit de détruire 16,5 millions d’hectares de forêt tropicale pour planter des palmiers à huile ! En Malaisie, ce sont 6 millions d’hectares. A Sumatra et Bornéo, quelques 4 millions d’hectares de forêts ont été convertis en plantations de palmiers à huile. Même le fameux Parc National de Tanjung Puting au Kalimantan a été mis en pièce par des planteurs. Des milliers d’habitants de ces régions ont été expulsés de leurs terres et près de 500 Indonésiens ont été torturés lorsqu’ils tentèrent de résister. Toute la région est en train de devenir un immense champ de “pétrole” végétal". Pour le marché européen du "diesel végétal".

La primatologue Emmanuelle Grundmann a dénoncé récemment le scandale de la culture du palmier à huile en Indonésie. Elle vient de publier un ouvrage "Ces forêts qu’on assassine" aux Editions Calmann-Lévy.

Le totalitarisme éthanolien


Qui sont les grands humanitaires totalitaires qui font transpirer sang et eau pour lutter contre le réchauffement climatique ? Toujours les mêmes ! La réponse nous est donnée clairement par Mme. Dilma Roussef (chef du cabinet civil brésilien) quand elle affirme que les carburants végétaux sont l’expression du « mariage de l’industrie agricole avec l’industrie pétrolière ». N’oublions pas l’industrie biotechnologique : c’est un mariage à trois.

La société pétrolière BP vient de s’associer à la société de la chimie et de biotechnologie DuPont de Nemours afin de développer une nouvelle génération de carburant végétal. DuPont a racheté, en 1999, le N°1 de la semence hybride de maïs, la société Pioneer HiBred. DuPont était au début du 20 ème siècle le plus grand vendeur d’armements aux USA. DuPont est actuellement la seconde multinationale de la semence. DuPont est actuellement la quatrième multinationale de l’agro-chimie. DuPont commercialise un soja résistant à son herbicide "Synchrony". Quel joli nom pour un herbicide systémique !

Toyota vient de s’allier avec BP pour produire de l’éthanol au Canada à partir de la cellulose extraite des déchets.

Volkswagen vient de signer un accord avec la multinationale de l’alimentation ADM (Archer Daniels Midland Company).

Royal Dutch Shell est en train de développer une deuxième génération d’agro-carburants et fait des essais de raffinage d’éthanol à partir de lignine et de cellulose.

Cargill, la grande multinationale de l’agro-alimentaire s’est lancé dans la production de diesels végétaux.

etc, etc... Et les responsables gouvernementaux osent nous vanter "l’indépendance énergétique" des carburants végétaux !!!

Peut-être avec quelques aménagements ?
On va nous rétorquer qu’il y a sûrement des aménagements à mettre en place.

Par exemple, les agro-carburants de "seconde génération" qui selon la revue sus-citée dans son article "A l’orée de l’or vert", « permettront d’éviter la concurrence des filières alimentaire et énergétique ». Quelle concurrence de la filière alimentaire puisqu’on nous a martelé qu’il n’y en avait pas ?

Nous sommes dans la même dialectique que pour les OGMs. Les sociétés d’assurance refusent d’assurer les chimères génétiques en agriculture qui pourtant ne présentent "officiellement" aucun risque sanitaire, aucun risque social, aucun risque agricole, aucun risque de contamination génétique, aucun risque d’empoisonnement alimentaire. Il est étrange que dans une société libérale, les assureurs ne veuillent pas assurer un "non-risque", l’équivalent "du beurre et de l’argent du beurre" dans leur profession !

Les agro-carburants de seconde génération seraient de la "biomasse" : du bois, de la paille, des déchets agricoles et alimentaires et autres plantes tropicales.

