Opération Maïs solidaire

LE CONSEIL CITOYEN D’UNIÓN HIDALGO

samedi 28 janvier 2006, par Confédération Paysanne 13

Suite au passage de l’ouragan Stan en octobre 2005 et à la situation d’une extrême gravité que connaissent les communautés chiapanèques et tout particulièrement les communautés zapatistes qui, par dignité, refusent de se laisser acheter par le gouvernement, le CCU et le CAA de Ranchu Cubiña (nom zapotèque de Unión Hidalgo) ont émis la possibilité de produire et d’emmagasiner du maïs d’Union Hidalgo et d’autres communautés indigènes de l’Isthme comme Alvaro Obregon, Xadani (Binniza-Zapotecos), Uxupanapa (Chinantecos) et Jaltepec de Candayoc (Mixe) pour les communautés sinistrées. Ce projet de solidarité appuyé par le collectif Caracol de Marseille, pourrait être permanent ou, pour le moins, à moyen ou long terme, tout dépendra des conditions de récupération des sols et de la normalisation des activités dans les communautés du Chiapas et aussi des conditions de production dans l’Isthme.

Afin de réaliser cet objectif, le CCU et le CAA demandent à la société civile nationale et internationale d’apporter une aide financière pour l’approvisionnement, la production et le transport du maïs.

Ce projet, en plus d’apporter une aide solidaire aux communautés zapatistes, prétend aussi

-  favoriser la récupération et la mise en valeur des maïs originaires ou criollos, en fait des maïs indigènes,
-  tenter de réduire un tant soi peu les cultures agroindustrielles comme le sorgo,
-  éviter l’usage et l’introduction des maïs transgéniques, ce sont ces maïs qu’utilise la transnationale MASECA pour produire la farine de maïs qui circule déjà en grande quantité dans le pays, jusque dans les communautés chiapanèques,
-  inciter à la mise en place d’une communication indigène et solidaire entre l’Isthme et le Chiapas.

La Junta de buen gobierno de la Réalidad, qu’ils ont contactée, a donné une réponse favorable à ce projet et un 1° envoi de 8 tonnes de maïs (et 4 tonnes de riz) a été distribué dans 5 communautés dévastées de la côte le 18 décembre.

Afin de poursuivre cette action de solidarité, le collectif Caracol de Marseille organise une tombola dont le tirage se fera le ...à...

Union Hidalgo, Ranchù Gubiña en zapotèque, une petite ville d’environ cinq mille habitants, est située au bord d’une lagune et mangrove naturelle dans l’isthme de Tehuantepec, près de la côte du Pacifique, dans l’Etat mexicain d’Oaxaca.

Le conflit qui oppose la population aux autorités locales est né, il y a quelques années, avec le projet de création d’une exploitation d’élévage de crevettes dans la lagune. Partie intégrante du Plan Puebla Panama, ce projet s’inscrit dans la vaste entreprise de spoliation des ressources naturelles en cours dans le Sud Est mexicain et en Amérique Centrale.
Impulsé par le maire, homme d’affaires et homme politique (PRI), puis soutenu par le gouverneur de l’Etat, le projet met en péril non seulement un écosystème sensible, mais aussi les moyens de subsistance d’une communauté de pêcheurs zapotèques qui exploitent ces ressources de manière collective depuis plusieurs siècles.
Les faits de corruption et l’opacité qui accompagnent la mise en place du projet ont poussé la population à demander, en décembre 2002, un audit des comptes municipaux.

En février 2003, les habitants et le Conseil des Anciennes et des Anciens s’organisent pour créer le Conseil Citoyen d’Union Hidalgo et manifestent pour réclamer la commission d’enquête de la Cour des Comptes, promise par écrit, mais qui ne viendra jamais.

