Vendredi 13 octobre 2006
Les CRS étaient en force ce matin pour empêcher encore l’expression des militants du Golfe de Fos qui voulaient rencontrer Christian ESTROSI, ministre de l’aménagement du territoire et, comme nous, anti-incinérateur dans son département des Alpes maritimes tout au moins.
Ce ministre s’était tout de même déplacé à Fos, au bon plaisir du PDG de Suez, pour inaugurer quatre malheureuses éoliennes, qui auront bien du mal à brasser les fumées d’une zone déjà trop polluée, à quelques centaines de mètres du projet de Méga-incinérateur que voudrait bien y ajouter son ami Jean-Claude Gaudin.
Heureusement la police était là pour protéger cet élu qui refuse de nous rencontrer :
A Fos, 8 bus de CRS attendaient les 80 manifestants au point de départ. Le chef de ce bataillon (le plus intelligent, sans doute) a volé les clefs des bus, entraînant la dérive des manifestants et le blocage de la RN 568 pendant deux heures.
Ceux qui s’étaient rendus sur place librement, une trentaine de militants de Port Saint Louis et Saint Martin, ont eu moins de chance en arrivant à proximité des éoliennes. Un comité d’accueil musclé les attendait et le bataillon n’a pas fait de détail en jetant à terre et en blessant deux militantes.
Seul le groupe de militants passé côté mer, accompagné d’une vingtaine de bateau de pêcheur et aidé par le personnel du port autonome, a pu atteindre l’objectif. Nos banderoles et nos fusées de détresse pourront donc avoir voix au chapitre et une petite fenêtre médiatique.
Mais le coup de force de la police a été de pénétrer dans le port pour empêcher l’accostage des intrus dans la petite fête. Cette entrée a immédiatement entraîné le débrayage des Dockers du PAM, déjà fortement solidaire de la lutte contre l’incinération. Un membre de ce corps de métier a même saisi le micro et a donné à toute cette belle assemblée un discours remarquable sur le développement durable de la ZIP de Fos et nos responsabilités face aux générations futures.
Une nationale bloquée,
des dames meurtries,
un ministre obligé d’écouter la leçon d’un docker…
Bravo Monsieur le préfet !