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Reformer la PAC, oui ! la supprimer, non !

lundi 11 juillet 2005, par Confédération Paysanne 13

Alors qu’il prend la présidence de l’Union Européenne, le Royaume Uni remet en cause les dépenses de la Politique Agricole Commune. La CPE souhaite que cette attitude mène à une réelle réorientation de la PAC et non pas à sa suppression pure et simple.

COMMUNIQUE DE PRESSE Bruxelles, 30 juin 2005

REFORMER LA PAC, OUI ! LA SUPPRIMER, NON !

Le Royaume Uni a fait le choix d’abandonner son agriculture pour s’approvisionner sur les marchés mondiaux. Cette politique ultra-libérale s’est traduite par une pression très forte sur les agriculteurs anglais. Les paysans ont disparu ou sont entrés dans une recherche de compétitivité qui a eu pour conséquence de faire courir de très grands risques sanitaires à l’ensemble des européens (Vache folle, fièvre aphteuse).

La spécificité de la production agricole, soumise aux aléas climatiques ainsi que les enjeux de sécurité alimentaire et sanitaire justifient que les produits agricoles bénéficient de politiques de régulation des marchés. La PAC actuelle ne régule pas les marchés car sa finalité est de baisser les prix agricoles pour les aligner sur le cours mondial.

Les conséquences de cette orientation agro-exportatrice sont multiples. Les agricultures paysannes du monde entier ne peuvent se maintenir : Rien qu’en Europe, c’est environ une ferme toutes les minutes qui disparaît ! La production des denrées agricoles et alimentaires se délocalise là où main d’œuvre et coûts de production sont les moins chers. L’agriculture s’industrialise avec les impacts sociaux, environnementaux et économiques qui en découlent

Le problème n’est pas le montant des dépenses de la PAC : si on regarde de près, il n’a rien d’exorbitant pour les enjeux de société auquel il doit répondre. Une alimentation de qualité et un monde rural vivant, créateur d’emploi sont des questions qui concernent l’ensemble des citoyens européens et non pas seulement les agriculteurs.

Le vrai problème est le mauvais usage qui est fait de l’argent des contribuables européens. Actuellement, les paiements directs servent à faire baisser les prix agricoles sans que cette diminution ne profite aux consommateurs. Ce sont les multinationales de la distribution et de l’agro-alimentaire qui sont les principales bénéficiaires parce qu’elles s’approvisionnent à bas prix. Par ailleurs, les aides vont aux modes de production les plus polluants, les plus consommateurs d’eau et d’énergie. Elles bénéficient aux systèmes qui produisent des excédents de mauvaise qualité. Les contribuables payent plusieurs fois : pour une PAC qui élimine des paysans mais aussi pour les dégâts qu’elle entraîne.

La PAC doit donc être réorientée pour devenir une vraie politique de régulation des marchés et de maîtrise de la production. Ceci est indispensable pour que le revenu des agriculteurs soit le résultat de prix rémunérateurs et non de primes. Une politique agricole et rurale digne de ce nom doit favoriser les modes de production respectueux de l’environnement, de la santé, de l’emploi et de la qualité des produits. Construite sur de telles bases, la PAC trouvera la légitimité qui lui fait défaut et au final coûtera certainement moins cher aux contribuables européens.

Contacts : CPE + 32 2 217 31 12 - Louail René : + 33 6 72 84 87 92 - Schiebeck Heike : + 43 42 38 87 054 - Ramon Pépé : + 34 619 900 002 - Varga Géza : + 36 70 45 36 470- Tangeraas Ingeborg : + 47 959 742 42

Pour plus d’informations sur la PAC : http://www.confederationpaysanne.fr ou http://www.cpefarmers.org/

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