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Une huile de CARREFOUR contient des OGM

La chasse aux aliments contaminés d’OGM recommence...

par Francis GIOT & Marc FICHERS de Nature et Progrés

dimanche 5 décembre 2004, par Forum Civique Européen

LE GROUPE CARREFOUR LANCE LE PREMIER PRODUIT OGM A DESTINATION DES CONSOMMATEURS PRECARISES

Une innocente huile pour friture, vendue au prix dérisoire de 1,55 euro les deux litres, voilà pour nombre de consommateurs moyens une aubaine qu’il faut absolument saisir ! Seul petit problème : une fois chaussées les lunettes, on peut lire sur le flanc de la bouteille, en petits caractères et dans un français approximatif, la mention « contient l’huile à partir de soja génétiquement modifié ».

Nature et Progrès Belgique nous informe :

Il s’agit donc, à notre connaissance, du premier produit OGM diffusé depuis l’adoption par l’Europe du règlement sur la traçabilité 1830/2003 qui impose un étiquetage spécifique dès lors que l’ingrédient d’un produit dépasse le seuil de 0,9 % d’OGM. Responsable : la marque « N°1 » de Carrefour !

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Une première, alors que le consommateur a dit non !

Souvent contraints et forcés par la pression des consommateurs, Danone, Kraft, Jacobs Suchard, Master Foods, Nestlé et Unilever renoncèrent aux produits alimentaires à base d’OGM, tout comme les supermarchés Carrefour, Delhaize, Colruyt et Aldi, en ce qui concerne leurs marques propres. Le mouvement « anti-OGM » des consommateurs s’est étendu dans le monde entier, de la Corée du Sud au Brésil, de la Nouvelle-Zélande au Canada... Et même aux Etats-Unis où une chaîne de supermarché de premier plan telle que Trader Joe’s décida d’abandonner les ingrédients transgéniques pour les produits de ses marques propres.

Mais quels sont les risques ?

La seule chose sur laquelle les scientifiques s’accordent, c’est qu’on ne sait pas ! Nul ne peut même savoir où un problème éventuel peut surgir, ni dans quels délais... Et pourtant, il s’agit bien d’une technique révolutionnaire, de bricolages incontrôlés de l’ADN de certaines plantes. Il s’agit de constructions artificielles, aussi diverses que l’imagination des hommes le permet et dont les effets peuvent être, par définition, inimaginables... De quoi inciter, nous semble-t-il, à la plus extrême précaution.

Carrefour : pour ou contre les OGM ?

« Nous nous inquiétons de l’absence de certitudes scientifiques fondées à l’heure actuelle en matière d’OGM et du peu de recul sur l’ensemble des risques potentiels, tant sur la santé que sur l’environnement de l’homme Et nous critiquons l’utilisation par les firmes productrices d’OGM de faux arguments pour convaincre les populations d’ici et d’ailleurs. La production d’OGM ne diminue pas l’utilisation de pesticides et d’herbicides. Elle ne permet pas non plus de nourrir le monde. » Ainsi s’exprimait Monsieur Roland Vaxelaire, administrateur délégué de Carrefour Belgium, dans une interview accordée au quotidien Le Soir, le 4 juillet 2002. Le même groupe qui s’engageait (voir www.carrefour.com), dans son Rapport de Développement Durable 2001, à « maîtriser les risques au maximum », affirmant clairement que « nous aurions souhaité pouvoir mentionner sur nos produits l’absence d’OGM » lance aujourd’hui, de manière totalement délibérée, un produit OGM sur la marché, à travers sa propre marque « N°1 », « la marque la moins chère de Belgique », dit la publicité. Il s’agit d’une « huile pour friture » d’apparence parfaitement banale.

Mieux encore. Le groupe, dénonce lui-même le « manque de recul sur les conséquences à long terme sur la santé humaine » des OGM... On peut lire, aujourd’hui encore, cette phrase sur son site Internet. Au même moment, une
huile pour friture à base de soja génétiquement modifié est en vente dans ses magasins...

La cible : le consommateur précarisé !

Spécule-t-on sur le fait que le client des produits les moins chers ne lit jamais l’étiquette des produits qu’il
est heureux d’acheter à vil prix ? Car force est de constater que l’étiquetage, en l’occurrence, est bien réduit au strict minimum ! Bref, Carrefour agit-il
comme les Américains qui offraient naguère leurs OGM invendus aux pays d’Afrique où la famine faisait rage ?
Ce seront les publics précarisés qui seront réduits à
manger OGM ! Ce seront eux qui serviront de cobaye, avec la complicité - plus ou moins inavouée - des grands groupes agroalimentaires ! Ce sont eux qui paieront,
dans leur chair, les pots cassés éventuels ! Il n’est même pas question ici de qualité alimentaire, de diététique ou de bio. Il s’agit uniquement du respect humain élémentaire que tous doivent témoigner à l’égard des publics précarisés.
Monde politique et grandes entreprises en tête ! Il est éthiquement intolérable, à nos yeux, qu’un groupe tel que Carrefour agisse ainsi en parfaite connaissance
de cause.

Appel au boycott

Pour Nature & Progrès, les choses sont claires. Nous continuons d’appeler le consommateur à refuser les produits OGM, quels qu’ils soient, où qu’ils soient...
Car, bien au-delà du « risque zéro qui n’existe pas » - qu’on nous épargne les formules incongrues ! - , nul ne peut aujourd’hui garantir l’innocuité de pareils produits. Nature & Progrès appelle donc le consommateur à boycotter l’ensemble des produits de la marque « N°1 », aussi longtemps que le groupe Carrefour n’aura pas garanti qu’il met tout en oeuvre afin qu’ils soient indemnes d’ingrédients génétiquement modifiés.


Francis GIOT - Marc FICHERS
Président Secrétaire général Nature & Progrès asbl
520 rue de Dave B-5100 Jambes
Tél. : 081/30 36 90 - Fax : 081/31 03 06 natpro@skynet.be

Pour toute information complémentaire :www.natpro.be

ET DANS LES MAGASINS A ARLES ?

C’est vous qui voyez ! Oui ?

P.-S.

Ouvrage complémentaire sur les OGM

- L. CEBALLOS et G. KASTLER : ’OGM, sécurité, santé. Ce que la science révèle et qu’on ne nous dit pas’ ;
Nature & Progrès Editions, 2004, 95pp.

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