La visite à la DRASS
Les aléas des fuites… On attendait une action des anti-incinérateurs sur le site fosséen tôt hier matin. C’est à 10h que l’action a tapé à la porte de la Drass (Direction régionale des affaires sanitaires et sociales) à Marseille. "Nous voulons connaître les données régionales sanitaires des populations riveraines du futur incinérateur", explique Daniel Moutet, du Front citoyen de résistance du golfe de Fos.
Adossés à l’étude d’impact du futur incinérateur de la communauté urbaine de Marseille en cours de construction à Fos, dont les conditions de réalisation sont décriées par les associations, figurent des chiffres particulièrement alarmants de mortalité liées à la pollution engendrée par l’activité industrielle actuelle du pourtour de l’étang de Berre. Une étude remontant à 2000 évoque jusqu’à 32% d’accidents vasculaires cérébraux et 44% de maladies respiratoires supplémentaires.
- OCCUPATION de la DRASS
"Nous n’avons pas accès à d’études plus récentes, martèle Daniel Casanova de Port-Saint-Louis. Malgré toutes les informations disponibles, on ne peut pas soi-disant corréler les choses et il n’y a aucune transparence sur des données nous concernant". "Nous n’avons pas pu de la même façon obtenir d’informations de la Caisse d’assurance maladie, poursuit le Dr Halimi de l’Association Santé environnement Provence qui regroupe 300 professionnels de santé.
Les urologues constatent une hausse des cancers de la vessie dans la zone, et il n’existe aucun registre cancer sur le département".
"Arrêtons de sur-industrialiser une zone déjà fournie en installations polluantes, poursuit M.Casanova. On peut nous rétorquer que l’incinérateur sera des plus propres, il viendra en rajouter".
Reçue à 15h par le directeur adjoint de la Drass, la quinzaine de manifestants pense avoir été entendue mais attend que la préfecture demande officiellement communication de données et lancement d’une étude épidémiologie. "Qui a été lancée et dont les résultats seront connus au printemps", dit-on en préfecture. "Faux, s’insurge la délégation, c’est une nouvelle étude d’impact sans aucune prise en compte de l’état sanitaire actuel de la population !". Les manifestants ont été délogés à 18h.
Par Carole Barletta ( cbarletta@laprovence-presse.fr )
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