L’ampleur du phénomène a conduit les autorités à prendre des mesures… Mais avec les moyens actuellement mis en œuvre, à partir d’engins terrestres, cette élimination est très difficile, voire impossible : les pollutions perdurent et ne seront pas éliminées avant des semaines.
Or la pollution par hydrocarbures a des conséquences graves :
Elle atteint les oiseaux qui se posent sur l’eau, mouettes ou grèbes ; ceux qui plongent comme les martin-pêcheurs ; ceux qui courent sur le rivage comme le chevalier guignette ;
Elle atteint les poissons consommateurs d’algues, les coquillages consommateurs de plancton et les poissons, comme les dorades, qui mangent ces coquillages ;
L’évaporation des composés les plus volatils, cancérigènes, s’intensifient lorsque la température s’élève ; ils sont inhalées par tous les êtres vivants…
On sait aussi que la putréfaction des algues vertes produit du sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz à odeur d’œuf pourri. Des constats et des études ont été faits, notamment en Bretagne, qui démontrent l’extrême dangerosité de ce gaz. L’accumulation actuelle des algues sur le canal de navigation va se traduire par leur putréfaction, comme cela se produit lorsqu’elles s’accumulent sur la plage de Ferrières.
Le « cocktail » hydrocarbures-algues pourries a des conséquences très lourdes sur la santé des personnes soumises à ses émanations. Urgence sanitaire, l’élimination accélérée de ces polluants s’impose donc.
Une société bretonne a mis au point un bateau qui aspire les algues vertes et les déchets associés
– ici les hydrocarbures - et les stocke dans des conteneurs embarqués. Cet engin cale 20 à 30 cm et peut donc aller jusqu’en terre : il est adapté à l’élimination des algues et hydrocarbures dans le canal de navigation, sur la plage de Ferrière et en tout autre site d’accumulation sur l’étang de Berre.
La commune de Saint-Mitre les Remparts a une expérience de l’élimination des algues vertes à l’aide de filet qu’elle a pratiquée l’été dernier à Massanne. D’autres possibilités existent.
C’est le moment de prendre contact avec cette société bretonne ; de mettre à profit de l’expérience de Saint-Mitre pour Martigues et de rechercher toutes les possibilités éprouvées de lutte contre les pollutions de la mer et du littoral. La prolifération des algues vertes dans l’étang ne fait que commencer ; elle s ‘amplifiera avec les chaleurs. Et un risque de pollution par hydrocarbures est toujours possible.
C’est le moment de mettre enfin au point un plan de lutte contre ces pollutions ; ce plan qui n’a pas été défini par les autorités portuaires, pas plus que par le GIPREB disparu ou par le Comité d’étang qui le remplace, l’un et l’autre persistant à gaspiller des centaine de milliers d’euros pour des études de dérivation du canal usinier dont on sait qu’il ne se fera pas ! c’est le moment de se doter de moyens efficaces pour faire face à toute éventualité.
L’Étang Nouveau revendique d’être associé à la mise au point de ce plan.
L’Étang Nouveau le 17 avril 2010