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La Confédération Paysanne et la Coopérative Européenne LONGO MAI

Rendre les terres maltraitées à l’agriculture paysanne

La pollution visible cache souvent celle qui est plus grave encore, celle par les pesticides

dimanche 12 juin 2005, par Forum Civique Européen

La course à la productivité a pour conséquence de transformer des zones autrefois actives en désert industriel. Sur ces no man’s land dépeuplés de leurs acteurs traditionnels, les pratiques intensives et les agrotoxiques (pesticides, fongicides, herbicides...PVC) ont fait des ravages. Parfois des terres abandonnées sont transformées plus ou moins délibérément en décharges publiques. Or, malgré la dangereuse longévité des intrants ou des détritus, l’expertise des dégâts causés n’intervient souvent qu’après des accidents répétés ou quand la pollution chronique est devenue irrémédiable.

Nous connaissons tous les nuisances dont nous gratifie une agriculture (mérite-t-elle encore ce nom ?) sous emprise de l’impératif tyrannique de la croissance et de la dérégulation : érosion des sols, empoisonnement des nappes phréatiques et des eaux de ruissellement, round up, contamination transgénique etc...etc...Notre santé ne pèse pas lourd dans la balance où cette agriculture pervertie entasse ses profits. D’ailleurs, le cas échéant, rien n’empêche les industriels de la terre de délocaliser et de sévir ailleurs :

Pour vous convaincre des habitudes de vandalisme agricole en vigueur dans nos régions de maraîchage à haut débit de production, la Confédération Paysanne 13 et la Coopérative Européenne LONGO MAI ont mené samedi matin 11 juin une action de nettoyage au Mas de Granier. Le cas de figure soumis est exemplaire. On le retrouve partout où les entreprises ont transféré leurs installations de serriculture sous des cieux plus rentables : souvent ils laissent derrière eux des friches inutilisables.
La Coopérative européenne Longo Maï vient d’acquérir 6,8 hectares de terrain tombé en désuétude sur la commune de Saint Martin de Crau. Malheureusement cette parcelle porte les stigmates des pratiques antérieures. Elle est jonchée de rebuts, plus ou moins ensevelis sous terre. Le travail de réhabilitation durera probablement plusieurs semaines. Il s’agit d’en extraire des détritus plus ou moins visibles abandonnés sur les lieux par l’ancien propriétaire : plastiques, fils de fer, tubulures etc...

Un appel a été lancé par les organisateurs : "S’il y a des artistes parmi vous qui soient tentés de construire une sculpture épouvantail à partir de ce bric à brac, ils sont les bienvenus. Nous pourrions même proposer cette œuvre de dérision collective comme monument du paysan inconnu tombé au champ de déshonneur de la compétition libérale."

Cet acte de bonification emblématique a été suivi d’un déjeuner sur l’herbe tiré du sac : histoire d’échanger des idées sur les perspectives politiques de la résistance à l’ agriculture dévoreuse d’énergie, polluante et productrice de nourritures pauvres, le plus souvent dangereuses pour la santé. Un dossier assez volumineux attirant a été remis aux média présente (FR3, La Provence, JOURNARLES, Radio Zinzine....)

On peut constater que seul 10% des 75 000 tonnes de films plastiques utilisés en France chaque année par l’agriculture industrielle sont recyclé actuellement. 90% sont encore aujourd’hui enseveli ou brûlé... produisant leur part de pollution ...

[Concernat les pesticides] l’Institut Français de l’Envirronnement constate dans son rapport de 2001 sur la contamination des eaux : L’ensemble des cours d’eau étudieés est l’objet d’une contamination par des pesticides ( à 6% ptrès) et 75% des points surveillés en eaux souterrains sont altéré par la présence de pesticides.
Pour le bassin Rhône méditerrannée- Corse l’Agence de l’Eau a publié le bilan de deux années et demie de surveillance des pesticides dans les eaux superficielles de son bassin. L’agence note une contamination généralisée des eaux superficielles dans les zones dites à risques (viticulture, grandes cultures, maraichage et arboriculture).

A lire à ce sujet : ALERTE GENERALE

P.-S.

DES ETUDES INQUIETANTES

Le risque de Spina Bifida ou d’hydrocéphalie pour les fœtus dont les mères résident à moins d’un quart de mile d’un champ agricole est augmenté de 50% ou plus.

En Californie une étude montre que les bébés présentant des malformations des membres ont statistiquement 2,4 fois plus de chance de vivre dans une zone agricole que les bébés non affectés.

En Iowa , le taux de malformations à la naissance était de deux à trois fois plus élevés dans les communes présentant des taux élevés d’atrazine dans l’eau de consommation que dans les autres. Il y avait plus de trois fois plus de malformations cardiaques et presque sept fois plus de malformation des membres.

Le risque accru d’avoir un enfant mort-né pour les femmes exposées aux pesticides à la maison (+70% de risque) ou dans le cadre de leur travail ( + 240% de risque).

Une étude portant sur huit cent couples tentant une fécondation in-vitro a montré que les hommes modérément ou fortement exposés aux pesticides de par leur profession avaient des taux de fertilisation diminués de manière significative comparés aux hommes non exposés.

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