La Révolution verte (verte par la couleur du dollar) a déjà mis en place (avec du prix Nobel à la clé !) ce type de turpitude en raccourcissant les pailles des céréales de la moitié ou des deux-tiers ! Les résultats sont instantanés. Pas de paille, pas de compost à retourner à la terre. Pas de paille, pas de nourriture pour les animaux, pas de fumier, pas de compost à retourner à la terre. Et devinez qui se présente chez le paysans ? Toujours les mêmes : Monsanto, Bayer, Syngenta, DuPont, etc, les grands humanitaires associés qui proposent, à des prix défiant toute concurrence, des intrants chimiques et des pesticides. Et 40 ans plus tard, toujours les mêmes, avec des semences trafiquotées (pardon améliorées !) qui ce coup-ci, (juré, sur la tête du banquier !) vont résolument et définitivement solutionner le problème de la faim dans le monde.

L’affaire est simple : toute biomasse qui est brûlée pour produire de l’éthanol pour les riches est de la biomasse qui ne retourne pas à la terre. Dans un milieu tempéré, il faut 500 ans à l’écosystème pour recréer 2,5 cm de sol.

Nous répétons que 2420 tonnes de sol partent dans les océans, chaque seconde. Le temps de lire et de digérer cette phrase et ce sont 10 000 tonnes de sol qui sont allées rejoindre les océans, à tout jamais. Pour accentuer la prise de conscience, nous nous permettons de préciser qu’une tonne équivaut à 1000 kilos.

Et les filières courtes ? A la lecture de cet article, des amis nous écrivent déjà pour nous parler des filières courtes de production d’huile qu’ils tentent de mettre en place pour lutter contre l’usage dévastateur du charbon de bois et de la déforestation. Par exemple au Cambodge. Tout en nous précisant que le pays est dans un état de totale insécurité alimentaire. Que faire ?

En France, des associations se mettent en place pour gérer des filières courtes de production d’huile pour du diesel végétal. En bref, pour produire du biodiesel bio. Notre question est : avec quels fondements ? Nous avons déjà parcouru des articles sur les filières courtes d’huile qui préconisent, par exemple, le tournesol parce qu’il demanderait moins "d’intrants".

Les gros mots sont lâchés. "Moins d’intrants". Dans l’agriculture, un intrant est quelque chose que l’on fait entrer parce que quelque chose est sorti. On nous pardonnera, nous l’espérons, l’analyse des mots. Avec le terme intrant, nous sommes encore dans le même paradigme occidental : l’obsession de l’extraction. Dans ce cas précis, on "extrait" dans un "ailleurs" non localisé (mais de préférence un pays pauvre, c’est moins cher) de la biomasse que l’on va faire pénétrer dans un champ pour remplacer ce que l’on a "extrait" de la terre, en l’occurrence du diesel végétal.

2420 tonnes de sol partent dans les océans, chaque seconde. Notre obsession ultime devrait être la production d’humus. Nous devrions appliquer notre génie humain à la production d’humus. Pour ce faire, il faut bien sûr faire croître des plantes, avec des pratiques agro-écologiques bien précises et pourquoi pas, donc, des plantes à huile. Pourquoi pas ? Même sur une planète dans un état de famine ?

Les questions d’éthique et de solidarité planétaire dépassent le cadre de cet article. Et en France, nous sommes mal placés pour donner des leçons car notre pays est le troisième exportateur mondial d’armements qui vont détruire les populations civiles.

La civilisation occidentale détruit ses sols et dépense tous les ans des centaines de milliards de dollars pour ses machines (et ses hommes) à tuer. La civilisation occidentale est une civilisation mortifère.

Les chimères génétiques au renfort des carburants végétaux


Les grands gagnants de cette arnaque agricole du siècle sont bien sûr les multinationales "transgéniques".

Aux USA, 70 % du maïs et du soja sont modifiés génétiquement.

En Amérique du sud, Monsanto détient le contrôle absolu avec son soja transgénique résistant au round-up, un des herbicides les plus cancérigènes et mutagènes au monde.


Les multinationales "transgéniques" sont en train de tester des variétés conçues spécifiquement pour la production d’agro-carburants. Ainsi, Monsanto développe un maïs uniquement destiné à la production de carburant végétal dans un laboratoire détenu par Lockheed Martin. De même pour Syngenta qui a mis au point un enzyme alpha-amilase exprimé dans le maïs 3272. Cet enzyme alpha-amilase est considéré comme un allergène important. Si les gènes qui le synthétisent réussissent à s’introduire dans la chaîne alimentaire, que va t-il se passer ? Se rappelle t-on des drames provoqués par le maïs starlink aux USA ?

