Les gestionnaires (communément appelés élus), à qui nos décisions sont confiées,
prennent soin (et toujours avec l’argent public) d’organiser des séances de concertations publiques une fois les décisions entérinées. Dans ces conditions, ce sont la paysannerie, le monde agricole dans toute sa diversité qui font les frais des zélés décideurs, et de l’ingénierie qui s’en suit.
La ville ne sait pas trouver ses limites, elle est devenue la métaphore du gain et
de l’extension, ce à quoi elle s’acharne. Qui est la ville ?
Depuis la cité ont peut continuer à s’émouvoir de la disparition des terres arables
et de ceux qui les cultivent. Les bienveillantes Amap, tout en portant des traits essentiels, n’y suffisent pas.
Le tranchant de la lame est plus profond. Il nous faut simultanément nous opposer, mener bataille contre des projets d’équipements insensés : ici un Décathlon de plus dans le paysage, là un aéroport international dans le bocage, ailleurs un stade de foot, une quatre voies à travers champs, etc.
En Andalousie, ceux qui n’ont pas de terre à cultiver se sont emparés des terres que
la « Region » vend au privé. Ici, des paysans promis à l’expulsion au profit
d’une grande surface entrent en résistance. Oui, ça résiste !
À Bure, en Val de Suza, à Notre-Dame des Landes, Décines, Bourg-lès-Valence, Vedène, Avignon…, les contextes ont ceci de semblables : on camoufle, on bétonne, on asphalte au profit de la circulation des flux, de ténébreux déchets, au bénéfice des aménageurs, au nom de l’aveugle croissance.
Mais ça résiste !
Nous disons que nous préférons l’évolution à la croissance, que cette dernière est
le mur au travers duquel nous goûtons l’amère chute libre…
La ville d’Avignon concentre pour sa superficie, la plus importante zone commerciale
d’Europe par habitant (eh oui !). Littéralement cernée par les trusts de la grande distribution, la précieuse ridicule se vente encore d’être ville d’esprit.
Nous disons : que voyons-nous depuis la ville ? Ne sommes nous pas rendus aveugle ? À quoi rêvons nous !
La ceinture verte d’Avignon n’est pas à vendre. Le projet de quatre voie déclaré caduque dans les couloirs ministériels, n’est pas sans intérêts pour les notables locaux ; adeptes du poker menteur.
En occupant cette parcelle – qui aurait pu devenir un jardin public et partagé, plutôt qu’un nid d’appartements de luxe à 3500€ le mètre carré – nous voulons faire entendre que la ceinture verte ne sera pas sacrifiée sur l’autel de vos impérieuses responsabilités.
Qu’à partir d’aujourd’hui chaque personne compte, et avec elle, la terre qu’elle cultive !
Nous n’avons pas le monopole de l’ignorance, et vous autres décideurs, encore moins celui de la responsabilité ! Seul l’endroit d’où l’on parle nous distingue, il va donc falloir que ça cause à un moment ou un autre, par delà le jeu de dupe.
Nous portons l’espoir d’une multitude de résistances.
Pour plus d’informations : http://avignonmonamour.wordpress.com/