Les 3 et 4 mai, une violente répression s’est abattue sur la population de la ville de San Salvador Atenco, au Mexique (dans l’État de Mexico). Depuis plusieurs semaines, les autorités municipales (du Parti de la révolution démocratique, PRD, auquel appartient Andrés Manuel Lopez Obrador, le favori de l’élection présidentielle de juillet prochain) essayaient d’empêcher les nombreux vendeurs ambulants du marché de Texcoco (près de San Salvador
Atenco, nombre de ces vendeurs ambulants viennent de cette ville) d’exercer leur activité. Alors que, dans le même temps, ces mêmes autorités se proposent d’octroyer un vaste espace à Wal-Mart pour construire un centre commercial qui va ruiner tous les petits commerces. Projet auquel s’oppose
une large partie de la population.
Le mercredi 3 mai, la police a expulsé violemment 8 vendeurs de fleurs ambulants. Ceux-ci ont reçu le soutien spontané de nombreux habitants. Dans les affrontements qui s’en sont suivis, un jeune homme de quatorze ans, Javier Cortes Santiago, a été tué. De nombreuses autres personnes ont été blessées. Certaines grièvement. Le lendemain, jeudi 4 mai, 3 000 policiers des différents corps de police ont envahi San Salvador Atenco, procédant à de nombreuses perquisitions sans mandat, arrêtant plus de deux cents
personnes, souvent avec une grande violence. En plus de ces deux cents prisonniers, nombreux sont les disparus depuis ces deux journées.
Nous tenons à témoigner notre totale solidarité avec la population de San Salvador Atenco en lutte pour des conditions de vie digne et juste. Nous protestons de la manière la plus forte contre l’escalade répressive à
laquelle se livre le gouvernement mexicain. Après les intimidations, arrestations, agressions dont ont été victimes dans de nombreux États du pays des participants à l’Autre Campagne lancée par les zapatistes, les événements de San Salvador Atenco (qui avait reçu l’Autre Campagne, il y a quelques jours : on peut se demander si la coïncidence des dates n’est que le fruit du hasard ou une volonté de punir de plus en plus durement tous ceux qui marquent leur soutien à l’Autre Campagne) montrent que le gouvernement mexicain est prêt à la logique du pire, à utiliser la
répression la plus féroce contre ceux qui luttent en bas, à gauche.
Avec la population de San Salvador Atenco, nous exigeons :
La libération immédiate et sans conditions de toutes les personnes arrêtées.
L’ emprisonnement des policiers et des gouvernants assassins et violeurs
Nous resterons extrêmement vigilants à l’évolution de la situation à San Salvador Atenco et prêts à témoigner notre solidarité.
Marseille, le 14 mai 2006,
Collectif Caracol Marseille (à mille babords, Marseille)