Dole, numéro un mondial des fruits
Success story...
Dole c’est la « success story » d’une entreprise fondée au milieu du XIXe siècle pour la production d’ananas, devenue aujourd’hui une multinationale agroalimentaire qui vend plus de 200 variétés de fruits, légumes et fleurs à travers le monde et qui emploie 36 000 travailleurs permanents et 23 000 saisonniers. Cette multinationale est le leader mondial et le numéro trois en Europe pour la production et la commercialisation de bananes. Un marché qui lui rapporte plus d’un milliard d’euros par an.
Contrôle de toute une filière
Dole, comme ses deux principales rivales, Chiquita et Del Monte, est une entreprise intégrée verticalement. Cette intégration verticale lui permet d’absorber une plus grande partie de la valeur ajoutée totale du produit et de retirer des bénéfices des activités de services qui rapportent plus que l’activité de production en elle-même.
Entreprise intégrée verticalement : entreprise qui contrôle les différentes étapes de la chaîne. En l’occurrence pour les multinationales de la banane, la production, l’emballage, l’expédition, le transport par bateau, l’importation et le mûrissage.
On observe depuis quelques années un désengagement de Dole au stade de la production. Ce désengagement reflète un changement de rapport de force dans la filière : Il est devenu plus important de maîtriser l’extrémité de la chaîne, au plus près du consommateur, ce qui permet de se désengager de sa responsabilité sociale vis-à-vis des travailleurs des plantations.
Dole se fournit en bananes dans ses propres plantations, dans celles où elle détient des parts et auprès de sous traitants au Costa Rica, au Guatemala, au Honduras, en Équateur, en Colombie, au Cameroun, en Côte d’ivoire et aux Philippines.
Plantations de bananes : des syndicats purement virtuels
« Dole verse des salaires [...] qui permettent aux travailleurs et leurs familles d’avoir un bon niveau de vie proportionnellement aux sociétés dans lesquelles ils vivent et travaillent [...] Dole respecte la liberté individuelle de chaque travailleur de rejoindre le syndicat de son choix ou de s’abstenir de toute affiliation. »
Extrait de la partie « Politique salariale » de l’engagement de Dole en matière de RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise).
Dans la réalité, Dole pratique et soutient une politique antisyndicale dans les plantations de banane et les droits d’organisation et de négociation collective ne sont pas mentionnés dans son Code de conduite. En parallèle, la multinationale continue de faire baisser les coûts de production ce qui signifie salaires bas et conditions de travail difficiles. Des trois multinationales bananières, Dole est celle qui compte le moins de syndicats en Amérique Latine. Deux pays sont devenus le centre de ses opérations dans le commerce de la banane : le Costa Rica et l’Équateur.
Au Costa Rica
Dole y possède environ trente plantations et se fournit auprès d’une trentaine de plantations indépendantes. Suite du dossier