Quoiqu’on en dise, le combat contre le projet d’incinérateur de Marseille Provence Métropole ne nous fait pas oublier les industries existantes et les dioxines de l’incinérateur industriel de Solamat-Mérex nous inquiètent comme les autres. Elles prouvent que les incinérateurs en général sont des équipements difficiles à contrôler et fortement polluants en cas de dysfonctionnement. Nous militons d’ailleurs, depuis des années, auprès de tous les industriels de la ZIP de Fos pour qu’il fasse le maximum pour réduire leurs émissions.
Toutefois, nous nous étonnons de l’acharnement de la Préfecture qui menace de fermer Solamat-Mérex pour un dépassement du seuil de concentration de dioxines dans les fumées alors que par ailleurs ses services de la DRIRE affirment que ces quantités sont de l’ordre de « l’infiniment petit » et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour les populations.
En effet, Solamat-Mérex déclare libérer 0.035g de dioxines par an alors que Arcelor, à lui seul, rejette 10 g/an, soit 250 fois plus, et toute la ZIP environ 16g /an soit 450 fois plus ! Seize grammes cela n’a l’air de rien mais divisés par le seuil de toxicité admis en France (280 picogrammes ou millionième de millionième de grammes pour un adulte de 70 kg) cela donne, chaque année, 60 milliards de doses toxiques ! dix fois l’Humanité !
Face à cette énormité, nous demandons à la Préfecture de commencer à s’inquiéter de la santé des populations, qu’elle soient locales ou mondiales, quand on peut faire ce genre de petit calcul à partir des chiffres officiels !
Nous demandons donc aux autorités la réduction drastique des émissions polluantes des industries existantes sur la ZIP mais surtout l’application du principe de précaution avec la suspension immédiate de tous les projets qui ajouteraient des pollutions à cette situation déjà très inquiétante.
Nous pensons que c’est une totale absurdité de vouloir fermer un incinérateur et de permettre, juste à côté, la création d’un incinérateur cinq fois plus polluant (0,2 grammes de dioxines par an) avec un contrat d’exploitation jusqu’en 2028 !
Quant à nous, nous nous battrons pour faire respecter notre santé et celle de nos enfants et pour que l’on arrête d’employer dans les discours et jusque dans les écrits officiels des arguments qui sous-entendent : « à Fos, un peu plus, en peu moins… »
ADPLGF