Aux USA, une canne à sucre chimérique fut présentée en 2005 : contenant un gène humain, elle permet de produire une protéine "thérapeutique". Pas pour l’éthanol. Un gène humain dans l’éthanol, cela ferait peut-être même toussoter le moteur.

Au Brésil, la canne à sucre transgénique est dans l’air (saturé de round-up !) du temps. La société "Centro para la Tecnología de la Caña" (localisée à Piracicaba) a obtenu le 20 mars 2007, de la part de la Commission de "Biosécurité", l’autorisation pour des essais en plein champ d’une variété de canne à sucre génétiquement modifiée. Cette variété serait capable de produire 15 % de plus de sucre. Selon la compagnie Brésilienne, cette variété a déjà fait l’objet de tests intensifs en milieu confiné. La CTC attend l’aval pour deux autres variétés chimériques. La CTC envisage de poursuivre ses tests intensifs en plein champ pendant quelques années et d’introduire sur le marché ses cannes à sucre chimériques en 2010.

Elle n’et pas la seule dans la course. Une autre société Brésilienne "Allelyx" attend l’aval de la commission pour plusieurs variétés transgéniques. La société Brésilienne Embrapa vient de se déclarer également très intéressée.

Selon les rumeurs, Monsanto se serait déjà associé à deux sociétés brésiliennes pour lancer de la canne à sucre transgénique sur le marché. Le porte-parole de Monsanto a déclaré que « il y a des études de développement, parce que c’est un marché intéressant, mais rien de spécifique pour l’instant ... et rien d’officiel pour l’instant ». Pas d’illusion, cela fait sans doute 10 ans qu’ils bricolent des chimères de canne à sucre dans leurs laboratoires. Lorsque ce sera "officiel", les consommateurs seront mis devant le fait accompli, comme d’habitude.

En Europe, la Confédération des industries agro-alimentaires de l’Union européenne (CIAA) a demandé à la Commission Européenne d’autoriser l’importation de nouvelles variétés de colza génétiquement modifié pour la production du diesel végétal.

En Malaisie, les apprentis-sorciers n’ont pas oublié le palmier à huile. Dans les pays tropicaux, cet arbre est au diesel végétal ce que la canne à sucre est à l’éthanol. En l’an 2000, ils annonçaient déjà leurs premiers succès de transferts génétiques. Heureusement que ce palmier n’est pas pressé de croître : les premiers palmiers à huile chimériques ne seraient pas annoncés avant 2020.

Nul besoin de consulter l’Oracle pour voir le danger des chimères génétiques resurgir sournoisement au détour des carburants végétaux.

Il est vrai qu’en France, la plupart des présidentiables (sauf un notoire, suivez mon regard !) se sont prononcés pour un moratoire sur les OGMs. Nous espérons qu’ils se sont engagés aussi pour un moratoire sur les OGMs éthanoliens.

Nous espérons surtout que l’Elu du Peuple tiendra ses promesses. Rappelons nous : le président du Brésil, Lula da Silva fut élu, lors de son premier mandat, avec la promesse qu’il n’y aurait jamais d’OGMs dans son pays ! Un joli conte de fée ou un film d’épouvante ?

Un Tsunami alimentaire
On ne peut que répéter que le propos des entreprises capitalistes n’est pas de produire des aliments, ou des carburants végétaux ou de l’information : il est de produire de l’argent, des bénéfices. Point.

Nous assistons, avec la folie des carburants végétaux, à une terrifiante et ultime (peut-être) concentration des grands capitaux entre l’agro-chimie, les nécro-technologies, l’agro-alimentaire et les sociétés pétrolières, avec la complicité bienveillante des états.

S’il est plus profitable de produire des carburants végétaux que des aliments, le grand capital s’orientera vers les carburants végétaux.

