Les ministres chargés de l’agriculture, de l’écologie et de la recherche mettent en place une procédure d’information et de consultation du public en ligne sur les nouveaux programmes de recherche d’OGM pour 2005. 11 dossiers de recherche, présentés tels que soumis à la Commission du Génie Biomoléculaire, c’est-à-dire sans explication pour le grand public, sont mis en consultation du 4 au 18 avril 2005. Ils concernent des expérimentations de recherche ou de développement des entreprises Biogemma, Meristem et Pioneer sur des maïs génétiquement modifiés.
- la vie confisquée
- Dessin de Samson publié dans Campagne solidaire, publication de la Confédération Paysanne
Ces dossiers ont tous reçu un avis favorable de la Commission du Génie Biomoléculaire, une commission formée de 11 « experts », et de divers représentants de la société civile. On y relèvera l’absence de représentation de chercheurs en sciences humaines (économistes, sociologues, et philosophes), et en biologie des populations et des communautés (dynamiques de la dispersion), ce qui réduit fortement la vision que cette commission pourrait avoir des enjeux liés à ces mises en culture. Au contraire, cette commission fait la part belle aux chercheurs en biotechnologie et génie génétique, dont l’intérêt pour la poursuite de ces recherches est évident.
Souvenez-vous des résultats de la consultation publique sur huit programmes de recherche sur les OGM en 2004. Le public avait eu la possibilité de s’exprimer sur ces projets d’implantations du 10 au 24 mai. 2 725 courriers électroniques avaient alors été reçus et se répartissaient de la manière suivante :
- favorables aux programmes de recherche OGM (151),
- demande de maintien des programme de recherche essais en « confiné » (77),
- défavorables aux programmes de recherche pour des raisons précises (166),
- défavorables aux programmes de recherche avec des remarques sur les nouveaux dossiers 2004 (18),
- défavorables aux programmes de recherche d’une manière générale (1001),
- défavorables aux programmes de recherche avec l’envoi d’un texte de pétition (868), messages « blancs » sans aucun commentaire (444).
Malgré ces résultats édifiants, les essais avaient quand même eu lieu. Ils avaient alors conduit à des actions de désobéissance civile orchestrées par les faucheurs volontaires et violemment réprimées par les forces de l’ordre. L’absence de prise en compte de l’opinion exprimée par le public est bien décourageante et peut faire douter de l’honnêteté comme de la pertinence d’une telle consultation publique. Cependant, le fait de manifester massivement notre point de vue permet d’accumuler les preuves de l’indifférence de l’état face à l’opinion publique sur ce dossier. Pour ne faciliter la tâche ni des répondants, ni de ceux qui exploiteront les résultats de cette enquête, il n’y a pas de questionnaire, les opinions sont exprimés par courrier électronique sans information sur la confidentialité.
Si vous voulez réagir, et faire connaître votre avis sur ces essais, envoyez un message à
BRAB.SDRRCC.DGAL@agriculture.gouv.fr
et faites savoir autour de vous l’importance de cette consultation.