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Suite au débat Ségo-Sarko

Les vrais chiffres du nucléaire

ou comment se vanter de connaître ce qu’on ignore

vendredi 4 mai 2007, par ab (JournArles)

Ils avaient tous les deux torts mais qui des deux plus que l’autre ?

Le réseau sortir du nuclaire nous tire d’affaire et nous donne dans un récent communiqué de presse les vrais chiffres de la consommation énergétique de notre pays...

Le nucléaire représente 78% de l’ELECTRICITE produite en France, mais il ne couvre finalement que 17% de l’ENERGIE consommée dans l’hexagone. Le nucléaire représente d’ailleurs à peine 2% de l’énergie consommée sur la planète, ce qui en fait une énergie marginale (bien que le risque nucléaire soit, lui, maximal).

  • Le chiffre de 50% avancé par M. Sarkozy ne correspond tout simplement à rien. Il s’est d’ailleurs aussi lourdement trompé en confondant les générations de réacteurs [1].
  • Le chiffre de 17% avancé par Mme Royal* correspond à la part du
    nucléaire dans l’énergie consommée en France et non dans la production
    d’électricité.

Le trio pétrole/gaz/charbon couvre environ de 70% de l’énergie
consommée en France (pétrole 45%, gaz 21%, charbon 4%).

Contrairement à ce qui est souvent dit, le nucléaire ne représente
finalement qu’une petite part de l’énergie consommée en France car il ne peut répondre qu’à des besoins précis et limités.

C’est pour cela que la facture énergétique française (sans même compter la facture nucléaire) a doublé en 3 ans : le nucléaire ne protège pas la France de l’envolée du prix de l’énergie... Mais il fait par contre
courir un véritable risque à l’ensemble du pays (en cas d’accident
nucléaire).

De plus, la facture nucléaire s’annonce elle aussi très lourde
(démantèlement des installations, gestion des déchets) : plusieurs
centaines de milliards d’euros.

En résumé, le nucléaire est une énergie trop marginale pour pouvoir
protéger la France de la montée du prix de l’énergie, et le nucléaire
s’avère finalement une très mauvaise affaire financière pour la France.

Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 772 associations.

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Et pour approfondir la question...

Areva mon amour
— -

Et aussi :

Le nucléaire n’est ni bon marché, ni bon pour le climat

Une nouvelle étude, issue du Ministère de l’environnement
allemand le confirme : le nucléaire produit du CO2 tandis que la production de chaleur et d’électricité par des chaudières en cogénération est moins coûteuse et meilleure pour l’environnement (27 avril 2007).

Pour le ministre allemand de l’Environnement, Sigmard Gabriel : « 
Contrairement à ce qu’aiment affirmer ses partisans, l’atome produit aussi du CO2. Les mines d’uranium produisent des quantités considérables de gaz à effet de serre qui dépassent largement celles nécessaires pour mettre en place des énergies renouvelables, éolienne, hydraulique ou biogaz. Mais même une chaudière à cogénération utilisant le gaz terrestre a un bilan CO2 qui soutient facilement la comparaison avec l’énergie nucléaire ».

Cette étude fait le bilan des émissions totales de gaz à effet de serre des principales sources de production d’électricité. Il en ressort clairement que suivant l’origine de l’uranium, une centrale nucléaire allemande génère entre 31 et 61g de CO2 par KWh produit. En comparaison, les énergies renouvelables produisent des quantités moindres : seulement 23g/KWh pour l’éolien et 39 g/KWh pour l’énergie hydraulique. Seule l’électricité photovoltaïque dépasse l’électricité nucléaire avec 89g/KWh.

Le prétendu avantage de l’électricité nucléaire diminue encore si l’on tient compte aussi du fait qu’un ménage n’a pas besoin uniquement d’électricité mais aussi de chaleur et qu’il est beaucoup plus efficace d’utiliser la chaleur perdue lors de la production d’électricité, comme lors de la cogénération. En effet, lorsqu’on utilise de l’électricité nucléaire, on a parallèlement besoin d’une autre source de chaleur pour se chauffer, le plus souvent du fuel ou du gaz, ou bien des convecteurs et un chauffe-eau électrique (au très faible rendement). Une chaudière locale qui produit à la fois de la chaleur et de l’électricité émet moins de gaz à effet de serre (747g de CO2) que la combinaison électricité nucléaire et chauffage au fuel (772g de CO2), pour la production d’un KWh d’électricité et 2 KWh de chaleur. Le meilleur bilan pour le climat revient de loin à la cogénération à partir de biomasse (228g de CO2). Le ministre concluait ainsi « Si l’on veut vraiment enrayer les changements climatiques, on n’a pas besoin d’électricité nucléaire supplémentaire mais de davantage de cogénération ».

