A l’occasion des voeux du maire d’Arles, jeudi 15 janvier, JournArles avait présenté son voeu qu’en 2009 la municipalité cesse l’utilisation du Roundup pour désherber les rues de la ville.
Quelle ne fut pas notre surprise de lire dans la Provence datée du 17 janvier 2009 que "... cela fait un an maintenant que les services municipaux n’utilisent plus le Roundup, précisément au vue de sa dangerosité : "Nous avons essayé le désherbage thermique qui s’avère coûteux et peu efficace. Nous utilisons désormais des produits bio" explique Patrick Hautbout, directeur général des services. Il y a donc un peu plus d’herbe mais moins de poison. C’est un choix."
Nous ne demandons qu’à croire cette assertion mais plusieurs éléments nous laissent penser qu’il n’en est rien.
1. Il n’existe pas d’herbicide bio. Le mode de production biologique est défini par les Règlements 834/2007 et 889/2008. A l’article 16 du RCE 834/2007 sont listés les produits et substances utilisés et critères pour leur utilisation. A la lecture de ce point du règlement il s’avère qu’aucun produit n’est utilisable en Agriculture Biologique en tant que désherbant (info ECOCERT).
2. La photo ci-dessous a été prise en juin 2008, ce qui a suscité à l’époque la rédaction d’un article que vous pouvez lire ici.
Nous y voyons un employé municipal masqué (ce n’est sans doute pas pour rien...) pulvériser du désherbant sur les petites herbes qui poussent entre les pierres des rues du quartier de la Roquette à Arles.
Interrogé par plusieurs témoins de la scène, l’employé municipal a déclaré que "le Roundup était pas mal dilué, qu’il savait que le produit était toxique mais que ce n’était pas lui qui décidait de son utilisation".
Il est à noter que les berges du Rhône sont également traitées au Roundup, ce qui signifie qu’outre les nappes phréatiques, les eaux du Rhône sont aussi contaminées.
Tout nous porte donc à croire que la municipalité n’a en aucun cas renoncé à utiliser des désherbants chimiques, et en particulier du Roundup pour nettoyer la ville de la surprenante biodiversité qu’elle abrite, notamment les jolies pousses de roquette qu’on peut voir dans le quartier du même nom.
En souhaitant que l’intérêt des techniciens des services verts et des citoyens prime sur les profits des empoisonneurs que sont les vendeurs d’agrotoxiques en tout genre.
Liens utiles :
Texte du tract distribué lors des voeux
Analyse sur la toxicité de Round up