Le Maire donne l’ordre aux policiers municipaux de faire feu sur les manifestants entraînant la mort d’une personne et en blessant dix autres Les habitants réagissent : Le Maire et les policiers municipaux prennent la fuite sous une grêle de pierres. Le Conseil Citoyen convoque une assemblée qui exige la disparition des pouvoirs et se déclare en désobéissance civile tant que l’audit n’aura pas lieu. La mairie reste vide pendant un an et les participants aux Conseil Citoyen en interdisent l’accès.
Mais la répression s’abat durement sur les membres et proches du Conseil Citoyen. Réfugiées dans une bourgade voisine, les autorités municipales organisent assassinats et faux accidents de la route, arrestations et emprisonnements arbitraires dans une totale impunité.
En septembre 2004 certains collectifs et comités européens dont le Caracol de Marseille invitent 2 délégués du CCU, Carlos Manzo et Sofia Olhovich, à faire une tournée en Europe pendant 3 mois pour dénoncer cette situation A leur retour au Mexique des élections municipales ont eu lieu qui ont redonné le pouvoir (à quelques voix prés) aux Priistes et ce grâce à une fraude électorale.
Mais le CCU continue la lutte et dispose maintenant d’une maison qu’ils appellent “ Maison de la Parole ” lieu autogéré qui leur permet d’organiser les évènements nécessaires au développement de leur autonomie et de leur résistance aux différents projets du gouvernement et des transnationales.

Ils participent aux réunions convoquées par les zapatistes cet été 2005 dans la forêt lacandone et signent la 6° déclaration.

LE CONSEIL CITOYEN D’UNIÓN HIDALGO
LE CONSEIL DES ANCIENNES ET DES ANCIENS

Union Hidalgo, Ranchù Gubiña en zapotèque, une petite ville d’environ cinq mille habitants, est située au bord d’une lagune et mangrove naturelle dans l’isthme de Tehuantepec, près de la côte du Pacifique, dans l’Etat mexicain d’Oaxaca.

Le conflit qui oppose la population aux autorités locales est né, il y a quelques années, avec le projet de création d’une exploitation d’élévage de crevettes dans la lagune. Partie intégrante du Plan Puebla Panama, ce projet s’inscrit dans la vaste entreprise de spoliation des ressources naturelles en cours dans le Sud Est mexicain et en Amérique Centrale.

Impulsé par le maire, homme d’affaires et homme politique (PRI), puis soutenu par le gouverneur de l’Etat, le projet met en péril non seulement un écosystème sensible, mais aussi les moyens de subsistance d’une communauté de pêcheurs zapotèques qui exploitent ces ressources de manière collective depuis plusieurs siècles.
Les faits de corruption et l’opacité qui accompagnent la mise en place du projet ont poussé la population à demander, en décembre 2002, un audit des comptes municipaux.

En février 2003, les habitants et le Conseil des Anciennes et des Anciens s’organisent pour créer le Conseil Citoyen d’Union Hidalgo et manifestent pour réclamer la commission d’enquête de la Cour des Comptes, promise par écrit, mais qui ne viendra jamais.

Le Maire donne l’ordre aux policiers municipaux de faire feu sur les manifestants entraînant la mort d’une personne et en blessant dix autres Les habitants réagissent : Le Maire et les policiers municipaux prennent la fuite sous une grêle de pierres. Le Conseil Citoyen convoque une assemblée qui exige la disparition des pouvoirs et se déclare en désobéissance civile tant que l’audit n’aura pas lieu. La mairie reste vide pendant un an et les participants aux Conseil Citoyen en interdisent l’accès.
Mais la répression s’abat durement sur les membres et proches du Conseil Citoyen. Réfugiées dans une bourgade voisine, les autorités municipales organisent assassinats et faux accidents de la route, arrestations et emprisonnements arbitraires dans une totale impunité.
En septembre 2004 certains collectifs et comités européens dont le Caracol de Marseille invitent 2 délégués du CCU, Carlos Manzo et Sofia Olhovich, à faire une tournée en Europe pendant 3 mois pour dénoncer cette situation A leur retour au Mexique des élections municipales ont eu lieu qui ont redonné le pouvoir (à quelques voix prés) aux Priistes et ce grâce à une fraude électorale
Mais le CCU continue la lutte et dispose maintenant d’une maison qu’ils appellent “ Maison de la Parole ” lieu autogéré qui leur permet d’organiser les évènements nécessaires au développement de leur autonomie et de leur résistance aux différents projets du gouvernement et des transnationales.
Ils participent aux réunions convoquées par les zapatistes cet été 2005 dans la forêt lacandone et signent la 6° déclaration.

Caracol de Marseille : caracoles2@voila.fr

source Logo : painter-in-paris.com
Peintre : Orazi, Paysan Mexicain à la serpe

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