Jeudi 12 janvier, le préfet des Boûches-du-Rhône a délivré un arrêté préfectoral autorisant la société Valorga à exploiter un incinérateur pour le traitement des ordures ménagères de l’agglomération marseillaise. Alors
que la population de l’’Ouest de l’étang de Berre s’’est prononcée massivement contre l’’incinération dimanche dernier, nous apprenions cette décision par voie de presse. La préfecture et la mairie de Marseille, en plus de ne pas entendre l’’appel démocratique de la population, prennent de
vitesse le conseil général qui s’’apprête à voter un plan d’élimination départemental sans recours à l’’incinération. En effet, ce plan soutenu par cinq communautés d’’agglomérations sur les six que compte le département, élabore une gestion des déchets principalement par la réduction à la source, l’’amélioration conséquente du recyclage, le recours à la méthanisation et la mise en décharge des déchets ultimes.
Les citoyens défendent logiquement leur environnement et leur santé face à l’’incinération, les nouvelles normes européennes appliquées le 28 décembre 2005 en France donnant de fait un droit à polluer aux exploitants.
L’’incinération est une technique dépassée, qui en plus d’’être dangereuse pour la santé et l’’environnement, ne s’’inscrit pas dans une politique de développement durable. Les institutions de France ont le devoir de prendre
en compte les demandes des citoyens et de mettre en place une politique de gestion durable des déchets ménagers. Elles ne peuvent plus occulter qu’’en France, l’’année passée, des communautés d’’agglomérations ou des départements ont choisi de renoncer à l’incinération : Dordogne, Lot et Garonne, plan d’’élimination des déchets sans recours à l’’incinération, communauté d’’agglomération d’Angers (49) fermeture et non-remplacement de l’’usine d’’incinération en 2010, Gueugnon (71) et Izon (33) abandon du projet d’’incinérateur … rejoignant une liste déjà longue.
Et au-delà des considérations environnementales, la préfecture et la mairie de Marseille pourraient écouter les recommandations de la Commission européenne. En effet, la méthode du recyclage est fortement encouragée par celle-ci car, pour 10.000 tonnes de déchets, elle nécessite
jusqu’à 250 emplois, contre 10 emplois lors d’un enfouissement ou d’une mise en décharge et environ 30 emplois dans le cas d’une incinération.
Le CNIID, avec la coordination nationale pour la réduction des déchets à la source, exige toujours un moratoire sur la construction des incinérateurs. De plus le CNIID utilisera tous les moyens juridiques pour faire annuler cette décision inique l’’autorisation préfectorale d’’exploiter.
Source CNIID,
voir aussi www.cniid.org