Cerises, prunes, poires, melons ou tomates ont bien suscité ici manif, là une rencontre avec un "responsable", ailleurs un marché paysan. Mais au final, la mort lente des producteurs de fruits et légumes semble presque à portée de main de nos restructurateurs de filières en tout genre. Presque en silence.
Au bilan : des prix toujours plus bas, des volumes plus ou moins bien écoulés et des paysans anéantis. Victimes de la duplicité des pouvoirs publics qui médiatisent des outils de gestion de crise (type coefficient multiplicateur), avec la ferme intention de ne pas les appliquer. Victimes de la duplicité de la "profession" qui s’entend avec la distribution pour épargner les grandes surfaces de la colère paysanne. Victimes de la duplicité des élus qui, d’un côté , expriment leur solidarité avec les producteurs, et de l’autre, dérèglementent à tout va.
Or, il est évident que des solutions d’urgence doivent être trouvées pour répondre à la détresse actuelle des producteurs, il est également impérieux de porter avec force le projet de la Confédération Paysanne pour une réforme structurelle en profondeur du secteur, en particulier pour un engagement des pouvoirs publics dans la régulation des marchés (maîtrise des productions et régulation des flux des importations), une meilleure répartition des productions (entre les actifs et suivant un calendrier de production par grands bassins naturels), une harmonisation des charges à l’échelle européenne et par une relocalisation des productions pour éviter le gaspillage d’énergie et l’accentuation des pollutions. Et d’affirmer qu’il est urgent avant tout de garantir un revenu à chaque paysan, au-delà même de la gestion des marchés.
Car, qu’avons-nous obtenu en terme de prix, en fruits et légumes comme dans les autres productions agricoles, si ce n’est d’accepter d’être un des rares secteurs à pratiquer encore la vente à perte ?
C’est contre cette logique sans issue que nous devons aujourd’hui créer un rapport de force en notre faveur et aboutir à un échéancier de travail avec élus et pouvoirs publics sur nos revendications. Pour l’urgence. Pour demain.
Et parce que demain, c’est déjà aujourd’hui, la commission "fruits et légumes" organisera dès cet automne des réunions régionalisées, et, si possible, dans tous les grands bassins de production. Nous invitons d’ores et déjà les producteurs (inscrits dans des organisations de producteurs ou non) à venir nous rejoindre pour continuer à débattre sur nos analyses et revendications.
Pour la commission "fruits et légumes" : Pierre Veyrat (26), Andrée Lignon (82), Jean-François Cosson (26), Eric Zemballia (13), jean-Luc Simon (49), Alain Goubert (76)