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SURCHAUFFE

Une croissance chinoise qui flirte avec les 12%

lundi 9 juillet 2007, par ATTAC Pays d’Arles (Date de rédaction antérieure : 20 juillet 2007).

L’économie chinoise talonne le Japon et les Etats-Unis. La Chine devient la troisième économie mondiale.

Après avoir détrôné la France et la Grande-Bretagne, l’économie chinoise talonne le Japon et les États-Uniis.
APRÈS avoir épuisé tous les superlatifs, les économistes sont maintenant sans voix. Ils s’attendaient, en moyenne, à une croissance chinoise, pour le deuxième trimestre, de l’ordre de 10,8 %. Pékin a annoncé hier qu’elle flirtait, en fait, avec les 12 %. Et encore, dans un pays très fâché avec les chiffres, on peut supposer qu’elle est déjà au-delà.

Le régime chinois a le don de distiller les informations au compte-gouttes pour préparer les esprits. Il y a trois semaines, les économistes de la banque centrale annonçaient que l’activité de « l’atelier Chine » était à son plus haut niveau depuis 12 ans. Le week-end dernier, la nouvelle tombait : la Chine devrait, en toute logique, devenir la troisième économie mondiale à la fin de l’année, devant l’Allemagne, derrière le Japon et les États-Unis. Le produit intérieur brut atteindra alors 3 100 milliards de dollars, contre 2 900 pour l’Allemagne.

La volée de chiffres publiés hier donne le tournis. Les investissements en capital fixe ont augmenté de 25,9 % sur la même période. La production industrielle, elle, a crû de 18,5 %. L’inflation a atteint 3,2 % pour le premier semestre et même 4,4 % en juin, au-delà de l’objectif annuel de 3 % fixé par le régime. Quant aux exportations, elles volent vers un nouveau record, ayant déjà atteint 85 % de hausse depuis le début de l’année.

Le spectre de la surchauffe

C’est désormais un poncif, mais la Chine est bien ce bolide en pleine lancée qui peine à trouver la pédale de frein. Les autorités font pourtant mine de s’y employer, mais sans grand succès. Hanté par le spectre de la surchauffe, le régime a pris quelques mesures : les taux directeurs ont été relevés deux fois, les réserves obligatoires des banques cinq fois, et il y a peu, des réformes fiscales ont été mises en place pour freiner les exportations. Des mesures sans effet, ou presque.

Pékin a beau faire semblant d’y croire, le coeur n’y est pas. « Nous continuerons à renforcer et à améliorer les mesures de contrôle macroéconomiques », s’est limité à dire, hier, le porte-parole du Bureau national des statistiques, Li Xiaochao. Le ton est d’ailleurs moins péremptoire que lors des déclarations du PCC, au dernier Congrès national du peuple qui avait qualifié la croissance d’« instable, non équilibrée, mal coordonnée et insoutenable ».

Car Pékin est face à un dilemme. À maintenir un tel rythme de croissance, il va au-devant de sérieuses difficultés. La montée des inégalités sociales, l’accumulation spectaculaire de liquidités, les créances douteuses, l’inflation, en particulier pour les prix de l’alimentation et de l’immobilier ou encore la pollution extrême sont autant de facteurs d’instabilité pour le régime.

L’OCDE, d’ailleurs, a demandé mardi à la Chine de redoubler d’efforts « pour faire face aux graves problèmes environnementaux générés par sa croissance accélérée, sa politique actuelle n’étant pas suffisamment efficace ». À ce sujet, la Chine, prochain champion des émissions de CO2 devant les États-Unis, avait tranché net au G8 : les conséquences d’un coup de frein à la croissance « dépasseraient de beaucoup celles du réchauffement ». Reste que la « société harmonieuse » se lézarde. Or, c’est sur elle que repose la légitimité du tandem Hu Jintao-Wen Jiabao.

P.-S.

Sources :
AFP
Le Figaro

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