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Samedi 8 avril 2006

Journée mondiale contre les OGM

La folie des OGM à l’exemple de la résistance à l’herbicide ROUNDUP et ce ROUNDUP dans votre jardin ...

vendredi 31 mars 2006, par Forum Civique Européen

"Jusqu’à trop récemment on nous affirmait que l’amiante n’était pas cancérigène... Pendant Tchernobyl, il ya tout juste vingt ans, on nous a assuré que la radioactivité s’était arrêtée à nos frontières ! Malgré la découverte de dioxine dans le lait des vaches et des mères allaitantes, le préfet vient d’autoriser la construction de l’incinérateur de Fos. Personne ne sera épargné : les retombées de composés chimiques, de métaux lourds et de dioxines pourront accomplir lentement, sûrement et durablement leur oeuvre de mort... La grippe aviaire [H5N1] qui sévit depuis 1997 dans les élevages industriels de poulets va, à cause de la course aux profits et à la rapacité des actionnaires se retrouver bientôt dans nos assiettes. Il faut réagir, il est encore temps ! "

EXPLICATIONS ....ROUNDUP " est un herbicide largement répandu.

L’herbicide le plus généralement utilisé sur les plantes génétiquement modifiées est la spécialité commerciale "Roundup" dont la matière active est le glyphosate, mis au point par la société Monsanto. Cet herbicide a été largement employé dans le monde entier depuis son introduction dans les années 1970, sur des cultures, sur des sols nus, sur les bords des routes et des chemins de fer, dans les espaces verts et les jardins d’amateurs.
Les cultures d’OGM résistantes à un herbicide représentent maintenant 75% de toutes les plantes génétiquement modifiées et cultivées à travers le monde (environ 90 millions d’hectares en 2005). L’utilisation du " Roundup " a particulièrement augmenté dans les pays où l’on cultive ces plantes génétiquement modifiées - et tolérantes à cet herbicide - dont beaucoup ont été également créées par Monsanto.

Des échecs agronomiques reconnus


Depuis un certain nombre d’années, des preuves ont été réunies sur le fait que les plantes cultivées modifiées génétiquement ont des rendements plus faibles, qu’elles se comportent mal au champ, qu’elles utilisent plus de pesticides et que, finalement, elles diminuent les résultats financiers des agriculteurs. Pourtant la croissance implacable des plantes génétiquement modifiées en culture a continué, par une combinaison de matraquage publicitaire, de demies vérités, ou carrément de mensonges et de corruption.
Le champignon Fusarium cause le syndrome de la mort subite. Une préparation du sol sans labour et la mise en place des semences dans des sols préparés uniquement avec un désherbage chimique au Roundup a augmenté, de façon significative, la pourriture due au Fusarium dans des cultures de blés de printemps, affectant la productivité. Chez le soja, le traitement au Roundup a causé des augmentations significatives dans la sévérité de la maladie et l’infection des racines par le champignon dans des conditions expérimentales.
On a remarqué dans les champs mis en culture, aux Etats-Unis, avec des plantes génétiquement modifiées "Roundup Ready", une infestation de "mauvaises herbes" ou adventices devenues résistantes au glyphosate au bout de quelques années. Cela a été observé chez des espèces suivantes : les Amarantes, l’Ambroisie (une plante très allergénique), un Ray-grass, un Abutilon, l’Ipomée à feuille de lierre et l’Ipomée du matin ainsi que des Chénopodes blancs.

Des atteintes à la biodiversité et des risques sanitaires graves


Le "Roundup" est particulièrement mortel chez la plupart des espèces de batraciens, ainsi que chez les vers de terre et les bactéries bénéfiques dans le sol. Le glyphosate est lié aux cancers, à des perturbations neurologiques, à des avortements spontanés (ceci a été passé en revue dans le rapport "The Case for a GM-Free Sustainable World" (plaidoyer pour un monde soutenable ou durable et sans OGM), accessible en français via www.journarles.org.
La santé humaine menacée par le " Roundup "