L’étude montre aussi que si on compare les coûts de production de l’énergie, le nucléaire est plus couteux que l’ensemble des énergies fossiles. Les coûts des énergies renouvelables se situent pour l’énergie éolienne juste au-dessus, bien que ne soient pas intégrés les « coûts externes » qui, dans le cas d’un accident atomique, pourraient prendre des proportions absolument incalculables.

« Lorsqu’on étudie, sans a priori idéologique, l’énergie atomique, il est
clair que celle-ci n’est pas le moyen le moins coûteux de produire de
l’électricité. Il est temps de tordre le cou au mythe de l’atome bon marché et ne produisant pas de CO2 » concluait le ministre de l’Environnement. « Même en ne tenant pas compte des risques potentiels énormes du nucléaire, l’énergie atomique ne se classe que moyennement sur le plan des émissions de CO2 et des coûts de production. L’énergie nucléaire n’est pas et ne sera pas
une option pour pallier aux changements climatiques. Nous avons de bien meilleures possibilités à notre disposition pour produire de l’énergie : les énergies renouvelables et la cogénération ».

Pour plus d’informations :
Voir l’étude : « Hintergrund : Treibhausgasemissionen und Vermeidungskosten
der nuklearen, fossilen und erneuerbaren Strombereitstellung »

Source : http://www.bmu.de/atomenergie/downloads/doc/39227.php

Notes

[1N. Sarkozy a également confondu la 3ème et la 4ème génération de
réacteurs nucléaires.
Cette incompétence est d’autant plus surprenante que c’est M. Sarkozy,
lorsqu’il était ministre de l’économie en 2005, qui a lancé le projet
EPR, dit de 3ème génération, que M Sarkozy croit être de 4ème génération

5 Messages

  • Le nucléaire, le CO2 et la production d’électricité 7 décembre 2007 22:59, par Arsène

    Pour compléter ces informations, disons que l’électricité nucléaire ne représente que 2% de l’énergie primaire dans le monde (3% de l’énergie finale consommée).

    Lire : Electricité, nucléaire et CO2

    Par exemple, doubler d’ici 2030 la puissance nucléaire destinée à produire l’électricité est non seulement impossible mais n’aurait pas de véritable influence sur les émissions de CO2 et celles de gaz à effet de serre.

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  • Les vrais chiffres du nucléaire 23 décembre 2007 10:29, par BMD

    Sarkozy et Royal ont montré une grande incompétence dans ce domaine, mais cet article démontre également la vôtre, à moins qu’il ne s’agisse que d’un copier-coller d’un des articles du catéchisme de désinformation classique du réseau "sortir du nucléaire" ?
    La sempiternelle discussion sur les 17% que représenteraient l’énergie nucléaire en France et les 2 % dans le monde est absurde. Il ne s’agit là que de l’énergie dite finale, c’est-à-dire l’énergie facturée au consommateur, or seule la notion d’énergie utile a un sens pratique : exemple : si j’ai acheté ( énergie finale) d’une part 1 kg de pétrole et d’autre part son équivalent énergétique en électricité, soit 11,7 kWh , et si je veux les utiliser dans un véhicule, le pétrole ne me fournira que 2,5 TWh d’énergie mécanique dans un véhicule à moteur thermique, qui a un mauvais rendement, tandis que l’électricité m’en fournira 8 dans un véhicule à moteur électrique, dont le rendement est beaucoup plus fort !
    Et essayez donc de faire fonctionner votre ordinateur avec du pétrole !
    A l’échelle mondiale, le nucléaire représente effectivement 2% de l’énergie finale ( mais 6% de l’énergie utile). Est-ce une raison pour le supprimer ? Faut-il aussi pour cette raison supprimer l’hydroélectricité, qui représente également 2 %, ou l’éolien, qui en représente 100 fois moins, et plus généralement l’électricité, dont la part dans l’énergie finale n’est que de 12 % ?
    Sortir du nucléaire joue sur l’incompétence, bien normale, du public dans ce domaine. C’est malsain.
    Quant à Sigmar Gabriel, je serais bien étonné qu’il croit à ce qu’il dit. En attendant, l’Allemagne est le plus grand pollueur de l’atmosphère d’Europe et le restera si sa politique énergétique actuelle perdure !

