CODETRAS

samedi 23 avril 2005, par LDH Arles

CODETRAS

Collectif de défense des travailleurs étrangers dans l’agriculture

Ce collectif est né en 2002, de la rencontre d’un certain nombre d’acteurs de la société civile, agissant soit au sein de syndicats, soit spécialisés dans l’aide à l’intégration des étrangers et notamment en Provence, soit pour la défense des droits fondamentaux des hommes.

Un certain nombre d’entre nous avait participé en Février 2000 à la commission d’enquête internationale qui s’est rendu en Andalousie, suite aux évènements racistes d’El Ejido (1).

Même si les conditions en Provence ne sont pas comparables, il n’en reste pas moins que l’agriculture intensive dans les zones maraîchères et arboricoles de la Crau présente d’inquiétantes similitudes, tant sur le plan de l’environnement (nappes phréatiques asséchées, tradition agropastorale modifiée), qu’au niveau des hommes employés sur des contrats saisonniers dit O.M.I. (Office Migrations Internationales) (2).

Ces contrats (plus de 10 000 en France , la moitié dans les Bouches du Rhône) reflètent un véritable statut de sous-droit, adressé à des sous-hommes ; ils participent en toute légalité à ce qu’il est convenu d’appeler un esclavagisme moderne :

  • Conditions d’entrée opaques et plus que douteuses
  • Conditions d’habitation liées à l’exploitant, souvent déplorables
  • Couverture sociale précaire et en dessous du seuil des résidents français
  • Conditions de travail souvent indignes d’une élémentaire humanité

Devant l’ensemble de ces constats, le CODETRAS poursuit trois but essentiels :

  • Connaître et faire connaître toutes les facettes d’un système de surexploitation des travailleurs étrangers
  • Contribuer par tous les moyens à la défense des victimes de ce système et au soutien de ceux qui le combattent
  • Contester à partir de ces réalités l’utilitarisme qui détermine les politiques migratoires notamment celles de l’Union Européenne.

Des évènements d’El Ejido, à la situation actuelle du " Gourbi " (3) de Berre l’étang en passant par la surexploitation des travailleurs étrangers dans l’agriculture de
notre région, on comprend mieux aujourd’hui l’étendue des conséquences d’une industrie agro-alimentaire qui s’organise au niveau européen attaquant de façon très agressive aussi bien le champ de la consommation, celui de l’environnement que celui des hommes et de leurs droits fondamentaux.

Cela s’opère en toute légalité au vu et su des populations, des institutions, es élus qui représentent ce système comme une nécessité, une fatalité.

La Ligue des Droits de l’Homme qui défend le droit juridique mais aussi lles droits économiques et sociaux des hommes (de tous les hommes) ne peut que se reconnaître dans ce mouvement.

En effet, beaucoup de nos critères fondamentaux sont pour le moins bafoués : droit au travail ; droit au logement ; libre circulation ddes hommes et tout simplement celui de la dignité humaine.

Nous voulons rappeler ici, que toutes ces valeurs figurent dans la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et qu’il est indigne pour un état dit de droit de les mépriser de façon aussi patente.


(1) El Ejido Terre de non droit : Prix 10 €, - le commander à la L.D.H.
(2) Mémorandum de CODETRAS - le commander à la L.D.H.
(3) " Le gourbi " de Berre l’étang - le commander à la L.D.H.

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