Le nombre de paysans ayant quitté le grand ouest pour travailler dans les usines, ateliers, chantiers, restauration, des grandes agglomérations de la côte orientale, représente trois fois la population française ou deux tiers de celle des Etats-Unis.
Selon les Nations Unies, cet exode , qui constitue l’un des mouvements de population les plus massifs de l’humanité, a fait passer le taux de la population rurale chinoise de 80% en 1980, à 60% en 2005.
Et le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter.
Le vice-ministre de la Construction,QUI BAOXING, estime que la motié des Chinois vivront en ville d’ici 2010. Le nombre de migrants qui a plus que doublé en dix ans, représente désormais jusqu’à 15% de la population totale du pays.
Treize millions de personnes s’exilent dans les villes chaque année
et à Shanghai, le tiers de la population est originaire d’autres régions.
« La Chine possède encore un trop-plein de main d’oeuvre de 450 à 460 millions de personnes dans les zones rurales » estime ZHAO XIAO de l’Université des sciences et techniques de Pékin.
« Inutile de préciser qu’à ce stade, les réserves en la matière restent amples, et que les salaires ne sont pas prêts d’évoluer de manière fondamentale.
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« A son tour, Jean Charles SAMBOR, économiste dhez TWC, filiale de la Societe Generale Asset Management, souligne que cette population flottante a un impact important sur le marché du travail. »
« L’afflux de migrants permet d’éviter une trop grande inflation salariale,
notamment dans les qualifications les moins rémunérées. »
« L’exode rural a joué un rôle essentiel dans le très faible coût de la main d’œuvre chinoise et dans l’absence de pressions inflationnistes fortes malgré une crissance de plus de 10%” », ajoute t-il.
Ces mingongs gagnent environ trois euros par jour, de l’argent dont ils ramènent une grande partie au pays. Ce salaire reste largement supérieur à ce qu’ils gagnent dans leur région d’origine.
Le rôle de ces travailleurs précaires dans la performance de l’économie commence tout juste à être reconnu sur place, alors qu’ils étaient souvent caricaturés dans les médias chinois, comme des individus arriérés, sans hygiène ni morale.
La discrimination dont ils font l’objet est inscrite dans la loi : depuis les années 1950, le système de permis de résident , le hukou, leur interdit l’accès au logement et aux soins médicaux.
En outre, ils ont rarement le droit de scolarise leurs enfants à l’endroit où ils travaillent.
Les enfants des migrants se heurtent à divers types de discrimination souligne Marc ONO de l’Unicef. Ils sont souvent victims de préjugés car ils parlent avec un accent différent et ne s’habillent pas de la même façon.
Une réforme du hukou est en discussion depuis plusieurs années.
Ils constituent la face cachée du miracle économique chinois.
L’année dernière, l’agence de presse officielle Chine nouvelle évaluait à 11milliards d’euros, le total des salaires dûs aux ouvriers du bâtiment.
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« Cela pose la question de la viabilité du modèle de croissance chinois à moyen ou long terme et de la nécessité de rééquilibrer la croissance vers pus de consommation, de susciter une croissance plus forte,dans les provinces du centre et de l’ouest, et de rendre le secteur agricole plus attractif. »