Pierre Rabhi, dans le manifeste qu’il vient de rédiger pour fédérer un comité de soutien autour de Kokopelli, évoque un "tsunami alimentaire". Avec 36 000 personnes "décédant" de faim (donc de manque de nourriture !) tous les jours, la planète Terre est dans un état de famine. Si l’on peut se permettre une comparaison, 36 000 personnes représentent 12 fois le nombre de personnes décédées dans les 2 tours en septembre 2001 !

Les mourants de faim décèdent dans l’indifférence la plus générale. Et on ne parle pas des victimes de malaria, de manque d’eau potable, etc. Pas de surenchère sur la chair humaine !

Les agro-carburants sont une ignominie de plus dont se rend coupable la société occidentale. Les agro-carburants vont intensifier l’état de famine de cette planète.

Le grand Capital vient de découvrir le problème du réchauffement climatique ! Il met tant d’ardeur à le médiatiser qu’on croirait presque qu’il l’ait inventé ! Le "Réchauffement Climatique" : une marque déposée du grand Capital !

Après avoir oeuvré, pendant des dizaines d’années, à transformer cette belle planète en poubelle agricole et industrielle, le Capital, mû par une inspiration soudaine et quasi-mystique, brandit, en toutes directions, le spectre des bouleversements climatiques (toujours avec la complicité des états et de certains medias bien complaisants) et nous propose, dans sa grande mansuétude, une solution qui va sauver la planète : les carburants verts.

Grâce à une vaste campagne de narcose collective, le grand Capital accumule des dividendes, se donne une image verte, se concentre encore un peu plus et rigole !

Dominique Guillet. 24 mars 2007. Voir égalment : http://www.kokopelli.asso.fr/actu/new_news.cgi?id_news=90

11 Messages

  • Biocarburant - Nécrocarburant 26 mai 2007 10:28, par François TATARD - ex prof-ingénieur Insa Rennes - capitaine au long cours (75 (...)

    Ethanol et ta soeur ?
    LA DAME DE L’ADEME ET LES BIOCARBURANTS

    Superbe exemple de parité administrative, la dame de la Dème, est en tous points conforme au modèle masculin dans les domaines techniques, comptables et fiscaux. Même inculture soixante huitarde, même langue de bois, même refus de l’évidence et des réalités physiques et financières.
    Elle pérore sur les ondes autant sur le bluff de l’effet de serre que sur les biocarburants. Dans sa dernière intervention elle a expliqué que l’éthanol n’a pas les mêmes propriétés que l’alcool dit « éthylique », surtout quand, mélangé à l’essence, il devient du bi ou du diéthanol.
    Selon cette dame, non seulement on sauverait l’agriculture betteravière, mais on réduirait les émissions de gaz carbonique et on ferait des tas d’économies.
    Pour bien répondre il faudrait aligner des chiffres et ça, c’est fatigant à lire. On peut essayer de les remplacer par des mots.

    Des labours à la pompe

    Avant de sortir « l’éthanol » de l’alambic, il y a eu du travail et des dépenses d’énergie considérables.
    Le tracteur qui laboure, sème et engraisse pour finir par arracher puis transporter aux camions qui continuent vers la « sucrerie » reconvertie en distillerie. Cela représente une bonne quantité de carburants. Si l’on y ajoute tout ce que consomme l’usine AZF pour produire les ammonitrates qui engraissent les terres à betteraves on obtient beaucoup de calories.
    On n’a pas fini. L’usine va laver triturer malaxer, chauffer et pressurer pour sortir le jus fermentescible chargé de saccharose (le sucre). Même, si les levures travaillent sans salaires ni syndicats, elles vont consommer 33% du carbone pour produire le gaz carbonique qui fait pétiller le champagne, et les yeux de nos dames.
    Ces levures vont produire de l’alcool, jusqu’au plafond de leur empoisonnement qui se situe à environ 15%, dans les mélasses, diluées en conséquence. Comme quoi les levures sont moins fragiles que les hommes qui n’en supportent que moins d’un demi pour cent de leur masse, avant le coma létal.
    Ce n’est pas encore fini, car, le mélange eau alcool, limité à 12° pour des questions de productivité, devra être distillé de manière à éliminer 84% d’eau par évaporation. L’énergie nécessaire se calcule très facilement, mais il est encore plus précis d’utiliser les chiffres globaux de la comptabilité analytique de la production. En tout, il aura fallut plus d’un litre d’équivalent pétrole pour produire un litre d’alcool et il faudra 1,56 litres d’alcool pour donner l’énergie d’un litre d’essence.
    Bien entendu, en brûlant ce coûteux produit, on va encore produire du gaz carbonique, ce qui devrait faire de la peine aux illusionnistes des gaz à effet de serre.
    Si on raisonne, sans tenir compte de la fiscalité, comme le fit notre Ministre frisé de l’économie et des finances, mal « instruit » par son service des douanes, on peut produire l’illusion, si c’est le but cherché.
    Si on est une Directrice de l’ADEME gouvernementale compétente, on doit enquêter auprès des distillateurs, analyser les comptabilités et conclure sur la comparaison de choses comparables.
    Lors de sa conférence radiodiffusée sur ce sujet, le Capitaine au long cours HADDOCK (de la section Flandres-Artois en Belgique) qualifiait l’alcool d’ « ennemi du marin ». Il aurait pu ajouter « ennemi du contribuable »
    Que reste-t-il de ces élucubrations avec si peu de chiffres ? Seulement la conclusion du vieux paysan :