Une étude épidémiologique conduite dans l’Ontario et portant sur des populations d’agriculteurs a prouvé que l’exposition de ceux-ci au glyphosate a presque doublé le risque des avortements spontanés tardifs.
Un chercheur français, Gilles Eric Séralini et son équipe de recherche de l’université de Caen en France, ont décidé d’approfondir les effets de cet herbicide sur les cellules du placenta humain. Ils ont maintenant prouvé que le glyphosate est toxique pour les cellules placentaires humaines, tuant une grande proportion de celles-ci après 18 heures d’exposition à des concentrations inférieures à celles qui sont employées en agriculture. De plus, le "Roundup" est toujours plus toxique que sa matière active, le glyphosate : sa toxicité est au moins le double. Cet effet augmente au cours du temps et il a été obtenu avec des concentrations de "Roundup" dix fois plus faibles que celles utilisées dans les pratiques agricoles.
En Grande-Bretagne, les allergies au soja ont augmenté de 50 pour cent entre 1998 et 1999, en raison de l’importation de sojas génétiquement modifiés. Des rats mâles ont manifesté des retards de croissance par le soja génétiquement modifié dans l’étude de Monsanto, parallèlement à une augmentation de 26,7 % d’un allergène important, l’alpha-trypsine-inhibiteur, qui est également un inhibiteur de croissance. Plus récemment, de nouveaux allergènes possibles ont été identifiés dans le soja génétiquement modifié

D’autres risques sanitaires insoupçonnés

L’application de glyphosate est encore liée au dégagement d’acrylamide provenant du polyacrylamide additionné aux compositions commerciales d’herbicides pour réduire la dispersion lors des pulvérisations. Un nouveau rapport diffusé au début de 2005 par l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation et par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indiquait ce qui suit : "La neurotoxicité de l’acrylamide chez l’homme est reconnue à partir d’une exposition professionnelle et accidentelle élevée lorsque l’acryalmide est employé dans des processus industriels pour la production des plastiques et des matériaux. Des études chez les animaux ont également prouvé que l’acrylamide cause des problèmes de reproduction et des cancers." Ce rapport a fait cette recommandation : "Les efforts pour réduire les taux d’acrylamide dans les produits alimentaires devraient continuer." Mais il ne faisait, là encore, aucune mention d’une relation avec le glyphosate. On doit considérer ce pesticide comme pouvant présenter un risque pour la santé par inhalation lors d’une application par pulvérisation.

Une restriction de l’emploi du " Roundup " s’impose

Au moins trois études ont montré une association entre l’utilisation de glyphosate et le risque du lymphome non-hodgkinien. Par ailleurs, une étude épidémiologique menée aux Etats-Unis, qui comprend plus de 54.315 utilisateurs privés et applicateurs professionnels de pesticides, suggère un lien entre l’utilisation de glyphosate et le myélome multiple. Le myélome a été associé aux agents qui causent soit des dommages au niveau de l’ADN, soit une suppression de l’immunité. Il y a maintenant un ensemble de preuves selon lesquelles l’emploi du glyphosate exige des mises en garde pour la santé publique au niveau mondial et une nouvelle révision de la réglementation concernant ce produit herbicide. En attendant, son utilisation devrait être réduite à un minimum, par mesure de prudence et de précaution.

Jacques Hallard pour www.journarles.org
Sources :, www.i-sis.org.uk/full/RRSDSA.php www.i-sis.org.uk/GTARW.php

Serpanane

AGRICULTEURS ET ONG INQUIETS POUR LA BIODIVERSITÉ

Le rapport 2005 du groupe Monsanto a fait bondir agriculteurs et associations écologistes. Six ans après avoir obtenu de la multinationale la promesse de ne pas commercialiser de semences stériles, le nouveau rapport renouvelle cet engagement en termes plus évasifs. Les ONG ont aussitôt signé une pétition, obligeant Monsanto à revoir sa copie. Cet incident témoigne du malaise général des agriculteurs et de leurs craintes quant au respect futur de la biodiversité.

