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Présidentielle 2007 : Le Monde veut encadrer le débat économique

Quand les grands médias ne font plus leur boulot...

par Mathias Reymond et Grégory Rzepski (ACRIMED)

lundi 4 septembre 2006, par ab (JournArles)

Le Cercle des économistes se pose en « cercle de raison », en estimant que sur certaines grandes questions économiques, il doit y avoir un consensus droite-gauche. En consacrant l’éditorial du jour et une pleine page de la même édition aux positions du Cercle, le quotidien vespéral explicite son positionnement sur l’économie et met en évidence sa conception du débat politique.

Dans son édition du 23 août 2006, Le Monde titre « Economie : les propositions des experts » sur une première page qui renvoie à l’éditorial (« Débat économiques » en page 2) et à deux articles sur une pleine page de Claire Guélaud intitulés : « Les économistes veulent encadrer le débat politique » et « Idées reçues, enjeux réels et propositions sur l’économie et le modèle social français en 2007 ». C’est la prochaine parution d’un « Cahier » du Cercle des économistes qui est l’objet de cette attention particulière.

Audace et pédagogie

Le titre du premier article, « Les économistes veulent encadrer le débat politique » [c’est nous qui soulignons], pose problème. Présenter le Cercle des économistes (une trentaine d’universitaires, plutôt libéraux et médiatiques pour certains comme Patrick Artus, Jean-Paul Betbéze, Pierre Cahuc, Elie Cohen, Olivier Pastré ou Jean Pisani-Ferry) comme un porte-parole de l’ensemble des économistes est inexact.

A la présentation en trompe-l’œil du titre succède une entrée en matière sous la forme de questions parfois biaisées (« Qui protéger, de l’emploi ou du salarié ? ») ne laissant pas de place à une autre alternative (« les deux » par exemple), ou intégrant déjà des préceptes néolibéraux : « Faut-il privatiser l’énergie ? » et non « faut-il remunicipaliser l’eau ? ».

Le ton est donné. Dans la forme, on retrouve la rhétorique bien connue de l’expertise, de la pédagogie et de l’audace réformatrice. La journaliste Claire Guélaud soulignent ainsi que les professeurs du Cercle des économistes, « agacés par la pauvreté du débat en France sur l’économie, quand ils ne sont pas exaspérés par la mauvaise foi ou par l’absence de courage, (...) veulent faire œuvre de pédagogie et sérier les "vraies" contraintes qu’imposent à la France son appartenance à l’Union européenne, plus particulièrement à la zone euro, et son insertion dans une économie mondialisée. » [C’est nous qui soulignons.]

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