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Organisation mondiale de la santé OMS

La grippe porcine sera ensuite mexicaine et puis A. L’OMS a perdu son indépendance.

Le nucléaire a soumis l’OMS par contrat, le lobby de la pharmacopé est plus discret.

vendredi 25 juin 2010, par Forum Civique Européen

Les critiques sur la manière dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a répondu à la pandémie grippale sont montées d’un cran, vendredi 4 juin, avec la publication d’une enquête menée conjointement par le British Medical Journal (BMJ) et le Bureau of Investigative Journalism de Londres. Un rapport similaire vient d’être discuté par l’Assemblée générale des parlementaires du Conseil de l’Europe le 24 juin 2010.
Heureusement pour le lobby de la pharmacopé les regards du monde sont aspirés par le ballon rond.

Une pandémie "officialisée" il y a un an

24 avril 2009 Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lance une alerte internationale de santé publique après la survenue de cas de grippe liés à un nouveau virus A(H1N1), aux Etats-Unis et au Mexique.
11 juin 2009 L’OMS annonce une pandémie grippale et le passage au niveau d’alerte maximum (6).
3 juillet 2009 En France, une réunion interministérielle valide la commande de 94 millions de doses de vaccin contre le virus A(H1N1).
23 mars 2010 Roselyne Bachelot, ministre française de la santé, confirme l’annulation de la commande de 50 millions de doses de vaccin et des négociations pour l’indemnisation des industriels.
3 juin 2010 L’OMS maintient l’alerte internationale au niveau 6, avant une réévaluation prévue mi-juillet.

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L’OMS est-elle encore crédible ?

La première enquête, celle menée conjointement par le British Medical Journal (BMJ) et le Bureau of Investigative Journalism de Londres, révèle que certains des experts ayant participé à la rédaction des lignes directrices de l’OMS face à une pandémie grippale ont reçu des rémunérations d’industriels pharmaceutiques - Roche et GlaxoSmithKline - impliqués dans la fabrication des médicaments ou des vaccins contre les virus grippaux.

La seconde enquête, celle de la commission de la santé de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, souligne un "manque de transparence" dans la gestion de la crise du H1N1 par l’OMS et les institutions publiques de santé, les accusant d’avoir "dilapidé une partie de la confiance que le public européen a dans ces organisations hautement réputées" et juge que "ce déclin de la confiance pourrait représenter un risque dans le futur".

Un an après l’annonce, le 11 mai 2009, par Margaret Chan du début de la pandémie grippale, beaucoup des gouvernements occidentaux se retrouvent avec des stocks inemployés de médicaments antiviraux et de vaccins contre le nouveau virus A (H1N1), commandés au prix fort, tandis que dans le même temps, la banque JP Morgan estime que les ventes des vaccins antipandémiques ont rapporté entre 7 et 10 milliards de dollars (5,8 à 8,3 milliards d’euros) aux laboratoires.

Il apparaît que, depuis 1999, date à laquelle un document présentait les premières lignes directrices de l’OMS pour un plan pandémie grippale, des experts jouant un rôle clé dans l’élaboration de la stratégie de l’institution internationale dans ce domaine ont des liens d’intérêt avec les industriels. Les recommandations étaient rédigées par quatre experts en collaboration avec le Groupe de travail scientifique européen sur la grippe (ESWI dans sa version anglophone).

L’OMS controlé par les industriels du nucléaire et de la pharmacopé.
Des citoyens venant de partout manifestent tous les jours devant le siège principal de l’OMS à Genève en Suisse pour protester contre la soumission de cette organisation sous le lobby nucléaire. Rejoignez les ! www.independentwho.org

"Ce que ce document ne révélait pas est le fait que l’ESWI est entièrement financé par Roche et les autres fabricants de vaccins. Pas plus qu’il n’indiquait que René Snacken et Daniel Lavanchy (deux des experts, le second étant à l’époque employé de l’OMS) avaient participé à des événements financés par Roche l’année précédente, selon les documents de marketing consultés par le BMJ et le Bureau", écrivent les journalistes britanniques Deborah Cohen et Philip Carter.

L’article cite différents autres experts ayant participé à l’élaboration de documents stratégiques de l’OMS sur une pandémie grippale, parmi lesquels les professeurs Karl Nicholson (université de Leicester), Albert Osterhaus (université Erasme, Rotterdam) ou Frederick Hayden (université de Virginie), qui ont été rétribués par les industriels et ont publié des articles à l’appui de l’intérêt des médicaments antiviraux (le Tamiflu de Roche ou le Relenza de GlaxoSmithKline), intérêt aujourd’hui contesté au sein de la communauté médicale.

"Aucune déclaration d’intérêt n’a été publiée et aucun détail n’a été fourni par l’OMS en réponse à nos demandes", indiquent Deborah Cohen et Philip Carter, qui signalent que plusieurs experts cités ont affirmé avoir déclaré leurs liens d’intérêt.