    « Si c’est pas malheureux de brûler de la nourriture »

    Va-t-on encore nous parler de FAIM DANS LE MONDE ?

    Pour ceux qui aiment les calculs

    On retiendra les masses atomiques suivantes qui servent de base de tous les calculs : C=12 - O=16 - H=1
    On notera ainsi que le sucre C12H22O11 voit sa « mole » peser : 342 grammes qui, en s’hydrolysant, vont donner 2(C6H12O6) de glucose d’une masse de 360 grammes.

    A son tour la mole de glucose va fermenter en libérant 2 moles d’alcool éthylique (C2H5OH) et deux moles de gaz carbonique CO2.

    En résumé on calcule facilement que 46 grammes d’alcool, avant d’être brûlés dans les moteurs, ont déjà produit 44 grammes de CO2

    En brûlant, ces mêmes 46 Gr d’alcool vont encore produire 88 Gr de CO2
    Soit au total 3X44 = 132 Gr de CO2 taux d’émission de CO2 132/46 = 2,87 Gr par Gramme d’alcool

    L’essence, qu’on peut comparer au benzène par défaut et par précaution, a pour formule C6H6 donc une masse molaire de 78 grammes qui vont produire 264 grammes de CO2 donc taux d’émission de CO2 :
    264/78 = 3,38 grammes par gramme d’essence

    Or il faut 1,56 grammes d’alcool pour produire l’énergie d’un seul gramme d’essence ce qui remonte le, taux de CO2 de l’alcool à 2,87 X 1,56 = 4,48.
    Vous voulez plus simple ?
    1)- pour équilibrer les masses entre l’alcool et le benzène on appliquera à l’alcool le cœfficient :
    78/46 = 1,696
    2)- pour équilibrer les pouvoirs calorifique on multipliera ce chiffre par 1,56 soit :
    1, 696 X 1,56 = 2,646

    Aux 6 CO2 produits par la combustion du benzène on opposera les 3 X 2,646 = 7,94 CO2 de l’alcool.
    Conclusion : 7,94/6= 1,32 à l’avantage du benzène.

    L’ALCOOL GENERE AU MOINS 1,32 FOIS PLUS DE CO2 QUE NOS CARBURANTS

    Si l’on ajoute à cela tout le CO2 produit en amont pour fabriquer le sucre, nul doute que les déchets de CO2 émis avec l’alcool dépassent plus que largement ce qu’on obtient avec les produits pétroliers.
    Rendez vous sur internet et regardez les élucubrations verbeuses et abondantes de l’ADEME sur le sujet. On dirait la constitution giscardo-européenne adaptée aux disciplines scientifiques.

    Par un écran de fumée dialectique on assiste à une démonstration visant essentiellement à faire croire à la bonne affaire.

