On a trouvé du cheval dans des lasagnes « au bœuf » surgelées.
De la viande découpée en Roumanie vendue par un trader hollandais à un trader chypriote qui l’a revendue au groupe français Poujol, holding de la société Spanghero, fournisseur de Comigel, une entreprise de Metz qui fabrique des lasagnes au Luxembourg pour les vendre à Findus, entreprise suédoise appartenant au fonds anglais Lion Capital.
On ignore d’où viennent les tomates des lasagnes Findus, comment elles ont poussé, par qui elles ont été achetées, à qui elles ont été revendues avant d’être transformées en sauce et vendues à Comigel afin d’être incorporées aux lasagnes Findus. Idem pour les pâtes, le lait de la béchamel et le fromage.
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Et encore, on ne nous dit pas tout. On aurait retrouvé parmi les embryons congelés de la filiale de Findus spécialisée dans la reproduction humaine artificielle (RHA), des spécimens fécondés par du sperme d’étalon. Lequel aurait été vendu par un haras ukrainien à un trader italien qui l’aurait revendu au groupe européen Frydman, Testard & Co, fournisseur de Ovulux, une entreprise de Lille qui commercialise des projets parentaux en série. Les lots de projets parentaux datés du 15 janvier 2013 au 11 février 2013 ont été rappelés pour contrôle. Les experts remontent la filière pour savoir si le sperme suspect vient de Roumanie, du Luxembourg ou de Suède. Une réunion de crise est prévue dans les prochains jours au ministère de la santé avec les acteurs de la filière. Je vais en parler à mon cheval.
Un produit industriel destiné à l’alimentation humaine parcourt des milliers de kilomètres avant de finir au four à micro-ondes. Grâce aux progrès de l’informatique, d’Internet et des porte-conteneurs – ce qu’on nomme « mondialisation ».
C’est pour optimiser ces flux de merdechandises que l’industrie a besoin des « étiquettes intelligentes » RFID, de la connexion de chaque lot à l’Internet des objets – ce qu’on nomme « traçabilité ».
Le puçage électronique de chaque objet, chaque animal, chaque élément des infrastructures de transformation, de transport, de logistique, n’a d’autre but que d’accélérer et rentabiliser les flux et les stocks de marchandises, d’animaux, d’humains. Réclamer plus de traçabilité, c’est réclamer plus de flux, plus de kilomètres entre l’abattoir et l’assiette, plus d’élevage et d’agriculture industriels, plus de ravages environnementaux, sanitaires, sociaux.
Nous n’avons pas besoin de machines, mais d’humanité. Nous avons besoin d’une agriculture de proximité, à échelle humaine. Boycottons la bouffe industrielle, le micro-ondes et les supermarchés – ou ne pleurons pas qu’on nous fourgue des produits hybrides.
Merci de faire circuler