Les deux journalistes déplorent aussi le secret entretenu par l’OMS


sur la composition du comité d’urgence, mis sur pied par sa directrice générale et qui l’a conseillée pour décider du moment où déclarer une pandémie. "Une décision qui a déclenché les coûteux contrats préétablis sur les vaccins à travers le monde", commente dans son éditorial la directrice de la rédaction du BMJ, Fiona Godlee.

Interrogé par Le Monde, le porte-parole de l’OMS, Gregory Hartl précise que "chaque fois qu’elle réunit des experts, l’OMS leur fait remplir une déclaration d’intérêts, qui est soumise à l’appréciation du président du comité d’experts, mais elle ne les publie pas car elles contiennent beaucoup d’informations d’ordre privé."

Concernant le comité d’urgence, M. Hartl précise que sa composition sera rendue publique lorsqu’il aura terminé sa mission, une mesure qui vise "à éviter que ses membres subissent des pressions, compte tenu des conséquences énormes des décisions prises". L’argumentation n’avait pas convaincu le BMJ et le Bureau qui se demandent si cela sous-entendrait que d’autres comités de l’OMS dont la composition est publique sont soumis à ces influences extérieures.

Le rapport rédigé par Paul Flynn, parlementaire britannique socialiste, et adopté vendredi 4 juin par la commission de la santé de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, accuse lui aussi l’institution internationale de faire preuve d’un "grave manque de transparence" dans ses processus de décision, à quoi s’ajoute "la preuve écrasante que la gravité de la pandémie a été largement surestimée par l’OMS".

Le document souligne que "c’est principalement le passage rapide de l’OMS vers le niveau 6 de la pandémie, à un moment où la grippe donnait des symptômes relativement modérés, combinés au changement de définition des niveaux de pandémie juste avant l’annonce de la pandémie H1N1, qui a soulevé des préoccupations et des soupçons de la part de la communauté scientifique." Le rapport sera soumis à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et ses 47 Etats membres le 24 juin 2010.

24 juin 2010 - 19H48

Grippe A (H1N1) : l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe demande une enquête sur l’OMS


L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a réclamé une enquête solide sur le manque de transparence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la gestion de la grippe H1N1, dans une résolution adoptée jeudi 24 juin 2010.

"L’enquête doit être solide", a martelé le Britannique Paul Flynn, auteur d’un rapport débattu par l’APCE à Strasbourg.

La déclaration de pandémie a été "irrationnelle" mais "elle a fait gagner des milliards à l’industrie pharmaceutique", a affirmé le rapporteur socialiste devant l’Assemblée qui s’est saisie de ce dossier pour la deuxième fois en moins de six mois.

La grippe H1N1 a provoqué la mort avérée de 18.156 personnes depuis l’alerte à la pandémie lancée le 11 juin 1999, soit considérablement moins qu’une grippe saisonnière, a admis mi-juin l’OMS.

Paul Flynn a déploré "la réticence" de l’OMS à publier les noms et déclarations d ?intérêt des membres de son Comité d’urgence.

S’il y a risque de conflit d’intérêts, les experts doivent être exclus des prises de décisions sensibles, affirme la résolution de l’APCE qui demande la publication de ces déclarations d’intérêt.

L ?Assemblée s’est prononcée unanimement pour qu’un large éventail d ?expertises et d’avis soient pris en compte dans le cadre de l’enquête, "y compris les avis contraires d ?experts et les avis d ?organisations non gouvernementales".

Elle invite l’industrie pharmaceutique à réviser les règles de coopération avec le secteur public, afin de garantir "le plus haut degré de transparence et de responsabilité sociale" sur les grandes questions de santé publique.

L’Assemblée qui reconnaît les apports positifs de l’OMS et son utilité, a regretté qu’elle n’ait pas réévalué sa position quant aux risques de l’épidémie de grippe H1N1, "malgré l’évidence écrasante que la gravité avait été largement surestimée par l’agence au départ".

Le manque de transparence fait chuter la confiance, "ce qui pourrait se révéler désastreux dans le cas d’une nouvelle pandémie qui serait plus grave que la grippe H1N1", a-t-elle affirmé.

source AFP

sourc de l’article du 6 juin 2010 : Le monde (voir postscriptum)

1 Message

  • Arles, propriété des Laboratoires Roche 5 juillet 2010 10:42, par tiétienne 3000

    ça m’a l’air d’être de gros cochons, ce laboratoire Roche. j’avais lu qu’il testait des médocs sur les greffes d’organes en Chine, région pas très réglo sur la provenance de leurs dons d’organes, je savais pas qu’ils graissaient la patte aux experts de l’OMS. Bé maintenant que les labos Roche se payent Arles (fondation luma, maïa hoffmann, ateliers sncf), on va pouvoir les entarter à la maison.

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