    Comment de superbes hauts fonctionnaires, issus des prestigieuses écoles de la république, comme Sciences Po ou l’ENA, peuvent-ils prendre ainsi les braves Français pour des imbéciles ?
    Propager des idioties comme les gaz à effet de serre ; la pompe à chaleur (ça c’est polytechnique (voir SIROTA et l’Inspection des finances) n’est pas digne d’un pays qui, par le passé, fut à l’avant-garde des sciences.

    C’est ainsi qu’on voit le triomphe d’AIRBUS (avions fabriqués à l’envers des saucissons) finir dans une panade financière incroyable et la liste est longue des fantastiques gaspillages qu’on doit à la malhonnête inculture de nos dirigeants.

    repondre message

    • Biocarburant - Nécrocarburant 9 août 2007 11:51, par TATARD Capitaine au long cours (1932)

      L’intoxication mentale mondiale

      A la fin du 18° siècle et au début du 20°, circulaient des hypothèses farfelues pour expliquer l’incompréhensible. On notera :

      - le fluide calorique que les lois de Joule vont anéantir mais qui restera dans les esprits littéraires pour faire croire à la pompe à chaleur aux rendements supérieurs à l’unité.
      - Le mouvement perpétuel pour lequel il faudra attendre le début du 20° siècle pour voir refuser les brevets par l’Institut de la propriété industrielle.
      - La génération spontanée que seul le grand Pasteur réussit à éradiquer.
      - L’effet de serre provoqué par des gaz erratiques particuliers ce qui entraînait la notion de lévitation des gaz lourds par convexion, dilution et courants d’air.

      De nos jours ne subsistent de ces ragots d’ignares, que la pompe à chaleur et l’effet de serre.

      De ces deux là, seul l’effet de serre connaît une exploitation commerciale en devenir. Cette exploitation est concentrée sur le gaz carbonique qui nourrit nos végétaux, avant de nourrir les hommes et les animaux.

      Comment gagner de l’argent avec le gaz carbonique ?

      La Société l’Air Liquide, un de nos meilleurs placements boursiers dits « de père de famille », vous communiquera les cours de vente au détail du CO2 comprimé dans des bouteilles d’acier.
      Le CO2, sans être rare par rapport à la demande, ne se trouve pas disponible n’importe où. On peut le récupérer, assez propre, dans les cuveries de fermentation. Moins pur, vous le trouvez sortant des sols volcaniques. Alors, direz-vous, pourquoi ne pas le prendre là où il est sensé provoquer le réchauffement climatique en vitrifiant notre atmosphère, par convexion ou dilution ?
      Parce que, à raison de trois litres de CO2 pour 10000…litres d’air, ce n’est pas une mince affaire. Rendez vous compte, c’est comme s’il vous fallait trouver trois billes noires insérées dans un tas de neuf mille neuf cent quatre vingt dix sept billes blanches, du même diamètre. C’est ce qu’on appelle chercher une aiguille dans une botte de foin.

      « Mais ! Monsieur ! Vous n’allez pas me faire croire qu’il n’y a que trois billes noires dans près de dix mille billes blanches pour changer le climat. Il y en aurait-il le double, soit 200% que cela ne changerait rien à la chose. Donc vous me mentez et les « scientifiques » du GIEC rectifieront vos mensonges »

      « Ah bon ! Vous ne voulez pas me croire parce que vous ne voulez pas apprendre les propriétés des gaz ? »

      « Non Monsieur ! Je ne vous crois pas parce que vous n’êtes pas le patron du CNRS, ni de l’ADEME. Tous les dirigeants politiques le confirment. C’est même écrit dans les journaux »

      « Alors si c’est écrit dans le journaux c’est que c’est vrai. Donc, désormais, vous paierez pour récupérer un gaz que les autres vendront »

      « Non Monsieur « ils » ont déjà commencé à le stocker dans la terre et ce n’est pas pour le vendre »

      « Ah Bon ! Mais dites-moi : j’ai besoin de l’échelle ; Tenez bien le pinceau.

