XI° plan quinquennal

mercredi 1er mars 2006, par ATTAC Pays d’Arles

Dans son discours A propos du XI° plan quinquennal prononcé à l’université de Beijing le 16 mars, le professeur Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001,

a déclaré que la politique chinoise des taux de change n’affectera pas le déficit commercial des Etats-Unis et qu’il faut aussi éviter le coût du monopole en matière de protection de la propriété intellectuelle.

Bien que des hommes politiques américains accusent la Chine d’être à l’origine de l’énorme déficit commercial des Etats-Unis, les économistes du monde entier reconnaissent que le déficit commercial d’un pays est lié aux déséquilibres macro-économiques et que le cas des Etats-Unis est dû à la faible épargne intérieure, l’épargne négative des ménages et le gros déficit budgétaire, a expliqué Stiglitz.

« ’’Nous nous sommes aperçus de plus en plus que la Chine maintiendra sa croissance économique en s’appuyant sur l’accroissement de la demande intérieure plutôt que sur les exportations’’, a noté le professeur en parlant du XI° plan quinquennal.
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A son avis, la Chine doit parfaire au plus vite le système des assurances sociales, afin de diminuer l’ « ’’épargne prudente’’ » des ménages et de stimuler ainsi la consommation.

Il s’agit de mettre en place un puissant système de soins médicaux publics couvrant l’ensemble du pays, notamment les régions rurales, ainsi qu’un système national d’assurances sociales et un système national de l’assurance chômage.

Encourager l’innovation autonome est l’une des priorités que le gouvernement chinois a formulée dans le XIe plan quinquennal, a remarqué Stiglitz.

Le droit de monopole créé par la propriété intellectuelle a provoqué un énorme coût social en relevant les prix et en déformant le marché.

Quand ceux-ci reposent sur le droit de monopole ou touchent aux secteurs clés, tels que les médicaments destinés à guérir les malades, le coût social est particulièrement important.

Or le phénomène est extrêmement grave dans les pays en développement tels que la Chine.

Dans cette circonstance, l’approche standard des pays développés consiste à contourner la propriété intellectuelle tout en ayant recours aux licences obligatoires en vue de juguler les comportements de marché mal à propos, a-t-il estimé.

L’énorme coût social lié à la propriété intellectuelle n’est acceptable que lorsque l’innovation ainsi engendrée apporte suffisamment d’avantages.

Le problème est que la protection excessive ou déséquilibrée de la propriété intellectuelle pourrait en fait ralentir l’innovation.

En ce qui concerne la recherche, l’investissement essentiel réside dans la création d’idées ; les brevets pourraient cependant diminuer les idées utiles.

L’arbrisseau du brevet est l’obstacle de l’innovation, a signalé Stiglitz.

« ’’En s’orientant vers l’économie de marché, la Chine ne doit pas imiter les défauts de celle-ci et doit au moins les connaître, afin d’étudier la façon de les éviter et de trouver des solutions’’, a-t-il ajouté.
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Source : le Quotidien du Peuple en ligne

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