« immigrés de force » éditions Actes sud.
Ces quelques lignes pour justifier la position de la Ligue des droits de l’Homme, quant au soutien du livre de Pierre Daum « immigrés de force » éditions Actes sud.
Ce n’est pas par gout de la commémoration, suffisamment répandue, ni même dans un souci d’une quelconque repentance, elle aussi largement mise en spectacle dans nos sociétés, que nous soutenons ce livre, mais plutôt pour créditer un travail d’investigation et de mémoire extrêmement digne d’intérêt avec l’exactitude, la rigueur et la véracité historique qui convient à ce genre d’exercice.
De plus, cet ouvrage recouvre des thématiques dans lesquelles la LDH ne peut se sentir que concerné et investi :
— Les principes et la cohérence du rôle de l’Etat.
— L’instrumentalisation des étrangers dans l’histoire.
— L’implication de ces hommes, immigrés de force, dans l’histoire locale et l’économie du pays d’Arles.
Les faits décrits ici ont aujourd’hui plus d’un demi-siècle et depuis d’autres types d’immigration, forcés ou non, ont polarisé et polarisent encore l’attention de nos opinions publiques. La ligue est bien placée pour connaitre le traitement des étrangers dans nôtre pays. Il suffit de s’intéresser aux lois iniques qui se multiplient à leur endroit, aux conditions de vie qui sont les leurs, à la restriction des droits qui les frappent, au fonctionnement des centres de rétention ou bien aux expulsions du territoire qui ont lieu tous les jours, dans des conditions déshonorantes pour nôtre république.
Si le thème abordé par Pierre Daum nous a paru essentiel, c’est que nous savons que même si l’histoire ne se répète pas, les mécanismes historiques, eux, se reproduisent de façon récurrente.
Sans chercher ici, des comparaisons artificielles, il est bon, il est sain, il est nécessaire de remettre en mémoire les malentendus et les déviances du passé ; ils contribuent parfois à éclairer le présent.
Christian Cabane LDH