      Des dérives encore plus graves : les biocarburants

      « Parfaitement, les journaux le disent : la France est toujours en retard, même sur le Brésil qui roule au sucre de canne. Pardon à l’éthanol »
      « Détrompez-vous cher Monsieur et un peu de patriotisme ! Que diable ! En effet, dès 1938 la France carburait à l’alcool et pas seulement dans le pinard et le pastis. Les excédents vinicoles et les marcs des vendanges étaient distillés. Ce n’était pas une mesure économique, mais politique, si on ne voulait pas voir le Sud vinicole se révolter avec violences. C’était déjà arrivé. Cet alcool était additionné à l’essence pour livrer un carburant au rabais appelé CARBURANT NATIONAL. Il était considéré, à juste titre, comme une belle saloperie. La consommation augmentait, le moteur peinait, n’avait plus de reprise, d’autant plus que les véhicules français étaient sous-puissants donc d’un très mauvais rendement, puisqu’il fallait les pousser à leurs limites. Vous voyez qu’on n’a pas attendu les Brésiliens et qu’on en a tiré une leçon qu’ils tireront plus tard à leur tour »

      Ce qu’on a fait en 1938 pour nos vignerons, l’Etat moutonnier s’apprête à le refaire pour nos betteraviers, enfants gâtes du blocus continental napoléonien. On va même l’étendre à toute l’agriculture en comblant les jachères imposées par l’EUROPE de Bruxelles.

      Intoxications financières

      Quand les services de l’Etat prétendent chiffrer leurs projets insensés, la même démarche les conduit à truquer tous les chiffres et de refuser de comparer ce qui est comparable.
      Ainsi des biocarburants dont le prix de revient hors taxes est comparé au prix de l’essence à la pompe.
      Ainsi des éoliennes qui s’amortissent sur un prix du KWH supérieur aux prix du KWH payé par l’abonné à l’EDF. Ce cadeau qui leur est fait est payé par le consommateur.

      Curieuse démarche de la pensée universelle. Nos « Marie Chantale » de l’écologie nous bourrent le mou avec l’appui des médias. Incapables de faire un simple calcul énergétique ou financier ils plaident pour éradiquer la « faim dans le monde » en conseillant aux affamés de produire un mauvais carburant plutôt que de la nourriture.
      Il y a quelques années, la presse spécialisée dans le sensationnel, pseudo scientifique, celle qui répand les âneries de l’effet de serre, claironnait qu’on avait réussi à extraire ou synthétiser des protéines à partir du pétrole. Les mêmes plaident, maintenant, pour transformer notre nourriture en carburant. Il faut vraiment que le lecteur ait une toute petite cervelle pour ne pas s’apercevoir qu’on se « paie sa tête ».
      Gille de Gennes vient de mourir. Sa grande âme n’aurait pas admis ces supercheries. Mais il n’est pas seul à refuser de suivre les papagalos de l’écologie officielle. Malheureusement, il y a tant de craintifs qu’on n’est pas à la veille de les entendre.

