Accueil > Plateforme associative > Confédération Paysanne 13 > Actions > Mut Vitz, un café rebelle et zapatiste !

Mut Vitz, un café rebelle et zapatiste !

mercredi 20 avril 2005, par Confédération Paysanne 13

Au Chiapas, la lutte s’organise aussi autour du café. Le 1er janvier 1994, descendant des montagnes, les sans-voix, les sans-terre, les oubliés de toujours occupent les principales villes du Chiapas, Etat le plus pauvre du Mexique.

L’EZLN, armée zapatiste de libération nationale, apparaît publiquement pour la première fois et, avec elle, tous les Indiens en lutte réclament la dignité, la justice, la démocratie pour tous, la reconnaissance de leurs droits et de leur culture. Renaît ainsi le cri de « tierra y libertad » autour duquel se rassemblaient les partisans d’Emiliano Zapata.

Décidés à construire leur autonomie sans chercher à prendre le pouvoir et sur la base d’assemblées communautaires, les zapatistes s’organisent en municipalités autonomes pour rendre effectif le « Tout pour tous, rien pour nous ». De nombreuses réalisations pour la mise en place d’une autonomie forte et solide voient dès lors le jour : écoles, cliniques, coopératives, transports, agriculture, artisanat.

Cette détermination de centaines de milliers d’Indiens, opposés à la politique néolibérale et construisant des projets alternatifs, est inacceptable pour le gouvernement. Ce dernier développe donc dans cette région de haut intérêt stratégique (pétrole, uranium, eau, biodiversité...) une politique de répréssion civile et militaire, dite guerre de basse intensité.

MutVitz et Yachil Xojobal Chulchan : deux coopératives zapatistes productrices de café

Mut Vitz, la « montagne aux oiseaux » en langue tzotzil, est une coopérative zapatiste qui regroupe actuellement 643 cultivateurs de café, répartis dans 26 communautés de la région des Altos au Chiapas. C’est une « association de solidarité sociale » autogérée qui cultive le café selon des méthodes biologiques respectueuses de l’environnement. La coopérative produit aussi du miel et travaille conjointement avec une coopérative d’artisanat créée par les femmes de ces communautés.

Yachil Xojobal Chulchan, organisée de manière similaire, située également dans la région des Altos, regroupe plus de mille producteurs autour de la ville de Polho, venant pour l’essentiel de communautés déplacés ayant du fuir la violence.

Tous les membres de ces coopératives appartiennent à des communautés zapatistes en résistance. Ils sont victimes d’agressions régulières de la part des paramilitaires et continuellement menacés par un gouvernement décidé à éradiquer toute forme de lutte et d’organisation alternative.

Depuis 30 ans, le cours du café, deuxième produit d’exportation mondiale derrière le pétrole, n’a jamais été aussi bas. La mondialisation néolibérale, dont le but est d’augmenter les profits des entreprises, exploite le travail bon marché pour garantir des prix bas aux consommateurs, maintenant les producteurs de café dans un cycle de pauvreté et d’endettement. Le prix actuel n’assure même pas au producteur la couverture des frais de production. En 2004, au Chiapas, les « coyotes » - les intermédiaires - ont payé 7 pesos le kilo (environ 0,6 euro), un prix très inférieur aux coûts moyens de production.

L’achat de ce café (provenant cette année de ces deux coopératives, cafés ayant des qualités gustatives semblables et provenant d’aires géographiques proches) par des groupes de solidarité en Europe et en Amérique du Nord permet aux coopératives Mut Vitz et Yachil Xojobal Chulchan de recevoir plus de trois fois le prix payé par les « coyotes » : 23 pesos le kilo de café. Cet écart de prix permet de fortifier l’autonomie de ces communautés. Elles peuvent notamment, grâce à cet argent supplémentaire, se permettre de cultiver de moins grandes surfaces de café pour les remplacer par des cultures de subsistance (haricot, maïs, banane...). Elles sont ainsi moins dépendantes à la fois de la fluctuation des cours du café et du prix des matières de première nécessité.

Vos achats solidaires sont donc un geste essentiel dans la lutte contre la logique spéculative et la marchandisation de tous les secteurs de la société. Résister, c’est créer. Alors, nous vous proposons la construction d’un réseau d’échange et de solidarité. Le café est un moyen de parler des zapatistes, de nos expériences de résistances, et de soutenir une lutte contre la pieuvre néolibéral.

Contact en Provence : levith@no-log.org, Thomas Levillain, 3 bis impasse des platanes, 13430 Eyguières

Nom :
..............................................
Prénom :
...............................................
Adresse :
...............................................
Code Postal :
...............................................
Ville :
...............................................
Email :
...............................................
Tel :
...............................................
Je souscris pour ....... paquets de 500 g (6 euros l’unité) soit la somme de : ...........

Répondre à cet article

JournArles | Ecrivez-nous | Maison de la vie associative, Boulevard des Lices, 13200 Arles