Ils avaient tous les deux torts mais qui des deux plus que l’autre ?
Le réseau sortir du nuclaire nous tire d’affaire et nous donne dans un récent communiqué de presse les vrais chiffres de la consommation énergétique de notre pays...
Le nucléaire représente 78% de l’ELECTRICITE produite en France, mais il ne couvre finalement que 17% de l’ENERGIE consommée dans l’hexagone. Le nucléaire représente d’ailleurs à peine 2% de l’énergie consommée sur la planète, ce qui en fait une énergie marginale (bien que le risque nucléaire soit, lui, maximal).
- Le chiffre de 50% avancé par M. Sarkozy ne correspond tout simplement à rien. Il s’est d’ailleurs aussi lourdement trompé en confondant les générations de réacteurs [1].
- Le chiffre de 17% avancé par Mme Royal* correspond à la part du
nucléaire dans l’énergie consommée en France et non dans la production
d’électricité.
Le trio pétrole/gaz/charbon couvre environ de 70% de l’énergie
consommée en France (pétrole 45%, gaz 21%, charbon 4%).
Contrairement à ce qui est souvent dit, le nucléaire ne représente
finalement qu’une petite part de l’énergie consommée en France car il ne peut répondre qu’à des besoins précis et limités.
C’est pour cela que la facture énergétique française (sans même compter la facture nucléaire) a doublé en 3 ans : le nucléaire ne protège pas la France de l’envolée du prix de l’énergie... Mais il fait par contre
courir un véritable risque à l’ensemble du pays (en cas d’accident
nucléaire).
De plus, la facture nucléaire s’annonce elle aussi très lourde
(démantèlement des installations, gestion des déchets) : plusieurs
centaines de milliards d’euros.
En résumé, le nucléaire est une énergie trop marginale pour pouvoir
protéger la France de la montée du prix de l’énergie, et le nucléaire
s’avère finalement une très mauvaise affaire financière pour la France.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 772 associations.
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Et pour approfondir la question...
Areva mon amour
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Et aussi :
Le nucléaire n’est ni bon marché, ni bon pour le climat
Une nouvelle étude, issue du Ministère de l’environnement
allemand le confirme : le nucléaire produit du CO2 tandis que la production de chaleur et d’électricité par des chaudières en cogénération est moins coûteuse et meilleure pour l’environnement (27 avril 2007).
Pour le ministre allemand de l’Environnement, Sigmard Gabriel : «
Contrairement à ce qu’aiment affirmer ses partisans, l’atome produit aussi du CO2. Les mines d’uranium produisent des quantités considérables de gaz à effet de serre qui dépassent largement celles nécessaires pour mettre en place des énergies renouvelables, éolienne, hydraulique ou biogaz. Mais même une chaudière à cogénération utilisant le gaz terrestre a un bilan CO2 qui soutient facilement la comparaison avec l’énergie nucléaire ».
Cette étude fait le bilan des émissions totales de gaz à effet de serre des principales sources de production d’électricité. Il en ressort clairement que suivant l’origine de l’uranium, une centrale nucléaire allemande génère entre 31 et 61g de CO2 par KWh produit. En comparaison, les énergies renouvelables produisent des quantités moindres : seulement 23g/KWh pour l’éolien et 39 g/KWh pour l’énergie hydraulique. Seule l’électricité photovoltaïque dépasse l’électricité nucléaire avec 89g/KWh.
Le prétendu avantage de l’électricité nucléaire diminue encore si l’on tient compte aussi du fait qu’un ménage n’a pas besoin uniquement d’électricité mais aussi de chaleur et qu’il est beaucoup plus efficace d’utiliser la chaleur perdue lors de la production d’électricité, comme lors de la cogénération. En effet, lorsqu’on utilise de l’électricité nucléaire, on a parallèlement besoin d’une autre source de chaleur pour se chauffer, le plus souvent du fuel ou du gaz, ou bien des convecteurs et un chauffe-eau électrique (au très faible rendement). Une chaudière locale qui produit à la fois de la chaleur et de l’électricité émet moins de gaz à effet de serre (747g de CO2) que la combinaison électricité nucléaire et chauffage au fuel (772g de CO2), pour la production d’un KWh d’électricité et 2 KWh de chaleur. Le meilleur bilan pour le climat revient de loin à la cogénération à partir de biomasse (228g de CO2). Le ministre concluait ainsi « Si l’on veut vraiment enrayer les changements climatiques, on n’a pas besoin d’électricité nucléaire supplémentaire mais de davantage de cogénération ».
L’étude montre aussi que si on compare les coûts de production de l’énergie, le nucléaire est plus couteux que l’ensemble des énergies fossiles. Les coûts des énergies renouvelables se situent pour l’énergie éolienne juste au-dessus, bien que ne soient pas intégrés les « coûts externes » qui, dans le cas d’un accident atomique, pourraient prendre des proportions absolument incalculables.
« Lorsqu’on étudie, sans a priori idéologique, l’énergie atomique, il est
clair que celle-ci n’est pas le moyen le moins coûteux de produire de
l’électricité. Il est temps de tordre le cou au mythe de l’atome bon marché et ne produisant pas de CO2 » concluait le ministre de l’Environnement. « Même en ne tenant pas compte des risques potentiels énormes du nucléaire, l’énergie atomique ne se classe que moyennement sur le plan des émissions de CO2 et des coûts de production. L’énergie nucléaire n’est pas et ne sera pas
une option pour pallier aux changements climatiques. Nous avons de bien meilleures possibilités à notre disposition pour produire de l’énergie : les énergies renouvelables et la cogénération ».
Pour plus d’informations :
Voir l’étude : « Hintergrund : Treibhausgasemissionen und Vermeidungskosten
der nuklearen, fossilen und erneuerbaren Strombereitstellung »
Source : http://www.bmu.de/atomenergie/downloads/doc/39227.php