La « liberté » oenologique revendiquée par les entrepreneurs du vin, au nom du goût du consommateur et de la concurrence internationale, accompagne l’autorisation d’irriguer jusqu’à l’avant-veille des vendanges.
Extraction d’alcool, intégration d’arômes artificiels, désucrage des mouts... Les vinificateurs européens veulent disposer d’un arsenal technique illimité pour produire une boisson dont la commercialisation reposerait malgré tout sur la dénomination Vin. Désormais, l’innovation en viticulture joue dans le camp du rendement. La démarche de qualité liée aux pratiques viti-vinicoles, amorcée il y a trente ans, tombe en désuétude devant le concept des techniques œnologiques correctives, voire reconstructives.
L’agronomie régresse au profit des intrants artificiels. Les rendements supplémentaires censés garantir le revenu aux viticulteurs dilueront l’ensemble de la récolte de chaque exploitation. Les lourds outillages techniques et la chimie généreront des bouillons vineux anonymes.
C’est le renouveau du productivisme, le même que l’ancien, mais avec plus de compétences techniques. Une dynamique à l’inverse d’une viticulture durable.
A travers ce document, la Confédération paysanne veut donner un large écho aux choix auxquels la viticulture européenne contemporaine est confrontée. Le débat doit avoir lieu, car il s’agit d’un choix de société.