La guerre des semences pourrait être un des enjeux majeurs de ces prochaines années. Les brevets déposés sur les graines encouragent les entreprises à protéger leurs semences, afin d’éviter qu’elles ne contaminent par dissémination les champs mitoyens et soient utilisées librement. Cette privatisation des semences incite également ces entreprises à freiner le développement des graines "traditionnelles" dont elles ne sont pas propriétaires. Semences libres versus graines "privées". Pour faire valoir ce droit du propriétaire, plusieurs moyens de contrôle sont à l’épreuve.
En France, les graines destinées à être commercialisées doivent être inscrites dans le Catalogue officiel des plantes potagères, publié sous l’égide du Ministère de l’Agriculture. "L’inscription d’une variété est très chère et doit être renouvelée chaque année," regrette Raoul Jacquin, agriculteur et membre de Kokopelli, une association qui oeuvre pour la protection de la biodiversité et la production de semences rares et biologiques. "Nous
cultivons en moyenne 12 000 variétés ; il nous est simplement impossible de payer 7500 euros par an pour inscrire chacune d’entre elles. De plus pour être acceptée, une graine doit être distincte des variétés existantes, homogène et stable dans le temps. Or la biodiversité est par principe ni homogène, ni stable. Seules les semences hybrides peuvent respecter cette norme." Les agriculteurs soucieux de préserver la biodiversité ou désireux de vendre des variétés traditionnelles sont alors fragilisés. Ainsi, Kokopelli est actuellement poursuivi en justice par le semencier Baumaux pour concurrence déloyale, sous prétexte que l’association met sur le marché des variétés non-présentes au catalogue.
Ce catalogue est une particularité française, et il n’empêche pas la prolifération des semences par dissémination.
C’est pourquoi en 1999 le groupe Monsanto, multinationale spécialisée dans la biotechnologie végétale et premier semencier mondial depuis le rachat en 2005 de Seminis Inc., avait souhaité acquérir le brevet du Technology protection system:Terminator.
Cette technologie destinée à créer des semences stériles, donc inutilisables à la seconde génération, avait été brevetée par le gouvernement américain et la Delta Pine Land Company. Le tollé fut tel lorsque les ONG ont appris l’imminence d’un rachat de cette entreprise par Monsanto que le PDG de l’époque, Robert B. Shapiro, avait envoyé en octobre 1999 une lettre ouverte à Gordon Conway, président de la Rockefeller Foundation, où il revenait sur sa position en termes clairs : "Je désire vous informer que nous nous engageons publiquement à ne pas commercialiser les technologies de stérilisation des semences, dont celle que l’on appelle Terminator. (...) Même si nous ne détenons encore aucune technologie de stérilisation des semences, il nous semble important de répondre dès maintenant à ces préoccupations par un engagement clair : nous ne commercialiserons pas de systèmes de protection génétique visant à rendre les semences stériles."
En 2000, le groupe avait réaffirmé ses engagements dans une charte "The New Monsanto Pledge", autour de cinq valeurs clés : le dialogue, la transparence, le respect, le partage et l’utilité. Vive réaction des ONG. C’est pourquoi les associations ont été surprises en lisant la page 29 du "2005 Pledge Report" de Monsanto sur les technologies de restriction génétique, où l’entreprise revient sur cette décision de 1999 : "[Notre] engagement tient toujours, mais les gens de Monsanto réévaluent cette position au fur et à mesure des progrès de la technologie. Les technologies de stérilisation des semences ne sont qu’un élément de la catégorie plus large des technologies de restriction génétique (les GURT).

"Les GURT sont des graines qui ne peuvent se développer qu’avec une hormone de croissance. Nous nous sommes engagés à ne pas commercialiser de semences stériles, mais nous sommes une entreprise à but économique," précise Mathilde Durif, responsable de la communication de Monsanto. "Nous avons besoin de moyens de contrôle pour éviter l’utilisation abusive de nos semences. Nous réfléchissions aujourd’hui au concept de gènes allumés (la graine est activée par une hormone de croissance) et de gènes éteints (sans cette hormone, la graine est inactive). La graine n’est pas stérile, mais les agriculteurs devront revenir vers nous chaque année pour réveiller les propriétés dues à la manipulation transgénique."
Ces technologies, encore à l’étude, pourraient être commercialisées après concertation de la société civile : "(...) Monsanto n’exclut pas la possibilité de développer et d’utiliser l’une de ces technologies à l’avenir. La société continuera d’étudier les risques et les avantages de ces technologies au cas par cas," précise encore le Pledge.

En 2000, un moratoire de fait avait été adopté sur les GURT, sous prétexte qu’elles pourraient provoquer un assujettissement des agriculteurs au profit des semenciers, et nuire à la biodiversité. Les ONG savent qu’à Curitiba, lors de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) prévue du 20 au 31 mars l’industrie de la biotechnologie va redoubler d’efforts pour renverser ce moratoire et imposer sa technologie. "Sans vouloir prophétiser le pire, la création d’une hormone de croissance induit celle d’une hormone de décroissance," reprends Raoul Jacquin. "L’alimentation deviendra une arme redoutable, aux mains d’une multinationale." Or Monsanto s’est déjà fait tristement remarquer pour sa participation à la fabrication de l’Agent Orange, défoliant à base de dioxine utilisé pendant la guerre du Vietnam pour affamer la population, et dont les conséquences sanitaires et écologiques sont encore perceptibles aujourd’hui. Un passif qui peut justifier les craintes des agriculteurs.
Gaëlle Bohé 13/03/2006 www.novethic.fr

Remise de la faucille d’or du faucheur inconnu aux authorités de la ville d’Arles le samedi 8 avril à partir de 11h00 sur la place de la Mairie

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