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    • Les vrais chiffres du nucléaire 8 janvier 2008 18:13, par ab (journarles)

      Votre message permet effectivement de préciser les choses.
      L’énergie primaire est la première forme de l’énergie directement disponible dans la nature : bois, charbon, gaz naturel, pétrole, vent, rayonnement solaire, énergie hydraulique, géothermique… L’énergie primaire n’est pas toujours directement utilisable et fait donc souvent l’objet de transformations : exemple, raffinage du pétrole pour avoir de l’essence ou du gazole ; combustion du charbon pour produire de l’électricité dans une centrale thermique.
      L’énergie secondaire est une énergie obtenue par la transformation d’une énergie primaire au moyen d’un système de conversion : par exemple, une centrale thermique produit de l’électricité (énergie secondaire) à partir de charbon (énergie primaire). Une énergie secondaire peut aussi résulter de la transformation d’une autre énergie secondaire ; c’est le cas d’une centrale thermique alimentée en gaz de haut fourneau.
      L’énergie finale est l’énergie livrée aux consommateurs pour être convertie en énergie utile. Exemple : électricité, essence, gaz, gazole, fioul domestique etc.

      L’énergie utile est l’énergie dont dispose le consommateur, après transformation par ses équipements (chaudière, convecteurs électriques, ampoule électrique). La différence entre l’énergie finale et l’énergie utile tient essentiellement au rendement des appareils utilisés pour transformer cette énergie finale.

      Quand on produit de l’électricité (énergie secondaire) avec de l’uranium (énergie primaire), on le fait avec un rendement qui se situe entre 30% et 33% et d’énormes pertes de chaleur. Et même si le rendement d’un radiateur électrique en vue de chauffer votre maison (énergie utile) est de plus de 99%, le rendement final entre l’énergie primaire et l’énergie utile est inférieur à 30% alors qu’il est de proche de 100% quand on se sert directement d’un combustible (bois, fioul, gaz) pour produire de la chaleur. La disparition de l’aberrant chauffage électrique équivaudrait à l’arrêt de la production de 8 réacteurs nucléaires de 900MW.

      Je suis donc d’accord avec vous qu’il faudrait mieux mettre en adéquation les sources d’énergie primaire avec l’énergie utile désirée. Et si un moteur électrique a un meilleur rendement qu’un moteur au pétrole, que les constructeurs fabriquent des voitures électriques. Mais n’entretenons pas des centrales nucléaires pour chauffer des maisons étant donné l’aberration que cela constitue du point de vue de l’efficacité énergétique.

      Pour finir, notre texte est bien repris directement du réseau sortir du nucléaire (mentionné en fin de texte). Les chiffres présentés sont exacts et restent tout à fait pertinents pour penser l’avenir d’une politique énergétique raisonnée.

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    • Les vrais chiffres du nucléaire 15 juin 2008 19:03, par alfred15

      Je suis tout à fait d’accord avec vous !

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    • Energie, électricité, nucléaire, voitures 1er juillet 2008 14:32, par Arsène

      Le nucléaire ne représente pas 6% de l’énergie utile dans le monde puisque un tiers seulement de l’énergie nucléaire est transformée en électricité. Les deux autres tiers sont de la chaleur, non seulement inutile mais produisant une pollution thermique des fleuves, causant des domages à la flore et à la faune en aval des centrales nucléaires. Et d’autres pollutions chimiques et radioactives sont à signaler aux abords des centrales, dues aux rejets dans l’air et dans l’eau, peut-être faibles mais pas inoffensifs.

      Pour être honnête, la partie de l’énergie nucléaire perdue en chaleur inutile ne doit pas être prise en compte et seule l’électricité doit être prise en considération. Dans le monde, l’électricité nucléaire représente en 2004 : 15,7% de l’électricité produite, 1,7% de l’énergie primaire et 2,3% de l’énergie finale. Voir par exemple : Energie, électricité et nucléaire

      Et la part du nucléaire ne cesse de diminuer au fil des années, passées et futures. Prendre en compte la chaleur (perdue) du nucléaire fausse la réalité, surtout en France avec la démesure de ce secteur.

      Pour ce qui est des voitures électriques, comparer moteur électrique et moteur thermique ne suffit pas, car il y a loin de la centrale électrique au moteur. Les pertes de transport et de conversion sont énormes, les chargeurs de batteries, même de puissance industrielle, ont un faible rendement, le rendement des batteries, qu’il faut compter en charge et en décharge, est faible lui aussi.

      Cette étude : Pas de pétrole : pas de voitures ni de camions montre la quantité considérable d’électricité qu’il faudrait si tous les véhicules actuels étaient électriques au lieu de rouler au pétrole.

      Pour cela, il faudrait disposer de 1500 réacteurs nucléaires dans le monde. Avec des véhicules à hydrogène, ce serait encore pire et il faudrait disposer de 3000 à 4000 réacteurs nucléaires standards. Tout cela est impossible et le sera toujours dans 20 ou 30 ou 40 ans.

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