      Les Paniquards intéressés

      Qui sont-ils ?
      On les appelle des « scientologues ». Façonnés à la sauce enseignante de 1968, ils ont été formés aux disciplines abâtardies par les débauches sémantiques des fameuses mathématiques modernes, censées ouvrir à tous l’accès facile aux sciences. On les appelle météorologues, climatologues, astrologues, tous adeptes des sciences divinatoires.
      De leurs études, ils ont retenu des formules sans comprendre ni essayé de comprendre les sciences qu’on leur enseignait si mal.
      Cela a commencé dès l’école primaire. Il suffit de comparer les vieux livres de « leçons de choses » d’avant et d’après 1968.
      A ces ectoplasmes de scientifiques on a donné des chefs formés à Science Po et Normale Sup dans les disciplines littéraires rénovées à l’ENA par un vernis de droit public.
      Une campagne gigantesque, mondiale, d’intoxication, a été lancée avec toute la puissance des médias. Que ce soit pour un motif charitable ou salvateur, un seul but : des crédits, du pognon. Pourtant, tout ce qui avait été découvert aux siècles précédents l’a été sans ces fameux crédits.
      De CROZEMARIE à nos grands patrons du CNRS jusqu’à ce Ministre surnommé « le docker de Somalie », il n’y a pas loin. L’important n’est pas de posséder mais de disposer. Voyages, voitures, hôtels de luxe Etc.…
      Oui ! Mais la recherche a besoin d’argent ? Comment utilise-t-elle cet argent ? Lisez les bilans, ceux des officines de recherche et ceux des professionnels de la charité. Recomptez ce que dépensent les fameux Chefs Chercheurs ou Présidents charitables dans le « tourisme universitaire », dans les « séminaires », « colloques » « voyages d’études ». Ces gens-là se feraient sodomiser pour un billet d’avion, une note de frais, car, ces manifestations se font de préférence dans les hauts lieux du tourisme, le plus loin possible sous les tropiques. Ou alors, on leur paie de beaux bateaux, croisières à la clé.
      Déjà, la République, dans le passé, a financé ce type de tourisme scientifique « bidon ». On a encensé Charcot, médecin allergique à la médecine, yachtman refoulé, navigateur approximatif, auto proclamé Commandant, et son inutile POURQUOI-PAS, financé par le contribuable et naufragé avec lui. ESTIENNE a repris le flambeau. L’océanographie est aussi un prétexte à de bien belles croisières.
      Pour entretenir la pompe à finances, rien de tel que de flanquer la panique. Quand il a la trouille, le contribuable est bien plus malléable ? Pour cela, on va chercher dans le showbiz, les HULOT, les BARNIER,…. Ils sont légion à courir après la manne électorale et ses prébendes. Sans chercher bien loin, on en trouve aussi à l’Académie des Sciences, de toutes les sciences, de tous les pays du monde.

      « Pigeons de tous les pays : unissez-vous…Et payez »

      repondre message

      • Biocarburant - Nécrocarburant 9 janvier 2008 12:00, par pierre

        sauriez-vous s’il vous plait nous indiquer comment introduire des mathématiques dans un dossier sur les biocarburants ? merci

        repondre message

        • Biocarburant - Nécrocarburant 31 juillet 2008 12:00, par François TATARD

          Pourquoi vouloir mettre des mathématiques dans un sujet qui répond aux sciences expérimentales Physiques, chimiques et biologiques.
          Cela ne s’apprend pas en quelques lignes mais cela peut se résumer comme suit :

          Bioéthanol – ce qu’il coûte et ce qu’il donne

          Il faut un peu plus d’un litre d’équivalent pétrole pour produire un litre de bioéthanol.
          Ces chiffres s’entendent depuis les labours jusqu’à la dernière distillation.
          Il faut un 1,600 litre d’éthanol pour fournir la même quantité d’énergie qu’un litre d’équivalent pétrole.
          Où est la bonne affaire ?
          Ce n’est pas parce que le monde entier déraisonne qu’on doit refuser tout effort de réflexion, quelle que soit la position sociale ou politique.

          repondre message

  • Biocarburant - Nécrocarburant 19 février 2008 16:59

    Vive kokopelli =P

    repondre message

  • Biocarburant - Nécrocarburant 13 décembre 2010 17:40, par Marie

    C’est fou comme cet article datant de plus de 3 ans est toujours aussi criant de vérité ! On nous a vanté les mérites des biocarburants et certains pays comme le Brésil s’est tourné massivement vers cette industrie. Cependant on s’aperçoit que les biocarburants riment avec culture intensive, sur-exploitation des sols,...Bref on déshabille Paul pour habiller Jacques !
    cartes de noel produits coiffants assurance auto

    repondre message

  • Biocarburant - Nécrocarburant 3 janvier 2011 14:02

    Bonjour,

    C’est la porte à toutes les dérives !

    Cdt BoB

    simulateur ptz 2011

    repondre message

  • Biocarburant - Nécrocarburant 4 avril 2011 18:35, par Patricia Spehar

    Salut,
    J’ai trouvé votre blog à partir de bing et il est agréable. Merci de fournir un tel article incroyable !

    meilleurs brokers de forex france en ligne forex france en ligne.

    repondre message

Répondre à cet article

JournArles | Ecrivez-nous | Maison de la vie associative, Boulevard des Lices, 13200 Arles